emz_book Je ne te lâcherai pas Chapitre 6.2

Chapitre 6.2

Alex


Vingt et une heures trente.

Encore une demi-heure de garde et nous pouvons rentrer. La journée commence à être longue, nous sommes tous en train de tomber de fatigue sur les fauteuils en cuir. La nuit dernière était courte et nous n’avons pratiquement pas eu de pauses aujourd’hui, alors nos yeux ne daignent plus rester ouverts.

— Vous voulez faire un « action ou vérité » ? On est en train de s’endormir là ! nous propose Elena en recoiffant énergiquement sa chevelure brune.

— Okkkkk !

— Bonne idée ! Si je continue comme ça, je ronfle dans deux minutes.

— J’suis partant !

Répondent Jason, Lisa, puis Bryan.

— Franchement les gars, faites sans moi, je vous regarde, soupire Lewis.

— Nan Lewis ! Allez ! Comme les jeun’s !

— Merci de me faire remarquer que je suis vieux, Jason ! J’apprécie.

— C’est pas ce que j’ai dit. J’ai dit qu’il faut te détendre comme les jeunes. Sinon, on va penser que t’es un de ces vieux lards !

— Sympa. Merci pour cette charmante explication.

Lewis se redresse dans son siège et roule des yeux.

— Moi, je joue. J’ai déjà des idées pour chacun d’entre vous, leur lancé-je. Allez Lewis ! Ça va être marrant !

C’est vrai, quoi ! On va bien rigoler ! Il veut passer pour un de ces « vieux lards » comme les appelle Jason ?

Lewis me regarde, exaspéré.

— Si le patron l’ordonne.

Et ben voilà une réponse raisonnable !

— Maintenant il faut une bouteille.

Lisa jette un coup d’œil autour d’elle et attrape la bouteille d’Ice Tea qu’elle a bu cul sec au début de notre garde. Nous poussons les fauteuils vers les murs et nous installons au sol, en cercle, comme au bon vieux temps quand nous faisions ce jeu en soirée, sauf que cette fois, nous n’avons pas cinq grammes d’alcool dans le sang. Mon amie, très impatiente de commencer à jouer, tourne la bouteille qui s’arrête en face de Jason.

— Action ou vérité ?

— Vérité.

Lisa réfléchit un court instant, puis demande avec un sourire narquois :

— Quelle est ta connerie qui a le plus foiré ?

La honte apparaît sur le visage du jeunot et ses yeux s’écarquillent.

Mais qu’est-ce qu’il va réussir à nous sortir encore ??

— Quand j’avais à peu près quatorze ans, j’ai voulu faire une blague à ma grande sœur en mettant de la farine dans son sèche-cheveux. J’pensais que ça allait être super drôle, mais quand elle l’a allumé, il a pris feu…

***

Vingt-deux heures !

Cette journée est enfin finie !

Je suis dans ma voiture et mets un peu de musique avant de démarrer. J’avance à bonne vitesse jusqu’à l’entrée de l’autoroute, mais celle-ci est à l’arrêt. La route est bondée en ce samedi soir. Les gens vont en soirée, c’est normal, c’est le week-end. Personnellement, j’ai juste hâte de me coucher aux côtés de la femme que j’aime.

Le chemin pour rentrer chez moi me paraît interminable. Je suis arrêté pratiquement tout le long par des embouteillages qui rallongent mon trajet, mais après un peu plus de cinquante minutes de route, j’arrive enfin devant le panneau qui indique le nom de la rue où j’habite.

Il est bientôt vingt-trois heures et des jeunes discutent dans le parc du quartier. Je vois certains de mes voisins sur leur terrasse en train de manger le dessert avec des amis, alors que d’autres jouent au foot avec leurs enfants dans leur petit jardin illuminé par des lampions. Ils ont tous l’air de bien s’amuser.

J’arrive devant chez Megan et moi et gare la voiture sur ma place de parking privée, comme d’habitude. Je sors tranquillement et cherche les affaires que j’ai mises sur la banquette arrière en frissonnant. Ce soir, il fait froid. Nous sommes bientôt en été, mais la température ne s’est pas encore décidée à augmenter. Le jour, un T-shirt suffit amplement, mais durant les soirées, un gilet est de rigueur.

Je traverse la pelouse devant la maison d’un pas rapide.

Qu’est-ce que j’ai hâte de me coucher !

Cette journée a été terriblement longue et épuisante. J’ai vraiment besoin de repos.

Je contourne un arbuste qui me bloque le passage jusqu’à l’entrée et c’est là que je vois quelque chose qui ne me plaît pas du tout : il n’y a plus de porte !

Mais c’est quoi ce bordel ?!

Je commence à courir sans comprendre ce qu’il y a bien pu se passer et monte les quatre marches sous le porche en une enjambée. Une fois sur le seuil de ma maison, mes yeux horrifiés retrouvent finalement la porte… mais en miettes sur le sol.

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1 commentaire

halililiza

-

Il y a 8 mois

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