La Plume d'Ellen Jeu de piste ou jeu de cœur ? La confiance, ça se gagne

La confiance, ça se gagne

26 septembre 2016




(Mallaury Talonye)



Des quatre, je suis probablement celle qui aura eu le moins de choses à régler avant le départ. Quand je vois mon frère… Il a dû prévenir ses clients de la fermeture définitive de son entreprise et remplir une tonne de paperasse pour la cessation d’activité. J’avoue que j’ai été étonnée d’un tel bouleversement mais finalement je le comprends. Si nous tenons un an ensemble, pendant ce temps sa clientèle se sera tournée vers quelqu’un d’autre. Et puis quel prétexte avancer quand on ne sait seulement pas combien de temps on sera absent ? Il m’a clairement dit qu’avec son permis poids lourd, cela lui ouvre d’autres horizons professionnels.


En revanche, toute à mes réflexions, j’ai eu le temps de lire en large et en travers le livret que nous avait fourni le notaire dès le premier jour. Il était bien stipulé que pour le ménage, la lessive et la vaisselle, on devrait établir un planning mais je n’y crois qu’à moitié. Cette connerie tiendra trois jours max. Qu’au fil de nos déplacements il nous faudra profiter d’une pause afin d’aller dans les laveries. Ok. Par contre, je n’ai vu nulle part de stipulé comment on fera pour les changements de saison ou si tout bonnement, nous passons d’un département doux à une contrée montagnarde très froide. J’ai donc recontacté Cyril Jiguin. Effectivement, il n’avait pas pensé à cela. Il a donc transmis aux autres, la solution que nous avons trouvé pour ce problème : dans une malle ou un grand carton, nous devrons mettre des vêtements de toutes saisons avec des numéros scotchés dessus et garder une liste sur nous. Ainsi quand nous aurons besoin de quelque chose, nous annoncerons une fois par semaine les numéros des fringues ou chaussures dont nous avons besoin. Evidemment, nous devrons redonner d’autres affaires en échange. Certes cela va dépanner mais je sens que cela va être le bordel. Surtout que ce n’est pas lui qui s’en chargera.


Contrairement à Justin, je suis plutôt zen. J’ai rempli ma valise mauve, il y a deux jours, avec un soin tout particulier. Pour perdre le moins de place possible, j’ai roulé tous mes vêtements. J’avais lu ça dans un article et je dois reconnaître que cela fonctionne plutôt bien. Par contre, j’ai pris un max de polyester car c’est le tissu qui ne se froisse pas. Côté chaussures, j’ai pris deux paires de baskets. Pour le reste, on verra. En revanche, l’idée de ne plus avoir de téléphone perso, ça me dérange vraiment. Comment vais-je faire pour me trouver l’homme de ma vie… ou au moins mon quotidien plan Q ? Merde alors, on va aussi devoir faire preuve de vœu de chasteté ? C’est mon frangin qui va être servi, lui au moins aura sa copine de maternelle sur place s’il veut la pécho !


Il semblerait que Justin soit près… Hop nous voilà partis. Heureusement que nous n’avions pas d’animal domestique sinon qu’en aurions nous fait ? Il y a quelques années, j’ai eu des poissons. Je ne me voyais pas emmener un aquarium dans un camping-car. C’est étrange de se dire que l’on ne sait pas dans combien de temps nous reverrons notre appartement. Pour nous, c’est une location. Justin va donc payer un loyer pour rien. Mais il ne pouvait décemment pas lâcher notre 50 m². Si dans moins d’un moi nous sommes de retour, nous nous serions retrouvés à la rue. Décidément ce Papé a eu une drôle d’idée quand même.


Lorsque nous parvenons devant le hangar, celui-ci est déjà grand ouvert et Cyril Jiguin nous fait signe de rentrer notre véhicule. Ça par contre, c’est bien de savoir nos voitures en sécurité car elles demeureront là jusqu’à notre retour. Tiens, il n’y a plus aucun camping-car… Etrange ! Il semble que nous sommes les premiers à arriver. Le notaire nous invite à déposer nos valises sur la table qu’il a dressé. Comme chacune est de couleur différente, nous ne risquons pas de les mélanger. Puis nous sortons ensuite les malles destinées à demeurer sur place.


