Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Chapitre 30

Chapitre 30

Clara


Je reste là quelques secondes à regarder Benjamin parler à ses filles pour qu’elles nous laissent tranquilles. L’envie de les rattraper afin de ne pas me retrouver toute seule avec lui me brûle le corps. Quand il se relève, après avoir déposé Lucile par terre, il ancre son regard au mien. Rapidement, je détourne les yeux, trop honteuse de l’image que j’ai dû lui renvoyer cette nuit. Je le sens replacer une mèche folle derrière mon oreille, suivre d’un mouvement délicat de mon ovale avant de s’arrêter sous mon menton. D’une douce pression, il m’oblige à relever le visage pour lui faire face. Du questionnement saupoudré d’une pointe d’amusement teintent ses iris. D’un pas en arrière, je me libère de son emprise qui me déstabilise.


— Bien dormi ? me demande-t-il. Je ne pensais pas te voir avant ce midi !

— Bien dormi ne conviendrait pas. Mais j’ai assez rechargé les batteries pour pouvoir repartir en tout cas, je l’informe d’une voix enrouée d’un lendemain de fête.

— Tu veux boire ou manger quelque chose avant ? questionne-t-il tout en prenant la direction de la cafetière où il se resserre déjà un café.


Je pensais avoir mal entendu la première fois, mais apparemment, nous sommes passés au tutoiement depuis cette nuit. Tous les éléments qui se sont passés depuis notre arrivée à la soirée restent très vagues pour le moment dans ma tête. Je ne sais pas vraiment comment je suis parvenue à dormir dans sa chambre d’amis. Toutefois mon petit doigt me prévient, ou plutôt rigole, en me conseillant de ne pas chercher tout de suite. Mon instinct me souffle que je me suis encore donnée en spectacle devant lui, histoire de ne pas changer mes habitudes.

Qu’est-ce qui me fait affirmer cela ? Eh bien, c’est très simple. Première bribe de souvenir : moi, regardant Juliette appeler mon patron avec tout le charme qu’elle fait preuve quand elle est bourrée sans effectuer un geste pour éviter la catastrophe. La raison de « pourquoi mon patron » ? Sur ce point, je bugge, mais je prédis que je ne risque pas d’aimer le découvrir. Deuxième flash : moi, dans une voiture, priant pour mourir quand les filles avouent que je qualifie de « beau gosse » mon patron ! D’ailleurs je me promets de les égorger vive quand je les verrai ou de les torturer très lentement pour qu’elles aient le temps de souffrir. Vision suivante : moi, dégobillant devant une voiture avec Benjamin qui me tient les cheveux ! Quatrième indice, et non des moindres : je porte ses fringues, à en juger l’odeur qu’il dégage. Supposant être trop bourrer pour y rentrer toute seule, il a dû m’aider.


Mon patron m’a vu en sous-vêtements ! Putain, la honte !


— Je crois que je me suis assez donnée en spectacle pour des siècles. Je veux bien rentrer, s’il vous plaît. Sans compter que mon estomac ne va sûrement pas supporter une absorption supplémentaire ! Il a besoin de repos !

— Ok, mais à condition que tu arrêtes de me vouvoyer. J’ai l’impression d’avoir soixante ans ou que tu es une cliente. Et puis, après ce qui c’est passé cette nuit, je crois qu’on peut laisser tomber certaines barrières ! se marre-t-il.


Que signifie « après ce qui c’est passé cette nuit » ? Aurais-je couché avec lui sans en avoir gardé aucun souvenir ? Faites que je meurs tout de suite si c'est le cas !


Je me creuse la tête à la recherche d’image de son corps, que je devine être digne des plus beaux apollons. Hélas, rien n’a été stocké. Telle une tomate mûre à point, mon visage se teinte de rouge rien qu’à l’idée. S’il y a eu consommation, je me soupçonne de ne pas avoir été au mieux de ma forme pour assurer le job, au vu de mon taux d’alcoolémie. À ma déception d’une prestation bien moyenne s’ajoute un goût d’injustice. Il doit se souvenir de chaque parcelle de mon corps alors qu’il ne me reste aucune bribe de souvenir. À en juger des photos trouvées sur Internet, sa plastique doit être très agréable à explorer. Nous le savons tous, les photos people manquent de netteté, rendant le tout très peu flatteur. Rien de vaut la réalité.


