Stéphanie V. Interdits T1- Corps Interdits Chapitre 3. Nathan

Chapitre 3. Nathan

J’hallucine, ma chambre est devenue une putain de salle de sport. Ils ont du fric ici, c’est du matériel de pro. Tout y est : tapis de course, banc et matériel de muscu. Un vrai paradis pour moi. Mais je bous littéralement. Ils m’ont servie leur : « Bien sûr Nathan, tu peux venir ici en attendant que ton appartement soit fini » « Mais non, je t’assure tu ne nous dérangeras pas », mon cul oui ! C’est du Nathalie tout craché. Je suis certain que mon père n’était même pas d’accord.

Il n’y a qu’une raison à mon retour ici. Et elle se résume en un mot : Mamie. Quand j’étais gosse et que ça n’allait pas avec mon paternel, je courais me réfugier chez elle. C’était mon havre de paix, la seule constante de ma vie de merde. Si la pauvre n’était pas enfermée dans sa maison de retraite de mes deux, il est certain que je crécherais chez elle.

Je n’ai qu’une hâte, que mon appart soit terminé. Mon père habite un village à la con, perdu en pleine campagne et je vais devoir me taper trente-cinq minutes de route pour aller bosser. Alors que l’appart que je suis en train de retaper est juste au-dessus de mon garage…

Je lâche les sacs que j’étais en train de porter et fonce à l’étage. Cette madame je sais tout de Charlotte a toujours eu tout l’étage pour elle toute seule. Alors que ma piaule était à côté de celle de nos vieux. J’ouvre la porte de sa chambre sans prendre la peine de toquer. Elle plaque un vieux t-shirt sur sa poitrine nue. C’est ça, comme si j’avais envie de regarder. De toute évidence elle sort de la douche, ses cheveux trempés dégoulinent dans son dos.

-Non mais, on t’a pas appris à frapper ? S’énerve-t-elle.

-Je dors où ? Ma chambre est devenue une putain de salle de sport.

-Je n’en sais rien moi. Je ne savais même pas que tu venais. Tu n’as qu’à planter une tente dans le jardin tu y seras très bien. Et fous-moi la paix, je me change et je croyais que l’on ne s’adressait plus la parole ?

-T’es vraiment casse couilles, j’en ai rien à foutre de te mater, la seule chose que je veux savoir c’est où je vais dormir.

-Je te dis que je ne sais pas. Appel ton père il te le dira.

Elle me fait chier celle-là. Je claque la porte. Dévale les escaliers. Je me dépêche de rentrer tous mes cartons. Rien à battre je les laisse en plein milieu du salon et me casse. Je récupère mon manteau et mon casque et enfourche ma moto. Je savais que c’était une mauvaise idée de venir ici. En à peine dix minute je me suis déjà pris la tête avec miss perfect.

J’ai besoin de me défouler, il faudrait que je baise. J’aurais dû demander le numéro de téléphone de l’autre, elle à un bon petit cul ça devrait le faire. La chieuse va encore m’incendier si je lui demande le numéro de sa pote, il me faut donc un plan b. Idem exit la salle de sport, je ne me retape pas la route jusqu’à Nancy pour y aller. La seule solution qui s’offre à moi pour décompresser se trouve à dix minutes. Je prends la direction de mon salut, avalant les kilomètres à vive allure. Je sens l’adrénaline s’infiltrer sous ma peau et détendre mes muscles un à un. Cela fait un bien fou.

Je m’arrête devant l’imposant bâtiment, il me faut toujours quelques minutes avant de pouvoir entrer. Ça me plombe de savoir qu’elle est enfermée dans ce truc minable. Mon père n’est même pas capable d’installer sa mère comme il se doit. Dès que mon garage tournera comme il faut et que j’aurai suffisamment remboursé mes dettes je la sortirai de ce trou pourri.

J’entre dans le hall, m’accoude au comptoir et fais mon charme habituel à la greluche de l’accueil. Cette fille a un pois chiche à la place du cerveau. Je l’ai déjà secoué une fois et elle n’en vaut même pas la peine. Mais je continue mon petit jeu, c’est le seul moyen pour que je puisse venir en dehors des heures de visite.

