Fyctia
Chapitre 18 - Partie 1.
Il est presque vingt et une heure quand Mason donne des nouvelles. Il m’assure que tout va bien, mais qu’il ne risque pas de rentrer tout de suite, comme il a encore des choses à régler, maintenant qu’il est sur place. Je sais qu’il cache des choses, je peux l’entendre à sa voix, mais je n’insiste pas.
— Je vais rentrer, dis-je à Evie en me levant et attrapant mon sac à main.
— Tu es sûre ? Tu peux passer la soirée ici, jusqu’à ce que Mason revienne, si tu veux.
— C’est gentil, mais j’ai besoin d’une bonne douche et de mon lit, réponds-je avec un petit rire.
La soirée de la veille a été intense et la nuit également ! Je ne sais pas si je trouverais facilement le sommeil, mais j’ai envie d’être tranquille à la maison, avec Moustache et Jay.
— D’accord, laisse-moi aller prendre mes clefs, je te ramène.
J’arrête tout de suite son geste, alors qu’elle s’apprêtait certainement à aller dans la maison, chercher son sac à main pour y dénicher les fameuses clefs.
— Ce n’est pas la peine, c’est bien pour ça qu’Uber existe, non ?
— Mais…
— Evie, c’est toi l’hôtesse ici, comme Travis n’est pas là. Je ne vais pas te faire partir de ta propre fête pour quelques petites minutes de trajets.
Elle hésite, mais finit par céder face à mon regard insistant.
— T’as gagné, répond-elle avec un soupir. Envoie moi un message quand tu arrives ?
— Oui, maman !
Elle fait mine de vouloir me pincer la hanche et j’éclate de rire. Puis, une fois que j’ai salué tout le monde, je sors de la maison, commandant un Uber qui ne tarde pas à arriver et rentre chez Mason sans encombres.
Je pense que tous les évènements survenus ces derniers jours me sont tellement montés à la tête que je commence à me méfier de tout, à voir le mal partout. Mais, en même temps, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme Mason. Il a ses zones d’ombres et, bien que tout son entourage essaie de me faire croire que les choses sont loin d’être aussi « graves » que je le pense, force est de constater que ce n’est pas forcément vrai.
Mes parents m’ont toujours dit que la curiosité est un vilain défaut et que ça finirait par me jouer des tours. Dois-je donc laisser la curiosité me gagner ?
Le Uber me laisse devant la maison et je rentre sans encombre. Comme prévu, je file prendre une douche et me préparer pour la nuit, avant de me réchauffer un plat surgelé tout simple, que je compte savourer devant la télé, avant de certainement somnoler en attendant que Mason ne rentre.
Ce qu’il fait, aux environs de vingt-trois heures. Jay perçoit sa présence en premier, alors qu’il est allongé à mes côtés, sa tête posée contre ma cuisse. Ce sont d’abord ses oreilles qui se redressent, avant qu’il ne se lève et court vers l’entrée. Bientôt, j’entends les bips caractéristiques du code que l’on tape, puis la porte s’ouvre.
Mason a l’air épuisé, mais cela ne l’empêche pas de laisser Jay lui faire la fête, un sourire aux lèvres.
— Tu n’es pas encore couchée ? me demande-t-il en entrant dans le salon, Jay sur ses talons.
— Je t’attendais. Est-ce que tout va bien, au shop ?
Il se laisse tomber à la place qu’occupait le chien il y a encore quelques secondes et fermes les yeux en poussant un petit soupir.
— Les caméras de surveillance ont bien filmé un petit groupe en train de passer plusieurs fois dans les environs, mais ils ne sont pas entrés, donc ça ne vient pas d’eux. Il n’y a pas de eu de casse, ni de vol donc c’est sans doute une fausse alerte. Nous allons tout de même rester vigilants, durant les prochains jours.
Il vient glisser une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et dit :
— Au fait, tu n’aurais pas oublié quelque chose ?
Surprise, je fouille dans les tréfonds de ma mémoire, cherchant ce que j’aurais bien pour laisser chez Travis, mais rien ne me vient.
— Alyson m’a appelé.
Là, les pièces du puzzle se mettent en place et mes yeux s’écarquillent.
— Merde, le shooting !
Mason pouffe de rire, visiblement bien amusé par ma réaction et par ma mémoire défaillante.
— Oh bon sang, Jer’ va me tuer, geins-je en posant mes mains sur mon visage.
Déjà que le temps nous est compté, si en plus je ne suis pas capable d’être une amie fiable ! Il ne m’a pourtant demandé qu’une seule chose !
— Relax, dit Mason en attrapant délicatement mes mains. J’ai tout expliqué à ma soeur et elle a dit que c’était ok. Elle t’appellera pour les détails plus tard.
— Tout de même, je m’en veut. J’étais trop focalisée sur moi, sur le barbecue et j’en ai totalement oublié Jeremiah.
— Ça, ça veut dire que je fais bien mon job.
— Très drôle, raillé-je en lui assénant un petit coup de coude, qu’il évite avec facilité.
— Je suis sérieux, Baby Doll, reprend-il avec calme, cette fois.
Et vu le ton de sa voix, je comprends qu’il l’est réellement, ou au moins à moitié.
— Ce serait mentir que de dire que ce n’est pas une bonne chose, que tu ne jures plus que par lui.
— Je ne jurais pas que… tenté-je, mais son regard me stoppe en pleine phrase.
Après tout, il a raison. Je n’ai longtemps vécu, plus ou moins que pour Jeremiah. Ou pour les sentiments que j’avais pour lui, s’entend. Avoir de moins en moins cette charge est plus que salutaire, finalement.
Plus que je ne l’aurais cru.
Je m’imaginais souffrir encore plus, sans l’amour que je lui porte, mais il existe toujours bel et bien… il est juste, différent.
— D’accord, concédé-je. Tu as raison. Content ?
Son sourire moqueur revient et il glisse son bras autour de mes épaules, m’attirant contre lui avec douceur.
--
Heureusement, plus de peur que de mal, pour Mason ! 🥹
Pour retrouver toutes les news, fiches de personnages et quelques exclus sur le roman, c'est sur Instagram que ça se passe ! : @adelinegeorges.auteure !
2 commentaires
FleurAzur
-
Il y a un an
Little-Lilah
-
Il y a un an