Fyctia
Chapitre Douze
Mathias était encore avec Cooper lorsque le téléphone de ce dernier se mit à sonner. Il devait être au alentour de dix-huit heures. Le garçon avait l'habitude de voir son meilleur ami en ligne. Ce n'était pas pour rien qu'il était le meilleur avocat de la région. Il avait un pressentiment concernant cet appel. Comme s'il savait qu'il n'aimerait ce que l'interlocuteur pourrait dire. Il n'entendait pas ce que l'autre personne pouvait dire, mais il voyait l'expression du visage de son ami.
— Maître Cooper Lee, j'écoute. Oui. Non. Je n'ai jamais dit que je voulais être remplacé pour ce client.
Mathias fronça les sourcils. Il n'aimait pas ça, il n'aimait pas ça du tout même.
— Et puis-je savoir qui me remplacerait ? Maître Sorrender ? Et qui l'a engagé ? Comment ça ne vous pouvez pas me le dire ? Ah oui ? Et si c'était lui qui était responsable de cette erreur ? Rendez-moi mon client.
Cooper était du genre calme, sûr de lui, il savait écouter, et se faire entendre. Pourtant, là, il sentait son meilleur ami s'énerver. Il savait que c'était mauvais signe. Il savait beaucoup de choses finalement, mais pas le vrai fond du problème. Il attendait que Cooper raccroche pour avoir le reste de la conversation.
— Non, je ne vous laisse pas le choix, sinon je vous attaque en justice. Pour quelle raison ? Vous ne laissez pas mon client se défendre. Non, ce n'est pas lui qui a demandé à changer. Parce que je le sais !
Après de longues minutes interminables, Cooper raccrocha le téléphone, le regard lançant des éclairs. Mathias n'eut pas à ouvrir la bouche pour que le garçon lui déballe tout.
— Ton frère a un avocat qui n'est plus commis d'office.
— Comment ça ? Je croyais que c'était toi son avocat ?
— Ouais, bah, quelqu'un en a décidé autrement, et l'agent de police osait me manipuler en me faisant croire que c'est ton frère qui a changé.
— On sait tous les deux que ce n'est pas possible.
— Non, mais bizarrement, tout ça se passe à quelques heures après le départ du détective. Donc, il doit bien y avoir un lien quelque part.
— Hormis mon frère, toi et les flics, personne n'est au courant du détective.
— Peut-être que la personne qui a trahi ton frère à un complice dans la police.
— Cette affaire commence à devenir compliquée. Cela expliquerait pourquoi l'enquête n'avance pas.
— Je le pense aussi.
Plus tard dans la soirée, Mathias se trouvait devant le poste de police de la ville voisine. Il était appuyé contre sa voiture, une clope au bec comme souvent. Son regard bleuté parcourant les personnes qui sortaient du poste.Il repéra la personne qu'il cherchait. Une jeune femme à la peau extrêmement claire, les cheveux blond platine, limite blanc et les yeux d'un gris glacial. D'ailleurs, dès que son regard croisa celui de Mathias, ce dernier ressenti quelques frissons. Il ne savait pas du tout comment leurs retrouvailles allaient se passer. Le dernier souvenir qu'il avait, était qu'ils s'étaient encore engueulés violemment, parce qu'ils ne se supportaient pas. Venir demander de l'aide à cette fille lui coûtait beaucoup. Cependant, la seule chose qu'il avait en tête, c'était sortir son frère de la galère.
La jeune femme était habillée d'un jean slim noir, d'un tee-shirt blanc et d'une veste en cuir rouge. Elle portait son éternel rouge à lèvre rouge, qui ne pouvait que vous attirez. Son regard était entouré d'un l'eye-liner noir. Ses cheveux étaient attachés en une haute queue de cheval, ils étaient bouclés et lui arrivaient en dessous de la nuque. Au bout de quelques instants, elle s'approcha de lui.
