Fyctia

Nous roulons un petit moment, avant d’arriver dans une parcelle de route, bien éloignée de la ville. Celle-ci est déserte, car en travaux et Evie m’explique que, bien que les lieux changent souvent afin qu’ils ne soient pas embêtés par les locaux qui pourraient être alentours ou encore les autorités, ils sont toujours assez loin de tout, afin de ne gêner personne.

Courses illégales certes, mais soucis du respect des autres, voilà qui est assez inédit !

Elle gare la voiture sur un parking de fortune où sont déjà positionnées plusieurs dizaines d’autres véhicules et me fait signe de la suivre, tout en me demandant de rester près d’elle afin de ne pas la perdre de vue.

Déjà ici, ça fourmille un peu de monde. Des gens habillés un peu trop légèrement malgré la température se dirigent vers ce qui semble être l’entrée de fortune. En soi, il s’agit de barrières qui ont été érigées là, et qui s’ouvrent seulement avec autorisations des gros malabars se trouvant près d’elle. Ils inspectent tout le monde au peigne fin, les jaugeant du regard, hochant ou secouant la tête afin de déterminer leur choix.

Bientôt, c’est notre tour et Evie arbore un grand sourire quand elle s’approche de l’un des homme gardant la barrière.

— Salut, Ed’ !

— Tiens, Evie, s’exclame-t-il d’une voix moins grave que ce que j’aurais imaginé, car sa carrure elle-même est impressionnante. On se demandait quand est-ce que t’allais arriver. Travis est là depuis longtemps et il te cherchait.

Elle éclate de rire et balaie ce détail d’un geste de la main.

— Travis ne peut pas vivre sans moi, tu le sais bien. J’étais juste allée chercher mon amie, ici.

Elle m’attire contre son flanc et pose sa main sur mon épaule.

— J’te présente Maddie. Maddie, voici Ed’, l’un des hommes les plus gentils que cette fichue Terre ait porté. Si t’as un problème avec quelqu’un ici, c’est lui que tu dois venir voir, il peut absolument tout régler.

Je le salue, un peu maladroitement et il m’offre un sourire poli que je ne l’ai jamais vu faire aux autres personnes, même celles qu’il a fait entrer pour assister à la course.

Ensuite, il nous permet d’entrer en nous souhaitant une bonne soirée et réitère ce que vient de me dire Evie : en cas d’ennuis, venir le trouver, qu’il n’est jamais très loin.

Une fois de l’autre côté des barrières, c’est encore plus l’effervescence. Il y a beaucoup de monde, ça rit, ça parle fort. Il y a des couples, ou encore des groupes d’amis. Un peu de musique en fond sonore, mais celle-ci est presque couverte par le bruit ambiant. Heureusement que nous sommes loin de tout, car ce serait gênant pour le voisinage, un tel vacarme, c’est clair !

Dans certains coins, il y a des voitures en exposition, certainement celles qui vont servir lors des courses. Elles sont touts magnifiques et rutilantes. Il y a également quelques motos et je reconnais d’ici, quelques véhicules que j’ai pu voir au garage de Mason.

Evie m’attire jusqu’aux bordures d’une route comportant deux larges voies. Ce sont les fameuses routes en travaux et elle m’indique que celles-ci n’ont pas fini d’être construites. Elles s’arrêtent à quelques kilomètres de là et le but des courses ce soir, est d’aller jusqu’à cette limite et de revenir. La première voiture ou moto arrivée au point de départ, gagne.

Des lumières bleues posées au sol tracent le chemin et je vois également quelques points de lumières rouges, au loin.

— C’est l’indication de la limite à ne pas franchir pour les pilotes, tu sais, pour éviter les accidents.

Du monde s’agglutine déjà près des voies, verres d’alcool à la main, voire mêmes des bouteilles. Nous arrivons à nous frayer un chemin assez proche de la ligne de départ/arrivée, qui sont délimitée par des barrières de métal, sans doute pour éviter les débordements et les risques que des personnes se retrouvent sur le chemin des voitures.

— Alors, qu’est-ce que t’en penses ? me demande Evie après quelques instants.

J’esquisse un sourire, toujours en proie à une légère adrénaline.

— C’est différent de ce à quoi je m’attendais.

— Tu pensais peut-être qu’on serait dans un genre d’endroit désaffecté, entourés de drogués et de gangs de rue ?

J’ai un peu honte de l’avouer, mais oui c’est un un peu l’image que j’avais de ce genre d’évènement. Heureusement, elle ne me blâme pas pour ça, et me rassure même en me disant que c’est normal, mais que les organisateurs tiennent à faire les choses dans les règles et avec le plus de précaution et de sécurité possible, justement pour qu’aucun drame n’arrive. Tout le monde est là pour s’amuser, pas pour se battre et pour que des choses terribles n’arrivent.

— Je me demande où est Mason, dis-je, peut-être plus pour moi que pour elle.

— Oh, il n’est pas bien loin, regarde.

D’un geste de tête, elle me montre la piste. Deux voitures y sont garées, l’une à côté de l’autre. Près de celle de gauche se trouve un homme qui doit être à peine plus vieux que moi. Ses vêtements sont si sombres qu’on ne pourrait pas les distinguer sans les quelques lumières ici et là. Ses cheveux blonds sont attachés en un chignon rapide et il est en train de parler avec quelqu’un. Ce quelqu’un étant justement Mason.

Mason, lui, est magnifique comme à son habitude. Il arbore un air sérieux et hoche sa tête à ce que l’inconnu lui dit. Puis ils se serrent la main et se séparent, pour chacun se diriger vers la portière côté conducteur d’une voiture.

— Génial, on est arrivées juste à temps, lance Evie, enchantée.

— Attends, mais… Mason va concourir ?!

— Bien sûr, tu ne le savais pas ?

— Evie, je ne sais rien sur rien à propos de ses courses, c’est toi qui m’a mise au courant.

— C’est vrai, désolée, dit-elle avec une légère grimace. C’est assez rare qu’il participe, pour être honnête. Il le fait une fois par mois, peut-être. Tout dépend de l’adversaire qu’il a en face de lui et qui lui propose une course. Comme celles-ci sont soumises à des paris, il est question d’argent et Mason a toujours dit qu’il n’en voulait pas. Généralement, il n’accepte pas les gains ou les reverse à des associations.

— Sérieusement ?

Mason est-il un personnage de fiction ? Comment un homme peut-il se donner des airs de bad boys et me faire sortir des mes gonds comme ça, alors qu’il s’agit en fait d’un type gentil, avec le coeur sur la main !

C’est presque trop beau pour être vrai !

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Mason est-il si parfait ? 😏

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