Quoi que… Merci les filtres à notre époque ! Au vu du réel, j’ai très peu de doute le concernant.


Je ne me suis jamais tapée ni côtoyée un mec de sa carrure. Depuis mon adolescence, je suis restée sur la catégorie lambda. Pour une fois dans ma vie que je suis en présence d’un canon, je ne me souviens de rien !


La vie est cruelle tout de même ! J’ai envie de pleurer, tiens !


D’un geste lent, il pose sa tasse dans l’évier en plantant ses iris noisettes dans les miennes. Soudain, sortant de sa zone d’observation, il se met en mouvement. Tel un félin en pleine chasse, prêt à sauter sur sa proie, il se dirige vers moi. Il s’arrête à quelques centimètres, m’obligeant ainsi à lever la tête pour espérer le regarder dans les yeux. Je le vois sourire en coin, me dévoilant par la même occasion sa petite fossette. Aucun son n’arrive à sortir de ma bouche et mon corps se liquéfie sur place en constatant cette promiscuité. Je suis en train de me demander comment me sortir de son emprise quand il rompt le silence.


— Il ne sait rien passé si c’est ton inquiétude, précise-t-il calmement tout en se penchant vers mon oreille afin de poursuivre dans un murmure. Je préfère que tu sois dans tes pleines capacités quand cela arrivera pour qu’on en profite sans limite.


Sans rien ajouter, il me contourne pour aller chercher son manteau et ses clés, si je me fie au bruit. Moi, je reste là dans l’incapacité de bouger. Seule mes paupières ont continué leur activité. Mon cœur est en crise de tachycardie et mes poumons refusent de se gorger d’oxygène.


Dites-moi que j’ai mal entendu ? Oui, c’est ça, je suis en plein rêve. Je ne vois que cette possibilité.


Je dois être encore bourrée, ce n’est pas possible autrement ! Je me pince pour vérifier ma théorie. La douleur que mon corps renvoie à mon cerveau m’indique clairement que je suis dans le monde réel, bel et bien réveillé !


Oh ! Putain !


— Tu viens ? m’interpelle-t-il.


Je me retourne et fais face à son regard de braise. Je cligne à plusieurs reprises pour être sûr d’avoir bien interpréter l’éclat de ses yeux. Face à mon absence de réaction et loin d’être dupe qu’en à l’effet qu’à produit ses mots sur mon corps, je le vois observer son œuvre, un sourire en coin et le regard brillant de désir. Une main dans sa poche de pantalon et l’autre tenant ma veste, ses pieds bien ancrés, ses épaules redressées ainsi que son menton légèrement levé, tout me prouve son assurance face à la situation. Je déglutis difficilement avant d’ordonner à mes pieds de décoller du sol pour prendre la direction souhaitée. Si les premiers pas sont hésitants, les suivants sont effectués au pas de charge. Ne lui laissant pas le temps de me poser la veste sur les épaules, je passe devant lui, allant directement vers la voiture. L’ayant déverrouillée à distance, j’en profite pour y monter sans attendre.


(à suivre...)

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8 commentaires

Dine79

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Il y a un mois

Je rattrape mon retard <3 ; )

Hécate Lomëwen

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Il y a 2 mois

Je tâche d'essayer de te lire cette nuit au travail ^^ Parce que je vois avec frustration les chapitres passés, et je veux lire, je suis intriguée !!! ⛩️🌸

Mapetiteplume

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Il y a 2 mois

Je ne vais pas t'empêcher 😂

Sabrina PAUGAM

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Il y a 2 mois

💕

TammyCN

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Il y a 2 mois

C'est mieux quand même de divorcer avant de flirter XDD Sinon, vous allez avoir pas mal de problèmes T-T

Sofia77

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Il y a 2 mois

☺️

DIANA BOHRHAUER

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Il y a 2 mois

Fidèle, je like 💕
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