Fyctia
1. Apolline
Aujourd'hui.
"Cours, cours, cours !" C'est ce que je me dis tous les jours depuis que je suis rentrée du lycée, et que j'ai retrouvé mes parents et mon petit frère ; morts. Je ne serais vous dire ce que j'ai ressenti lorsque je les ai vus, allongés sur le sol ; le corps sans vie. J'ai d'abord cru à une mauvaise blague. Mais lorsque j'ai secoué le corps inerte de ma mère, j'ai su que tous ça était vrai. Que la réalité m'avait frappé sur le coup. Que le sang coulant sur mes mains était vraiment celui de ma mère. Celle qui m'avait offert la vie, et m'avait porté pendant neuf mois dans son ventre.
Elle était morte.
Ils étaient tous morts.
La première question qui m'est venu à l'esprit, est celle ci : Pourquoi pas moi ?
Pourquoi, je ne suis pas morte avec eux ? Pourquoi, moi aussi je n'ai pas subit le même sort ? Pourquoi, je me trouvais loin alors qu'eux paraissait en danger ? Pourquoi, ne m'ont-ils pas appelé ? J'aurais préféré mourir avec eux, plutôt que d'être seule dans les bois ; attendant désespéramment que la police arrête ces recherches.
La seconde question que je me suis posée, est la suivante : Qui les a tué ?
Qui est la personne qui les tué, massacré et lapidé ? Qui ? J'aimerais tant savoir le nom de leur assassin, pour qu'il sache à quel point je suis détruite. Mais, il aurait bonne conscience en me voyant dans cet état. L'a t-il fait pour se venger de quelque chose ? Ou de quelqu'un ? Ou bien peut être qu'il l'a fait pour le plaisir de tuer ? Est-ce que l'homme ou la femme qui a fait cette chose immonde, avait des problèmes d'ordre psychologique ?
En tout cas, cette "personne" a tué ma famille. Alors je me fous de ses problèmes, et de ses excuses ! Je suis déterminée à ce qu'il paye ses actes ! Je suis déterminée à me venger de mes parents et de mon frère. Il n'avait pas le droit de me les enlevé ! Il n'avait pas le droit de les tuer d'une pareille manière !
Il n'avait pas le droit !
Les images que j'ai vu, ne cessent de défiler dans ma tête. Jamais je n'aurais cru que ma vie allait si vite basculer dans les ténèbres. Je suis prise au piège entre la tristesse et la haine. Entre la nuit noire et ses animaux sauvages. Je n'arriverais jamais à m'endormir. Les cris des chouettes sont bien trop présents, bourdonnant des mes oreilles. C'est une torture pour moi, de rester seule sous le vent sec et chaud des nuits d'été.
Je me rappelle soudainement, qu'avec mes parents et George, mon petit frère ; nous avions prévu de voyager cet été. Quitter le sud de la France, pour découvrir le monde des États Unis. C'était mon rêve. Mais maintenant, il est fichu. Même si les billets sont dans ma poche, je me dis que je ne pourrais jamais y aller sans ma famille. Je ne peux pas leurs faire ça. Je me dis aussi, que je n'aurais pas dû les abandonner aux mains de la police. Malheureusement, il le fallait. Il fallait que je disparaisse et que je réfléchisse. J'ai tellement pleuré ce jour là que je n'ai rien pu faire d'autre, que de prendre mes jambes à mon cou. J'étais si perdue. Aucun enfants ne devraient avoir le droit de vivre ce que j'ai vécu. Pourtant, je ne suis pas la seule qui a perdu sa famille ce soir. Il en existe tellement dans le monde. Jamais mon père, Baptiste, n'aurait aimé que je me morfonde sur eux. Ni encore moins, que je me laisse aller. Il aurait voulu que je me batte.
Oui, que je me batte ! Pour eux !
Les idées clairs et l'adrénaline pulsant dans mes veines, je me lève et continue de marcher à travers la nuit. Les arbres m'entourent tel des protecteurs aux grandes âmes. Mes muscles sont tellement engourdis, que j'ai l'impression de vaciller sur le sol à chaque pas que j'essaie d'accomplir. En plus de ça, mon sac à dos commence à me porter sur les épaules. Je n'ai pu mettre que le nécessaire.
Tout à coup du bruit se fait entendre. Comme des hurlements. Je me cache alors derrière un arbre, par simple réflexe. Ma vue est brouillée depuis que j'ai perdu mes lunettes dans ma course. J'arrive quand même à voir les grosses lumières, qui sortent des torches de la police. La bile commence à me monter, accélérant légèrement mon souffle et les battements de mon coeur.
- Elle n'a pas dû aller trop loin ! Crie une voix masculine, près de moi.
Même trop près...
Je prends alors le risque de jeter un coup d'oeil. Mais c'est trop tard ! Je rencontre le regard d'un jeune policier. Il ordonne alors à ses collègues de me poursuivre. Je me met subitement à courir le plus vite possible que je peux, sans même savoir si je risque de butter contre une branche d'arbre, ou alors de tomber dans un trou. Je suis si désespérée, que mes jambes bougent pour moi, sans même que je leur ordonne.
- Putain, dépêchez vous les gars ! Elle nous échappe ! Crie un homme, derrière moi.
Tout à coup, j'entends des aboiements, laissant la panique prendre le dessus. Vais-je pouvoir m'en sortir ? Vais-je réussir à les semer ? Je n'en ai pas la moindre idée. Mais si j'ai l'espoir que oui, alors je le pourrais.
- Allez Apolline ! Encore un petit effort ! je me souffle.
Alors que je croyais que tous était terminé et qu'ils allaient finir par m'avoir, les pas cessèrent. La lumière laissait maintenant place aux rayons de la Lune. Mon souffle s'est alors apaisé, et mon corps a lâché prise. Je me suis écroulée par terre, les forces me quittant. Mes yeux se sont fermés presque instantanément, laissant la fatigue me prendre toute entière.
Couchée dans l'herbe, je rêve de mes parents et de George. Ils sont là, si près de moi, mais tellement loin de la réalité. Ils me sourient, me faisant part de la fierté qu'ils ont pour moi. C'est à ce moment là, que je crois sentir des larmes salés venir toucher le bout de mes lèvres. Des larmes de joie, sans aucun doute. Soudainement, l'image de mes parents et de mon petit frère disparait laissant à la place un vide.
Le vide, qui en ce moment me ronge le coeur et nourrit mes pensées.
3 commentaires
quelquesmotsd'amour
-
Il y a 9 ans
Siobhan
-
Il y a 9 ans