Mapetiteplume Joyeux Noël Clara Chapitre 19

Chapitre 19

Ils sont en train de jouer à Twister. Trop petite, Lucie donne les consignes aux trois autres qui essayent tant bien que mal de tenir le coup. Rose a la position la plus simple dans le lot : chaque pied dans une couleur similaire et sa main droite sur celle de derrière. Par contre, Joshua fait le grand écart avec ses pieds et à sa main gauche deux ronds devant son pied droit. Quant à Clara, elle a dû passer sur le dos de mon fils pour atteindre sa couleur de sa main droite, son pied gauche enjambant une jambe de Joshua et sa main gauche passe au-dessus de la tête de ce dernier. Bref, un véritable bazar de bras et de jambes entremêlés. Par chance, Lucie donne l’instruction à son frère de poser sa main juste devant lui. Ce geste effectué, il retrouve une certaine stabilité. Malheureusement, mon assistante se voit demander d’atteindre une couleur l’obligeant à réaliser un grand écart.


— Non, mais je vous jure, il y a complot contre moi ! râle-t-elle.

— Je te l’ai dit, je gagne toujours ! se marre mon fils.

— Dit plutôt que tu as payé ta sœur pour que tu puisses gagner ! Ce truc a une dent contre moi.

— Je ne mens pas, papa n’aime pas ça ! réplique Lucie pour se défendre.

— C’est bien vrai ma fille. C’est pas beau de mentir ! rajoutais-je me faisant ainsi connaître de tout le monde.


Au son de ma voix le château de cartes, si puis-je dire, s’écroule entièrement entraînant les rires des filles. Après avoir aidé Clara à se relever, le visage de Joshua se ferme en même temps qu’il se redresse avant de partir vers les escaliers. Les filles abandonnent le jeu pour venir me sauter dans les bras, au moins deux qui sont contentes de ma présence.

Du coin de l’œil, je perçois Clara mettre son manteau rapidement. Si elle pense passer inaperçu, c’est mal me connaître ! La belle perche qu’elle m’a lancé hier avec cette histoire de photo ne va pas être manquée. Mon petit diable a envie de s’amuser un peu après tout. Une fois que les filles soient parties dans leurs chambres pour jouer, sûrement à la poupée, je m’approche discrètement d’elle.


— Alors vous avez choisi lequel ? lui murmurais-je d’une voix plus rauque que j’aurais souhaité.

— Je suis vraiment désolée pour cela, répond-elle les yeux fermés pour se cacher de mon regard. Ce n’était pas à vous qu’était destiné les messages, mais à l’une de mes meilleures amies. Je n’ai pas fait attention que je n’avais pas quitté notre conversation avant de les envoyer.

— Ce n’est rien. Ça peut arriver à tout le monde de se tromper de destinataire.

— Mmm. Oui, enfin, c’est pas donné à tout le monde d’envoyer ce genre de photo à son patron. Mais il faut croire que c’est l’histoire de ma vie : les boulettes en tout genre ! ironise-t-elle.

— Parce que cela vous arrive souvent de porter ce genre de déguisement ? ai-je du mal à articuler.


Pourquoi j’ai posé cette question ! Putain, mais je suis con ! Maintenant, j’ai les images en tête !


Mon regard doit exprimer toute la convoitise que mon corps éprouve à la vue de ces clichés. Elle m’observe quelques secondes dans les yeux avant de les détourner rapidement, certainement surpris par ma réaction. Je la vois avaler difficilement sa salive en mettant son bonnet et ses gants. La différence entre Clara des photos et celle devant moi est de moins en moins flagrante dans mon esprit. Elle, qui porte des tenues des plus classiques, n’est peut-être pas si sage. Elle est probablement plus coquine que ce que laisse penser ses vêtements. Rien qu’à cette idée des plus alléchantes, je me retrouve un peu serré dans mon pantalon tout d’un coup. Essayant de ne rien laisser paraître, pour ne pas passer pour le patron pervers et que ce petit jeu ne se retourne pas contre moi, je garde mon masque d’avocat indifférent. Je vous avoue qu’il est bien difficile de ne pas la scruter avec gourmandise.

Choisissant la fuite plutôt que l’affrontement, elle tourne les talons et sort de la maison sans prononcer un seul son. Je la vois même pincer ses lèvres pour éviter de répliquer quelque chose qu’elle regretterait certainement. Mon petit ange me dicte de ne pas être trop vache et de la laisser fuir pour cette fois.


Le lendemain soir, je rentre vers les mêmes heures et je les retrouve de nouveau en train de jouer, mais cette fois-ci à un jeu de société. Lucie et Rose sont en plein fou rire devant leur frère boudant face à sa défaite. Clara exécute une danse de la victoire si j’en juge son expression heureuse. À cet instant, je comprends ce qu’elle avait voulu exprimer lorsqu’elle m’affirmait son impératif de grandir un peu avant d’avoir des enfants. Personnellement, j’aime bien les personnes gardant leur âme d’enfant.


— Et bien, je vois que les rôles sont inversés depuis hier ! leur fis-je, le sourire aux lèvres.

— Papa, tu es arrivé, cool. C’est Clara qui a gagné, elle a mis la misère à Jojo ! s’exclame Rose.

— Elle a même gagné à Croque-carotte ! renchérit Lucie.

— Eh bien ! Que de chance ce soir, Clara.

— Je suis sûr qu’elle a triché, c’est pas possible autrement, commente mon fils de son ton bougon.

— Mais quel mauvais joueur ! le charrie-t-elle faisant rigoler tout le monde sauf l’intéressé qui finit par se lever et partir.


Tout en rangeant le jeu, nous discutons du travail et des enfants. Constater son aisance grandissante en ma présence me plaît. À l’opposé de l’attitude de ma femme, j’apprécie sa simplicité et son naturel. Avec du recul, je crois que nous n’avons jamais parlé de façon si simple avec Sonia depuis des années. Au début de notre relation tout était fluide entre nous, mais au fil du temps, nous nous sommes éloignés peu à peu. Les enfants et mon travail ont pris beaucoup de mon temps. Sans nous en rendre compte, des barrières se sont dressées rendant ainsi notre communication difficile.

Des scènes comme celle de ce soir ou d’hier, où une famille passe du temps ensemble à rire et discuter, n’ont jamais eu lieu dans cette maison. Ou en tout cas pas depuis les cinq dernières années.

Clara ne reste pas longtemps et je n’ose pas revenir sur le sujet des photos.


Clichés que je n’ai d’ailleurs pas effacé, mais cela reste mon secret, je compte sur vous !


Ce mercredi et ce jeudi passent à une allure folle. Le sourire vissé au visage, je franchis les portes de la maison. Quand j’observe les enfants interagir avec Clara, un sentiment de bien-être m’envahit. Une petite voix en moi me souffle qu’on pourrait vite s’y habituer. Ils ont l’air d’avoir bien accepté son grain de folie. Et moi, j’aime la fraîcheur soufflée par la présence de cette femme dans ma maison. Si mon diablotin voudrait lui faire du charme pour une fois, la voix de la raison de mon ange remporte la bataille. Je suis encore un homme marié et l’adultère ne fait pas partie de mes défauts au contraire de certains ou certaines.


(à suivre...)

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8 commentaires

Floriane1

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Il y a 3 mois

À jour ! Vivement la suite ! 🤩

TammyCN

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Il y a 3 mois

Mieux vaut divorcer oui 😁 ça restera greenflag 🤣

Sofia77

-

Il y a 3 mois

☺️
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