Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Chapitre 44

Chapitre 44

Des personnes entreraient maintenant dans le chalet, il verrait une famille unie en train de préparer Noël ensemble dans la joie et les rires. Aussi loin que je m’en souvienne, des repas en famille dans ce genre n’ont jamais existé avec Sonia. Nous étions une famille, mais il y avait d’un côté les enfants et de l’autre les adultes, pas d’unité. Prétextant vouloir avoir de vraies conversations, Sonia s’arrangeait pour faire manger les enfants avant ou dans une autre pièce. Je l’avais déjà remarqué également, mais les petits surnoms que Clara a affûté les enfants me rappellent que ma femme ne leur en a jamais donné. Se justifiant par le fait d’avoir donné un prénom et donc ne voyait pas l'utilité de les appeler autrement. Dans le principe, je suis d’accord, mais nous savons tous qu’un surnom est une façon de montrer notre affection pour l’autre. Clara n’est pas leur mère et pourtant le regard qu’elle pose sur eux montre son attachement. Ce constat me réchauffe le cœur.

Après le dîner, elle nous propose de faire le jeu des mimes. Une équipe garçons et une équipe filles. Les rires fusent encore là aussi. Leur connexion est évidente. Elles nous battent à plate couture. Je pioche alors le mot « papillon ». Je suis en train d’essayer de déterminer comment m’y prendre au mieux, lorsque la porte s’ouvre dans un grand fracas. Un vent glacial profite pour faire son entrée et pousser avec lui quelques flocons dans la salle. Sous des rires, la porte est refermée. Sans conteste cette fois, des sons de plaisir remplace les premiers. Je me fige tout de suite. Je reconnaîtrais sa voix et ses gémissements parmi des centaines. J’y ai consacré dix-sept ans de ma vie.


— Bonjour vous deux ! Vous m’avez beaucoup manqué ! s’élève sa voix d’homme.

— Tu n’exagères pas un peu ? On l’a fait avant de partir de la maison, il y a six heures ! répond ma future ex-femme.


Tout en regardant Clara, j’ouvre grand les yeux face à ce dialogue des plus explicite. Il me semble pâlir au même instant. Dans un réflexe que j’ai oublié, elle se tourne vers les enfants, certainement pour les préserver. Voyant ce que je craignais se profiler, je reste statufié. Je n’ose même pas affronter le regard de mon fils, qui je suis sûr, comprend tout de la situation.

Tout d’un coup, ils apparaissent. En soutien-gorge et jupe remontée, elle s’agrippe à ses hanches. La posant sur la table, il ne cesse de l’embrasser à pleine bouche pendant qu’elle tente de le débarrasser de sa ceinture. Je vois bien Clara prise entre de feux, mais je n’arrive pas à prononcer un seul son pour arrêter le carnage. Du coin de l’œil, je capte Joshua rouge de colère. Ses yeux sont remplis de larmes de tristesse prêtes à être versées. Même cette vision n’arrive pas à me sortir de ma léthargie.


— C’est de ta faute, tu sais que cela m’excite quand tu ne mets pas de petites culottes. En fait, c’est toi la coquine ! Tu mériterais une fessée, la réprimande-t-il entre de baisers.

— J’aime tes fessées ! gémit-elle.

— Raison de plus pour devenir ma femme, mon amour.


Eh bien, au moins, c’est dit ! Pas de perte de temps avec eux !


— Bonjour ! prononce Clara après un raclement de gorge.


Ils se figent tous les deux. À l’unisson, ils tournent la tête vers nous. Après un temps d’arrêt et de stupeur, il se décale pour la laisser descendre et se rhabiller. Afin de me contenir, je serre la mâchoire et les poings jusqu’à ressentir de la douleur. Pourtant face à son regard prétentieux, j’ai bien du mal à ne pas exploser .


— Salut ! Désolé, je ne savais pas que vous étiez là. Je pensais que tu bosserais comme d’habitude à cette époque, explique Sonia.


