Fyctia
Chapitre 15 : Le grand diner
1462,
Il notait sur ses manuscrits, le résultat de ses dernières expériences, qu'il avait réussi à obtenir, grâce à sa patience et à sa persévérance, la voie de l’alchimie étant un art qui demandait beaucoup de dévouement. Thibalt avait passé la dernière semaine enfermé dans son laboratoire presque jour et nuit pour parvenir à ce résultat, il était épuisé mais tellement fier de lui.
La pierre philosophale était sa véritable quête et il savait que le chemin serait encore long et compliqué pour y parvenir.
Demain, après une bonne nuit de repos, il irait prendre l’air, il avait besoin de se ressourcer à l’extérieur, il avait besoin de sentir le soleil sur sa peau. Alors que les autres jeunes gens de son âge, se préoccupaient de leurs dernières prouesses chevaleresques ou se mettaient en quête de trouver leurs futures épouses parmi les jeunes filles du duché.
Lui se demandait comment il parviendrait à se réaliser l'œuvre au blanc. La seconde des trois étapes pour le grand œuvre, celle-ci consistait à purifier les trois principes, elle était l'union du soufre et du mercure, symboliquement l'homme et la femme, ou encore le soleil et la lune.
Pour se faire Thibalt avait choisi la voie alchimique sèche. Maitre Le Ortis était fier de lui, il savait que son apprenti avait un avenir très prometteur, il lui avait d’ailleurs demandé de l’accompagner lors d’un diner afin de rencontrer le Duc Enguerrand de Louvec qui recevait à sa table les différents érudits de son domaine.
Thibalt se réjouissait à l'idée de ce diner. Car même s’il ne raffolait pas des mondanités, rencontrer des sages et des personnes instruites lui procuraient beaucoup de joie. De plus, le Duc jouissait d’une bonne réputation, il respectait ceux qui vivaient sur ses terres, et lui à la différence d’autres seigneurs, il ne passait pas son temps à boire ou à guerroyer.
Le diner se déroulait dans la grande salle de réception du château. Une centaine de convives étaient rassemblés, parmi eux des théologiens, des écrivains, des savants et bien entendu quelques alchimistes. Les seules dames présentes lors du diner était la duchesse, leur fille et leurs suivantes, les donzelles n’avaient pas droit de citée lorsqu’il s’agissait de sciences et de connaissances.
Thibalt goutait le moment et les discutions qui allaient bon train, il avait écouté avec intérêt quelques poètes qui avaient déclamé des poèmes épiques relatant les épopées des preux chevaliers. Il avait aussi fait part de ses dernières expériences et réussites en matière d’alchimie au Duc et à sa suite.
Au cours du diner, nombres de victuailles avaient été servies, ce repas fut aussi l’occasion pour le Duc de présenter à l’assemblée, l’évêque en provenance d’Avignon qui avait demandé le droit de séjourner au château quelques temps avant de continuer son périple.
La soirée était agréable, Thibalt avait cependant pu discrètement échanger avec un de ses confrères quelques parchemins contenant des informations précieuses issues des écris laissés par Nicolas Flamel lui-même, pour parvenir à fabriquer la pierre philosophale.
Il cacha les précieux documents dans la poche intérieure de sa tunique, impatient de les étudier. Dès le lendemain, il les déchiffrerait dans son laboratoire.
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Isabelle M
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Il y a 2 ans