Fyctia
Chapitre 0
Trigger Warning : ce roman aborde la maltraitance infantile.
Dédicace :
À tous ceux qui n'ont pas reçu l'amour nécessaire enfant,
Et qui aujourd'hui ne savent pas ce qu'est l'amour.
Vous aussi, vous pouvez aimer.
Et bien plus fort que la majorité !
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Quelques années plus tôt
Lysandra
J’ouvre les yeux difficilement, une odeur de fumée me brûle le nez et les poumons à chaque respiration. Il y a énormément de bruit. Je l’entends mais ne distingue pas les paroles des personnes qui sont là. Ma tête bourdonne, le sang battant dans mes tempes rendant inintelligible le moindre son. Mes cheveux châtains tombant de toutes leurs longueurs me font comprendre que je suis tête en bas, ce qui ne m’aide pas à comprendre ce qui se passe. Mes yeux se fatiguent tout seuls et se ferment sans que je puisse faire quelque chose pour l’empêcher.
Je retombe alors dans une obscurité totale qui ne me terrifie pas, elle m’apaise et me permet de ne penser à rien d’autre qu’à ça.
Lorsque je reprends conscience, la pièce blanche m'éblouit, me faisant battre des paupières plus que d’habitude pour m’habituer à cette luminosité. Ce qui me tire quelques larmes. L’épuisement est à son comble, mais les douleurs quand je me mets en position assise me rappellent le choc.
La voiture part sur le côté percuté par une autre avant de finir par faire quelques tonneaux avant de finir dans un fossé. Quand soudainement, on entre dans ma chambre j’ai un sursaut de frayeur, mais ce n’est qu’une infirmière qui vient contrôler comment je vais. Surprise de me voir éveillée, elle me demande comment je me sens, si j’ai besoin de quoi que ce soit. Je secoue négativement la tête, trop apeurée par la situation. Je ne sais pas où il est, s’il attend patiemment le moindre de mes faux pas. Une réaction qui me quitte à partir du moment où je vois des policiers se tenir sur le pas de la porte. Ils posent une question à la femme qui vient de sortir, celle-ci acquiesce et les fait rentrer. L’un d’eux s’approche de moi mais reste toutefois à distance, comme pour ne pas m’effrayer.
— Nous voulions vous poser des questions concernant l’accident. Est-ce que vous avez de la famille sur qui compter ?
— Non, je n’ai que mon père, pourquoi ?
— Oh je vois. Je suis navré de vous annoncer la nouvelle aussi brusquement mais votre père est décédé dans l’accident.
Le brouhaha qui m’entoure vient d’être recouvert par les battements de mon cœur et de l’annonce que l’on venait de me faire qui se répétait en écho. En l’espace de quelques heures, ma vie avait basculé. Mon avenir était flou et incertain.
Mais j’étais libre. Libérée du bourreau, qu’était mon géniteur.
” [...]votre père est décédé dans l’accident.”
Cette nouvelle me faisait pleurer mais contrairement à ce que pensaient la police et les infirmiers c’était de joie et non de tristesse. Après leur interrogatoire je me retrouve seule à nouveau.
Je me repose dans ce lit d’hôpital tellement plus douillet que la paillasse à laquelle mon paternel m’avait habitué.
J’étais orpheline, je n’avais plus rien, ni personne. J’étais enfin libre de faire ce que je voulais. Je pouvais vivre comme bon me semblait.
Enfin jusqu’à ce qu’une femme débarque dans ma chambre et demande à ce que je sois transférer dans les meilleurs soins possibles avant de finalement s’installer auprès de moi.
Je ne sais pas du tout comment réagir alors qu’elle s’approche de moi, je suis méfiante. Cette inconnue qui ressemble étrangement à ma mère, me rend fébrile. Cette dernière étant décédée lorsqu’elle m’a mise au monde. Je n’ai pu voir que des photos d’elle datant d’il y a une vingtaine d'années au moins maintenant. Mais je retrouve en cette femme, son nez gracile et délicat, ses pommettes réhaussées par un délicat blush d’un rose pâle. Sa peau d’une pâleur inquiétante me fait écho, la mienne étant similaire.
Et plus je continue de la détailler, plus je remarque des similitudes entre elle et moi. Mais je refuse cette information. Je ne veux pas croire qu’il y a une famille encore présente pour moi, pas quand on m’a dit le contraire, un poids se pose sur ma poitrine. Parce que le pire c'est que cela voudrait dire que mon calvaire aurait pu prendre fin beaucoup plus tôt ?
”Pas si ton existence a été cachée”
Lorsque mes yeux rencontrent les siens, j’y lis l’inquiétude mais aussi l’inconnu. Sa main s’approche de moi et je recule, qui sait ce qu’elle pourrait me faire.
Ma respiration devient saccadée, et la peur prend le dessus, envahissant entièrement mon corps pour en prendre le contrôle. Je saute du lit pour me réfugier dans un coin et me rouler en boule, des flash-back me revenant en tête. Le son des coups ainsi que leurs impacts faisant écho dans ma tête.
Tremblante, je tourne ma tête vers la femme qui est là, mon regard implorant certainement sa compassion et de ne pas me faire de mal. Son regard est empli d’un mélange d’incompréhension et de tristesse avant de finalement se transformer comme si certaines pièces du puzzle s’étaient assemblées, en brasier incandescent de colère. Mais cette dernière n’est pas dirigée contre moi, je le sais car l’ambiance n’est pas la même et son langage corporel complètement différent de celui qu’avait mon géniteur.
Alors qu’elle surveille que personne d’autre que nous n’est présent dans cette pièce, elle finit par marmonner un :
— Quel fils de pute. Elle croise les bras et continue de parler, cette fois-ci un peu plus fort. Je ne te toucherais plus sans ton accord et je resterais à une distance que tu jugeras raisonnable pour ta sécurité, mais s’il te plaît retourne dans ce lit
Elle fit exactement ce qu’elle m'avait dit et alors, avec une confiance minime ainsi qu'une certaine méfiance, je me réinstalle dans le lit. Continuant de l’observer avec crainte, sans prononcer un mot, j’attendis et elle m’expliqua la raison de sa venue.
— Je ne sais pas si tu es au courant mais ta mère avait une famille et je suis sa sœur. Nous t’avons cherché sans relâche. Si tu savais à quel point nous étions désespérés. Elle prend une profonde inspiration avant de continuer. Tu as surement dû voir les informations concernant ce qui se passe dans la principauté d’Andorre ?
J’acquiesce, par ce que ça fait la une partout, la principauté a décidé de redevenir un pays à part avec son propre gouvernement et l’ancienne famille impériale allait reprendre leurs places.
— Bien c’est une bonne chose. Dit-elle en acquiesçant. Tu portes le nom de ton géniteur donc tu ne connais pas les origines de ta mère. Et je n’en suis pas surprise. C’était une femme incroyable comme le sont tous les membres de la famille Del Aguila.
Je me fige et la regarde comme si j’avais mal compris. Ma respiration est en suspens et j’attends une réponse à ma question silencieuse. Espérant que j'avais halluciné ces dernières paroles. Mais elle finit par prononcer les mots qui firent tout basculer.
— Tu es Lysandra Del Aguila, l’héritière impériale d’Andorre.
14 commentaires
Angie_fallen
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Il y a 3 mois
Mady L.Emsie
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Il y a 3 mois
Rinemabook
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Il y a 3 mois
Lahé Lys
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Il y a 3 mois
Lexa Kane
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Il y a 3 mois
Astrid Lepauvre
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Il y a 3 mois