Cela fait plusieurs semaines que nous ne nous voyons pas avec ma femme. Correction, qu’elle m’évite par tous les moyens. En ce qui le concerne, notre dernière entrevue remonte à plus de deux mois, depuis je l’esquive. Ma haine est beaucoup trop grande pour ce qu’il a fait à ma famille. Pourtant, fut un temps, je la lui aurais confié les yeux fermés. N’est-ce pas ce qu’on fait avec son meilleur ami ? Mais lui s’en est servi pour me poignarder de la pire des façons.

Se réveillant, Lucie nous sort sans le vouloir de ce moment très pénible. Elle se précipite dans les bras de sa mère en même temps que sa sœur.

Tel un ressort, Joshua se lève à son tour. Prenant la direction de la sortie, il bouscule son parrain au passage avant de claquer la porte d’entrée avec rage. Je ferme les yeux afin d’essayer de garder un certain calme. Ou un calme certain, je ne sais pas comment le voir. D'une voix contrôlée, je demande aux filles de monter dans leur chambre. Étant de vraies perles, elles ne rechignent pas et partent tranquillement jouer à l’étage. J’adresse un regard rempli de reconnaissance à Clara qui m'a informé partir à la poursuite de Joshua. Sans tardeElle prend la même direction que mon fils qui a vu son monde explosé sous ses yeux.


J’aurai peut-être dû lui en parler finalement. Ce qui est fait est fait !


Comme dit l’expression : « avec des si, on refait le monde ! ». Armer de mon regard le plus noir, je reporte de nouveau mon attention sur le couple que forme mon ex-femme et mon ex-meilleur ami. D’un geste du doigt, je la coupe dans sa tentative de prise de parole en lui intimant de garder le silence.

L’envie de tout exploser autour de moi m’étouffe. Je voudrais laisser parler la rage qui m’habite, mais mes filles sont à l’étage. Pour ne pas les affoler, il va falloir que je garde un minimum de calme.


— Je crois qu’il vaut mieux que vous repartiez tout de suite ! je grogne entre mes dents.

— On peut peut-être trouver un terrain d’en… commence Luc.


Je ne lui laisse pas finir sa phrase que je suis sur lui. Avant que je réalise mon acte, mon diablotin a propulsé mon poing sur son visage. Il est suivi par un second dans la pommette puis d’un troisième sur l’arcade.


Putain que c’est libérateur !


Sa lèvre s’est fendue. Du sang s’écoule de l’arcade. Et sa pommette gonfle à vue d’œil. Sonia se précipite vers lui pour constater les dégâts.


— Non, mais tu es malade ma parole, s’écrie-t-elle à mon attention.

— C’est rien mon amour, lui murmure-t-il. Il faut qu’il évacue, ça va lui faire du bien pour avancer après.

— Putain, non, mais je rêve ! je grogne pour que les filles ne nous entendent pas trop. Parce que tu crois que je vais vous pardonner ? Attendez, elle est où la caméra cachée ? je m’exclame en tournant sur moi-même.

— On est des adultes, non ? On peut discuter de cela calmement sans se taper dessus, s’exclame Sonia.

— Ah oui, tu veux parler ! me marrais-je. Tu veux qu’on parle de quoi ? De ma femme qui m’a fait cocu avec mon meilleur. Cette femme que j’ai passé dix-setp ans à aimer et à chérir, lui offrant enfants et vie facile ? Ou de mon meilleur ami qui profite que j’ai le dos tourné pour se taper cette dernière ? Meilleur ami que je considérais comme un frère avec qui j’ai fait les quatre cents coups ? Alors ? Vas-y, dis-moi de quoi veux-tu parler ?


(à suivre...)


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44 commentaires

IvyC

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Il y a 2 mois

Débloquée 🤩

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Merci🙏❤️🥰

Emerziane

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Il y a 2 mois

❤️🥰

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Merci🥰

Mély

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Il y a 2 mois

🩷

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Merci🙏

Lyria-C

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Il y a 2 mois

Coucou 😊 Plein de likes pour toi 🥰 Un échange, ça te dit ? ❤️

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Je suis allée faire une tour🥰merci a toi

Lyria-C

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Il y a 2 mois

Merci 😊

oksana_mnr

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Il y a 2 mois

A jour chez toi ! N'hésite pas à passer voir mon histoire :)
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