Elle me sort des conneries sur ses chats mais j’en ai absolument rien à foutre. Je louche sur la protubérance qui lui sert de nez. Qu’est-ce qu’elle est moche quand même. « C’est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! » Je me marre tout seul. La minute sociale terminée je me dépêche de rejoindre ma grand-mère.

Avec elle je peux être moi-même. Pas besoin de faire semblant. Ni d’interpréter un personnage. Il est dix-sept heure trente, par conséquent elle doit se trouver dans la salle commune à faire sa partie de scrabble.

Je l’aperçois enfin, accoudée à la table avec son visage d’ange. Je me décrispe enfin. Elle place ses lettres sur le plateau et saute d’un bon sur ses pieds pour entamer une petite danse de la victoire. Je secoue la tête, un sourire aux lèvres. Dieu que je l’adore... Je m’approche doucement derrière elle et lui pince les côtes en criant :

-Hey ! Ma vieille peau !

Elle se retourne et sa main atterrie derrière ma tête. Ça me fait rire, elle est obligée de se mettre sur la pointe des pieds pour m’atteindre. Je la prends dans mes bras et savoure son odeur ambrée.

-Qu’est-ce qui t’amène ici mon beau ? Me demande-t-elle.

-Il me faut une raison pour voir ma mamie d’amour ?

Elle lève les yeux au ciel.

-Simone, Mireille, la partie est finie ! Mais je vous ai quand même plumé. Sourie-t-elle malicieusement.

-À charge de revanche ma vieille ! À plus tard beau brun... Me fait Mireille en me lançant un clin d’œil.

Cette vieille est aussi folle que ma grand-mère. J’embrasse les deux petites vieilles et elles me laissent seul avec Mamie.

Je m’assois en face d’elle. Elle reprend les lettres pour les remettre dans leur sacoche, les secoue et me tend celle-ci pour que je puisse piocher une lettre. Un C pour moi, un V pour elle, c’est donc moi qui commence la partie.

Cela fait maintenant trois quarts d’heure que nous jouons dans un silence religieux. Il n’y a pas besoin de mots entre nous. Qu’elle soit là pour moi me suffit. Elle est en train de faire le décompte des points. Je sais pertinemment qu’elle a gagné. Mais comme à chaque fois depuis que je suis en âge de jouer à un jeu de société avec elle, elle va tricher pour me faire gagner. Je me lève et la prends mes bras...

-Bon aller mamie, arrête de te triturer les méninges pour rien, on sait très bien que j’ai gagné.

Elle me regarde avec un petit sourire en coin.

-Je n’en suis pas si convaincue jeune homme. Mais puisque tu insistes, je veux bien te laisser le bénéfice du doute.

Je l’étreins fort et lui promet de vite venir la revoir. Il est temps d’aller faire face à mon destin. Si cela se trouve, ce soir je vais dormir sur le canap’ puant de mon pote Max. L’horreur !

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7 commentaires

Dreamteam

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Il y a 7 ans

J'ai trop hate de lire la suite. Elle est géniale ton histoire

Stéphanie V.

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Il y a 7 ans

Week-end chargé dsl. Pour aujourd'hui ça vas être dur, mais je vais essayer. Demain sûr, peut être même deux.

Emilie May (Bookofsunshine)

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Il y a 7 ans

C'est quand la suite ? :(

Angi☆

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Il y a 7 ans

Trop hâte de lire la suite ! Tu la postes quand ?

Suzy Lemaire

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Il y a 7 ans

J'adore, plus de profondeur sur la personnalité de Nathan, bon je vais pas l'aimer tout de suite mais on sait jamais!!❤️❤️

lily_tenaisie

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Il y a 7 ans

Ah ah il a de la culture Nathan pour citer Cyrano ! J'avais lu l'histoire avant et je vois que tu as tout repris pour l'améliorer ! Évidemment ça correspond aux critères du nouveau concours ! J'aime bien que tu ais rajouter le personnage de Mireille ! Cette grand mère, on dirait qu'elle est la seule à pouvoir le canaliser ! C'est vraiment super en tout cas, hâte de voir comment tu as remanié la suite et j'espère que tu posteras suffisamment de chapitres pour que je lise la suite de l'autre !

Emilie May (Bookofsunshine)

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Il y a 7 ans

Mamie
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