— Qu'est-ce que tu fou là Slone ?
L'accueil était glacial. Il ne s'attendait pas à autre chose entre eux.
— J'ai besoin d'un coup de main.
— Sérieusement, le grand Mathias Slone a besoin d'aide ? Wow, ça doit être sacrément grave pour que tu aies le culot de venir ici. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as perdu ton petit doudou ?
Mathias leva les yeux au ciel face à la pic de la jeune femme. Il savait que ça se passerait comme ça.
— Mon frère a été accusé d'un braquage de banque et de meurtre.
— Merveilleux. Je ne vois toujours pas ce que je peux faire pour toi.
— Bien sûr que tu vois très bien. Tu attends juste que te supplie.
— Peut-être bien. Dit-elle en regardant ses ongles.
— S'il te plaît Hedwige, j'ai vraiment besoin de ton aide. Je crois que Braelynn est victime d'un complot.
— Qu'est-ce que je gagne à t'aider ? J'ai plus à y perdre d'ailleurs. Pourquoi je ferais ça pour toi ?
— Ne le fais pas pour moi, mais pour Cooper.
Hedwige releva son regard acier en direction de Mathias. Il avait touché un point sensible. Elle ferait tout pour Cooper, c'était grâce à lui si elle faisait encore partie de la police.
— Tu m'emmerdes. Rejoins-moi dans une heure dans le parc en face de chez moi avec le dossier, ou du moins, ce que vous avez. Je veux Cooper, et toutes les personnes impliquées.
— Le détective aussi ?
— Un détective ? Oui, je le veux aussi. Une heure, si à... Elle consulte sa montre. Vingt-unes heures pile, tu n'es pas là, ou qu'il manque une seule personne, je me casse. Qu'on soit clair.
— On sera là. S'agace Mathias.
Le garçon s'étonnait toujours de la vulgarité de la jeune femme. Car lorsqu'on la voyait, on pouvait penser que c'était un ange. Tout le laissait croire. Et bien, c'était loin d'être le cas. Mathias n'avait pas perdu de temps une fois qu'Hedwige était partie. Il avait appelé Cooper pour qu'il appelle le détective et qu'ils se rejoignent dans ce fameux parc à la demande de madame. Elle avait toujours eu un fort caractère. Le sien l'était tout autant, c'est pourquoi, il était très difficile pour les deux de s'entendre. Ce n'était pas faute d'avoir essayé à plusieurs reprises. Lorsque Cooper faisait des soirées par exemple. Mais les choses semblaient toujours tendues entre eux. Certains pensaient même que c'était des tensions sexuelles entre eux. Ils leur avaient ri au visage.
Le jeune homme était passé chez lui pour prendre une douche. Il avait besoin de mettre un coup de frais pour rassembler ses idées. Il savait que Cooper prendrait les choses en main, ainsi, il était sûr de ne pas froisser sa majesté. Rien qu'à cette pensée, il levait les yeux au ciel. Il était sous la douche lorsqu'il entendit son portable sonner. Il ne pouvait donc pas décrocher. Il finit de se rincer les cheveux, puis coupa l'eau pour ensuite attraper une serviette, et s'enroula dedans. Il saisit son téléphone pour décrocher.
— Ouais ?
— Putain mec, qu'est-ce que tu tournes, c'est presque l'heure.
Le garçon décolla l'oreille de son téléphone pour regarder l'heure. Il était vingt-heures et cinquante minutes. Dix minutes pour aller au lieu de rendez-vous lui semblaient compliquées. Il s'habilla en vitesse, il mit son téléphone dans sa poche avant d'enfiler ses chaussures en catastrophe. Il quitta son appartement tout aussi rapidement, il ne fallait pas qu'il soit en retard. Il monta dans sa voiture et démarra en trombe. La fumée de ses pneus laissait deviner à quel point il était pressé.
1 commentaire
Gottesmann Pascal
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Il y a 2 ans