Fyctia
Chapitre 5 : Elvira 1/2
1462,
Elle chérissait ses balades le long de la falaise. Dans la nature, en communiant avec les éléments, Elvira se sentait pleinement vivante et totalement libre ! Sentir le vent tourbillonnant et rugissant caresser son visage. Observer l’océan puissant fracasser les vagues sur les rochers. Ecouter ce que la terre et le chant des oiseaux, avaient à dire. Marcher pieds nus sur la mousse et percevoir la douce sensation sur sa peau, étaient ses activités préférées. Elle aimait prendre son temps, tout simplement.
Sa longue robe blanche se balançait au rythme de ses pas, les papillons tournoyaient autour d’elle et son rire cristallin se diffusait au travers du feuillage dense des arbres de la forêt. Elle affectionnait les subtiles nuances de vert dont se paraient les chênes, les hêtres, ou encore les saules. C’est d’ailleurs pour cela, qu’elle avait choisi une teinte de vert profond pour confectionner sa pèlerine à capuchon.
Ainsi enveloppée, elle était protégée de la fraîcheur du matin. Cette couleur faisait ressortir l’intensité de ses grands yeux et se mariait parfaitement avec son teint de peau clair, parsemée de taches de son. Les traits de son visage fins et délicats, étaient mis en valeur par ses longs cheveux auburn, qu’elle attachait parfois avec quelques fleurs des champs. Elvira dégageait un charme naturel ; souriante et enthousiaste, il émanait d’elle de la douceur, et une force de caractère que l'on pouvait deviner.
Elvira habitait avec ses parents sur les terres du duché régit par le Duc Enguerrand de Louvec, dont le château se trouvait au cœur de son village. La vie y était plutôt agréable. Le Duc étant de nature pacifique, il avait instauré le dialogue avec les autres seigneurs afin de créer une période de paix.
Et depuis peu il avait accueilli en son sein l'évêque Ogier. Celui-ci ayant eu connaissance de la bienveillance, et du désir de paix que prônait le Duc était venu lui rendre visite pour le féliciter et le soutenir dans cette démarche au nom de l'église. Les deux hommes s'étant très bien entendu et possédant la même vision, l'évêque avait accepté bien volontiers l'hospitalité du seigneur. Ce plaisant en ce lieu, tout en œuvrant au nom de Dieu, il était installé sur le Duché pour le plus grand bonheur de tous.
Indépendante et éprise de liberté, elle aimait parcourir les grands espaces, être au contact de la Nature. Elle ne se préoccupait ni de sa dot, ni d’une possible union. Les villageois du duché ne la comprenaient pas. Les jeunes filles de son âge devaient aider leurs ainées en cuisine, et pour l’entretien du logis.
Non ! Elle, elle faisait bien d’autres choses ! Elle profitait de ses promenades matinales dans la forêt pour cueillir des plantes médicinales, afin de préparer ses décoctions. Elle aidait les femmes lors de l'enfantement, diminuant la douleur des futures mères, en les massant avec des pommades de sa fabrication y compris pour les naissances par le siège. Elle guérissait les vilaines plaies à l’aide d’onguents qu’elle élaborait et elle calmait aussi la fièvre.
Sa grand-mère paternelle, Awen, qui avait été en son temps une grande guérisseuse, lui avait enseigné la médecine des plantes. Enfant, elle la regardait préparer les potions, puis quand elle fut plus âgée, elle la suivait dans la forêt pour récolter les plantes nécessaires. Elvira était douée, apprenait vite, comprenait la Nature, communiant avec elle. Awen eu tôt fait de voir qu’Elvira n’était pas comme les autres jeunes filles, elle avait cette étincelle dans les yeux, cette flamme dans le cœur.
Elle devrait être initiée à l’art ancien, mais dans le plus grand des secrets…
Ce matin-là, elle avait ramassé tout ce dont elle avait besoin. Comme à chaque fois, elle remercia Mère Nature pour sa générosité, grâce à elle, elle allait pouvoir soigner ceux de son village. Elle plaça quelques offrandes au pied du grand dolmen à la sortie ouest du village. Elle déposa quelques noix, un petit pot qui contenait du miel et enfin des graines de tournesol.
Ici l’hiver était rigoureux et durait de longs mois. Pour autant, elle appréciait cette période de ralentissement où la nature se parait de blanc. Elle apprenait ainsi à vivre au rythme des éléments.
L’arrivée du printemps représentait alors tout un symbole. Elle se voyait comme une hirondelle. Dans quelques temps, elle pourrait humer l’odeur des fleurs de cerisier embaumer la vallée, écouter le doux chant du merle et admirer les arbres s’orner de leurs nouveaux manteaux verdoyants.
12 commentaires
Shaddie.M Lynss
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Il y a 2 ans
Eva Conscience et états d'âme
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Il y a 2 ans
Gommette26
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Il y a 2 ans
Eva Conscience et états d'âme
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Il y a 2 ans
Ana_K_Anderson
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Il y a 2 ans
Eva Conscience et états d'âme
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Isabelle M
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Il y a 2 ans
ccrosyln
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Il y a 2 ans
Eva Conscience et états d'âme
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Il y a 2 ans