Suelnna Itinéraire amoureux d'une multiple qui croit se maîtriser Annie 2/2

Annie 2/2

La semaine avance et le salon se remplit lentement, mais sûrement. Bal était extrêmement content pour la machine à café. Il a proposé de la payer, mais j'ai refusé. Laura est repassée aujourd'hui : cette femme est rayonnante.


J'en veux toujours à Nina et c'est pour cette raison que j'enfile mes chaussures de sport pour aller moi-même courir dans le parc.


Dans deux minutes, il faudra te mettre sous respirateur…


Quand je ne suis pas fâchée, ses taquineries me font plutôt sourire. Mais pas cette fois, elle n'aurait pas dû m'endormir sans ma permission !


Gourde que je suis, je pars courir sans gants et comme je n'ai jamais été la coureuse la plus rapide - ni endurante - du circuit, j'ai les doigts congelés après deux minutes et je décide de rentrer. J'ai envie de m'amuser, j'appelle Marie et Nina n'ose pas émettre la moindre objection.


Lorsque j'ouvre la porte, j'ai la surprise de la voir débarquer avec de l'alcool. Chez Marie, amusement rime avec beuverie.


Et si j'essayais, pour une fois ?


Au fil de la soirée, je découvre qu'elle planque un casier de bières plein dans son coffre, pour et je cite "les grandes occasions".


Marie me confie qu'elle a des soucis avec son copain du moment et semble abasourdie que je travaille dans une pâtisserie avec mon diplôme. L'élément qui la dérange encore plus : je me plais dans ce travail. Je lui dis que j'apprécie mon patron, elle fait la grimace comme si elle le connaissait.


La table basse de mon salon est remplie de cadavres de bouteille, au milieu, Poulpi Le Rouge. J'ai envie de jeter cette foutue peluche à la poubelle !


Tout à coup, Marie se lève et me tend sa bière :


« Hold my beer », articule-t-elle avant de roter : « Je dois vraiment aller pisser ! »


« Tu me rappelles quelqu'un comme ça», je murmure.


Marie se retourne :


« Hein ? »


Elle se prend les pieds dans le tapis et part se planter comme une jolie fleur dans le fauteuil en face. Nous rions, elle se relève et en partant me lance :


« Je connais le chemin ! »


De longues minutes s'écoulent, j'ai presque fini ma bouteille et accessoirement, la sienne quand j'entends crier :


« Putain, mais qui fout un vase et une nappe sur un congélateur ? Il n’y a vraiment rien qui va chez toi ! »


Oh putain, elle est dans la cave !


Je lâche les bouteilles et me précipite à la cave.


« Qu'est-ce que tu fais, les toilettes c'est en haut ! »


De stress ou d'alcool, je ne sais pas, j'ai envie de vomir.


« Je veux de la glace !


— Pose ce vase, Marie. Je n'ai pas de glace dans ce truc !


— Quelle agressivité ! Ça va hein… »


Elle repose le vase, perds l'équilibre et se rattrape sur la nappe en la tirant, le pauvre vase échoue par terre, brisé en mille morceaux :


« Oups. »


J'attrape de justesse une bassine contenant des objets recouverts d'un drap et je vomis dedans.


« C'était à ta grand-mère ? Putain je suis désolée Annie ! »


J'articule difficilement le nom de la fameuse enseigne suédoise. Je suis à bout de souffle et lui fais un signe en direction de l'étage pour l'inviter à prendre l'escalier et me laisser. Elle s'exécute. Je nettoierai ce foutoir demain. Je remonte, lentement l'escalier.


Mon cœur pompe à toute vitesse. Je me débarbouille dans l'évier de la cuisine et je reviens m'affaler dans le canapé.


« Je ne peux pas rentrer, je suis trop bourrée ! » Finit-elle par lâcher, au bord des larmes.


Je soupire, je ne boirai plus jamais. Je reçois un texto :

  • « Alors, grande folle, on donne plus de nouvelles depuis cette folle soirée ? »

C'est quoi ça, encore ?


