Fyctia

En entrant elle vit les chaussures de Simon dans l’entrée, chouette il était rentré, elle alla dans la chambre et quelle ne fut pas sa surprise en voyant Simon au lit avec une autre femme, il lui fallut quelques secondes pour réaliser ce qui se passait sous ses yeux, Simon , son Simon la trompait avec une collègue de boulot à lui.

Pourtant mal en point elle tourna les talons et sortit en trombe de l’appartement, hélant le premier taxi qui passait par là et s’engouffrant à l’intérieur.

Sans réfléchir, elle lui demanda de la conduire à une bonne heure d’ici, chez sa sœur. Elle avait besoin de trouver un refuge; avec la fièvre, elle ne réalisait pas complétement ce que tout cela impliquait. Elle se sentait en colère, trahie et blessée.

Pensant qu'elle lui faisait une surprise, Tiphaine l'accueillit à bras ouverts. Mais en voyant la mine défaite de Loane, elle comprit que celle-ci n’allait pas bien. Elle lui tomba dans les bras, en fondant en larmes lui soufflant entre deux sanglots que Simon l’avait trompé et le pire c'est qu’elle les avait surpris dans leurs lits.

- Tssss, le salaud ! Il va payer, je te le promets !

A la fin du week-end, Loane n’avait pas pu rentrer sur Rennes pour aller travailler le lundi matin. Elle avait pris une semaine de congés chez sa sœur.

Tiphaine avait d’ailleurs prévu de faire un aller-retour dans l’appartement pour récupérer quelques affaires de Loane.

Il était hors de question que celle-ci croise cet enfoiré de Simon, qui avait d’ailleurs téléphoné plusieurs fois au cours du week-end pour s’excuser.

Honteux de s’être fait attraper, il donna une explication fumeuse, sur ce faux pas, après quelques minutes de conversation, Tiphaine découvrit que cette histoire durait en fait depuis près d’un mois. Monsieur aurait finalement paniqué à l’idée de s’engager !

Elle était hors d’elle, mais se garda bien de le dire à sa sœur, avoir été trompée une fois était déjà bien suffisamment douloureux, pas besoin d’en rajouter à sa peine.

Loane était dévastée, son conte de fée virait au cauchemar, elle souffrait, elle crut que son cœur allait imploser de chagrin. Il lui fallut plusieurs semaines avant de commencer à ne plus pleurer tous les jours.

Elle était restée vivre chez sa sœur, qui lui avait récupéré le strict minimum dans l’appartement de Rennes, deux valises de vêtements, et quelques objets et point barre. Hors de question d’avoir, sous les yeux, le moindre objet qui lui rappellerait celui, qui aurait dû devenir son mari.

Pour son poste, elle avait pu télétravailler depuis l’appartement de Tiphaine, son patron s’était montré compréhensif. Au bout de quelques temps Loane comprit qu’elle ne voulait pas continuer comme cela. Il était temps pour elle de prendre une décision.

Elle choisit de retourner un temps chez ses parents, ils avaient un petit studio aménagé indépendant sur leur propriété, ils le louaient meublé et il venait par chance de se libérer.

Loane vit cela comme une opportunité de prendre un nouveau départ en retrouvant son indépendance. Elle réussit à négocier une rupture de contrat.

L’argent qu’elle toucha lui permis de se retourner, de réfléchir à sa vie et à ce qu’elle voulait que son avenir.

Elle était donc revenue vivre dans son village natal pour occuper un poste de communication dans une entreprise spécialisé dans les produits alimentaires bretons. Durant son temps libre, elle aimait se ressourcer en faisant de longues promenades le long de l’océan et ce quelle que soit la météo.

Un moment hors du temps qui lui permettait d'oublier tous ces tracas. Elle avait également pris l’habitude de ramasser des coquillages et des galets.

La collecte commençant à devenir conséquente bientôt encombrante, elle s’était alors demander ce qu’elle pourrait bien en faire. L’idée de créer, avait germé et, de fil, en aiguille elle s’était mise à fabriquer des objets en bois flotté, en galets et dans divers matériaux naturels, comme des cordages, qu’elle récupérait sur la plage.

Lorsqu’elle créait, elle ne pensait à rien, elle était dans un état méditatif, ses doigts courraient sur le bois pour donner vie aux objets fruits de son imagination fertile. Cette activité avait été une véritable thérapie, Simon et sa trahison étaient simplement devenus de mauvais souvenirs d'un temps révolu. Au départ, elle offrait ses créations à ses amis et à sa famille, qui en étaient enchantés.

L’envie d’en faire un métier était venu lors de la crémaillère d'un de ses amies. Lorsqu’elle lui avait offert une lampe en galets et bois flotté, avec un chapeau de couleur beige, un des invités était venu la voir pour lui demander où est ce qu’elle l’avait acheté car il la trouvait vraiment sympa et il aurait aimé s’en procurer une.

Sans même réfléchir, elle lui avait alors proposé de lui en vendre une, ce qu’avait accepté le convive et c’est ainsi que son entreprise avait vu le jour.

Avec l’argent qu’elle avait touché pour sa rupture conventionnelle et qu’elle avait épargné, elle avait de quoi subvenir à ses besoins plus d’un an, si elle n'était pas trop gourmande.

Elle décida donc de prendre une année sabbatique pour tenter l’aventure en créant son auto-entreprise et vendre ainsi les objets qu’elle fabriquait.

Elle avait commencé par vendre sur une boutique en ligne, et elle avait aussi été présente sur différents marchés artisanaux de la région, son succès grandissant confirmait la faisabilité de son projet.

Ainsi, elle ouvrit une petite échoppe dans une ruelle face à l’océan, qui lui offrait une belle visibilité lors de la saison estivale.

Elle avait quitté son poste, car elle gagnait suffisamment d'argent en vendant ses créations.

Elle avait aussi eu l’opportunité de fournir une de ses lampes à une décoratrice d’intérieur dont la marque de fabrique sur les réseaux sociaux était la déco "style maison de campagne", ce qui lui avait value une belle visibilité.

De plus avec ses compétences en communication et en marketing, elle vendait à présent ses lampes et autres objets artisanaux aux quatre coins de la France, elle commençait même à exporter à l’étranger.

A quoi ressemble donc bien ce mec ? Se demanda-t-elle en quittant son atelier.