Bientôt nous apercevons une voiture de luxe s’arrêter devant le hangar puis au claquement de portière, j’en déduis que c’est Clarisse qui arrive. Mais quand celle-ci apparait dans champs de vision, je n’en crois pas mes yeux. Entre notre dernière entrevue et aujourd’hui, mademoiselle a totalement changé de look. C’est tellement perturbant que je ne saurais dire si ça lui va mieux ou si c’est pire ! De mi-longs, en bataille, ses cheveux ont sacrément raccourci pour une coupe à la garçonne… très fushia ! Mais ça ne s’arrête pas là : en guise de survêtement, elle a adopté un leggin rose métallisé. De sorte que celui-ci tout en ayant une couleur assez foncé donne une impression de briller selon la luminosité qu’il y a. Comme sa tenue est totalement assortie, en haut elle a revêtu une tunique en soie dans les mêmes tons, tandis qu’en bas, ses baskets roses pailletées achèvent de nous en mettre plein la vue.


Si elle voulait se faire remarquer, on peut dire que c’est réussi et sans doute à voir nos têtes elle doit être aux anges. Le plus drôle dans l’histoire c’est que la valise dont elle avait hérité était… rose ! A croire que c’est celle-ci qui l’a inspirée. Devinez la couleur de la malle ? Sur roulettes, celle-ci ne dépareille pas du tout. Par contre, elle ne semble absolument pas lourde. Whouah, ce matin pas de chewing-gum ! Par contre, quand la cadette nous dit bonjour, j’ai l’impression qu’elle a déjà ingurgité un peu d’alcool car elle a un air tout guilleret qu’elle n’avait pas d’habitude. Elle a par contre ne tient pas en place tandis que nous attendons Jadeline.


Evidemment celle-ci arrive avec un quart d’heure de retard et gare sa mini à côté de notre véhicule. Elle, a fait dans le classique : jean, chemisier blanc et veste en jean. Evidemment sur la jeune femme, cela lui donne un aspect sexy. Je ne sais pas comment elle fait mais à elle, tout va. J’ai toujours admiré sa silhouette. Moi ce n’est pas la même chose : petite et rondouillarde, il me faut beaucoup jouer sur les couleurs et les coupes asymétriques. C’est pour ça que les mecs n’hésitent pas à me draguer, ravis d’avoir un rencard mais aucun ne renouvelle car finalement, je ne suis pas assez bien physiquement pour les faire briller devant leurs potes.


Cyril Jiguin interrompt mes réflexions en nous demandant d’ouvrir nos valises sur la longue table qui se trouve à notre disposition. Il commence par celle de Justin. Jusqu’à là, rien d’anormal : un pantalon de survêtement de marque, chaussettes, caleçons, tee-shirt… Mais soudain le notaire extirpe d’un caleçon, un smartphone !


Nonnnn ! Oups.


Sans commentaire l’autre pose l’engin et poursuit ses recherches. C’est fini. Au suivant !


La seconde, c’est moi… Compte-tenu de ses recherches minutieuse, il ne met pas longtemps avant de trouver deux smartphones. J’en avais glissé un dans une chaussette et l’autre dans un soutif. Merde, crotte, zut. Toujours aussi silencieux, Cyril s’attaque à la valise de Jadeline.

Tu as aimé ce chapitre ?

27

27 commentaires

Jess Swann

-

Il y a un mois

Bon Cyril fait ça sérieusement mais il fouille quand même les affaires de jeunes femmes

La Plume d'Ellen

-

Il y a un mois

😉 et oui, mais la confiance, ça se gagne !

ceppi

-

Il y a un mois

🥰

Vana Aim

-

Il y a 2 mois

❤️
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.