C'est signé "Bowie". Je ne connais pas de Bowie, sauf peut-être le chanteur. Et si j'avais rencontré David Bowie, je m'en souviendrais. Moi aussi, j'ai trop d'alcool dans le sang pour informer "Bowie" qu'il s'est planté de numéro…attends, il est enregistré ! Oh et puis non, je suis trop bourrée…


Je pose mon smartphone sur le seul coin de la table basse qui est encore vierge de bouteilles, de poulpes en peluche ou encore de ouate. Je regarde Marie qui se frotte ses jolis yeux bleus et je ris :


« C'est bon, dors ici. Mais demain tu m'aides à nettoyer ce bordel ! »


D'une petite voix, elle me le promet et nous sombrons dans les profondeurs de nos esprits embrumés par l'alcool.


Le lendemain je me réveille la bouche pâteuse tandis qu'elle, est en train de ronfler de tout son saoul. Je la réveille en la secouant :


« Debout ! Mets les bouteilles dans un sac. Je vais aller les jeter dans les bulles à verres ! »


Elle grogne et son eyeliner s'est étalé sur les joues : la classe internationale de la débauche se trouve en face de moi.


Elle me donne la flemme. J'ai mal à la tête et je retombe dans le canapé. Je regarde l'heure : 16h30 et le soleil se couche déjà. Il va bientôt faire noir.


« Il y a beaucoup de bouteilles, il faut ouvrir la trappe !


— La trappe ? », je répète, perplexe.


Elle se lève et déclare qu'elle va se rendre présentable avant de venir avec moi. Je l'attends, trop longtemps selon moi. Une fois princesse prête, nous sortons, je referme et je range mes clés dans la poche de ma vieille veste, et je ne prends pas la peine de refermer la tirette.


Arrivées devant les bulles à verres, elle ouvre une petite trappe :


« Et tu vois, tu vides tout dedans ! Tu ne t'es jamais mise de "murge" à l'université ou quoi ? »


Trop contente de ma découverte, je prends le sac avec tout l'enthousiasme d'un lendemain de veille, me penche et en même temps que les nombreux cadavres de bouteilles, mes clés sombrent dans les abysses de la bulle à verre.


Merde.


Le fou rire de Marie accompagne mon « Oh, mes clés ! » et mon air dépité. Je la regarde et elle sort ses clés de voiture de sa poche :


« Bon ben, moi je dois y aller !


— Et moi ? » je lâche, au bord de la panique.


Elle regarde autour d'elle et hausse les épaules :


« Je ne peux vraiment pas t'héberger, tu sais bien pourquoi ! »


Et pour cause, Marie est mariée. Je la regarde s'éloigner, la mine déconfite. Puis je reporte mon attention sur la petite trappe.


T'es vraiment une championne…


Elle a raison. Pour sauter dans le pétrin à pieds joints, je suis la plus forte !


« Qu'est-ce que je fais moi, maintenant ? »


Je tends la main et des flocons s'y déposent : il neige.


Thomas m'aurait tuée…

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27 commentaires

Sand Canavaggia

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Il y a 2 ans

Mon aide sur ton chapitre et je me le mets de côté pour le lire mieux car je n'ai fait que le parcourir depuis ton aide sur mes chapitres. Je reviendrai me mettre à jour et si ça te dit je t'invite à le faire chez moi sur les derniers chapitres que tu n'as pas lus/vus. je t'en remercie par avance. @bientôt entre tes lignes✨🌺

Célia Blomgren

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Il y a 2 ans

hello coup de pouce !! n'hésite pas à faire un tour sur mon histoire ^^

Anne-Estelle

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Il y a 2 ans

Annie va-t-elle laisser Nina reprend les rennes pour les sortir de là ? Ou essayer de s'en sortir par elle même ? Parce qu'elle est capable, j'y crois ;-)

Lexa Reverse

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Il y a 2 ans

et un petit coeur, un ! :)

Mana MacKinnon

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Il y a 2 ans

Petit coup de pouce ^^

Gottesmann Pascal

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Il y a 2 ans

Et bien, pauvre Marie, elle est dans un drôle d'état. L'alcool peut être sympa mais il faut toujours penser à inviter la copine Modération.

EnolaPritchard

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Il y a 2 ans

Voilà un petit coup de pouce en attendant d'avoir le temps de lire ton histoire :) bon courage pour le concours, et n'hésite pas à faire de même avec mon histoire si le coeur t'en dit :)
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