Fyctia
SEFORA
Je ne savais pas de quelle promesse ils parlaient, ni qui était ce Lio dont l'évocation du prénom ne fit que rendre Narcis encore plus furieux qu'il ne l'était déjà. Je me demandai si c'était vraiment une bonne idée de parler de lui dans pareille situation. Le téléphone de David finit contre le mur et je ne saurais expliquer comment.
- Je t'en supplie..., murmura sa victime. S'il-te plaît...
- Tu me supplies ? répliqua Narcis. Toi ? Je te l'avais promis ce jour-là, que si tu réapparaissais devant moi, je te tuerais !
Je regardai autour de moi d'un air inquiet, je remarquai que plus Narcis s'énervait, plus le sol tremblait avec fureur et le ciel s'assombrissait. Comme si son humeur pouvait influencer l'environnement autour de lui.
- Ne me prends pas pour un con ! Tu crois que je suis débile ? Tu crois que j'ai oublié ? Tu as oublié que je n'oublie jamais rien ? Tu as oublié qui je suis ?
Je fronçai les sourcils en comprenant de quoi parlait Annabelle. Il semblait perdu, bizarre. Et il répétait ce qu'il disait comme...ces enfants que j'avais vu une fois dans une documentaire, je ne me souvenais plus de quoi ça parlait mais Narcis me rappela cela.
- Je...je ne sais pas...qui vous êtes...
Soudainement, le sol se mit à trembler fortement. Comme accentué par cet aveu. Le temps de l'extérieur empire de nouveau, je vis ce qui ressemblait à une tornade enfoncer la porte. Les murs commencèrent à s'écrouler tandis que je me retins de hurler en même temps que les alarmes. J'étais totalement dépassée par ce qui se passait.
Nous fûmes plongés dans les ténèbres, ce qui ne fit qu'accentuer ma peur. Je basculai contre le sol et ma tête tapa violemment contre le pied d'une chaise. Un silence de mort m'entoura, mes yeux se fermèrent. Puis brusquement, je sursautai. Ailleurs.
Des lumières défilaient au-dessus de ma tête. Des bips chantonnaient autour de moi tel une valse endiablée. Une odeur chimique régnait dans l'air et me brulait les narines. J'ouvris les yeux lentement et vis que j'étais allongée dans un lit d'hôpital, près de la fille qui avait failli être tué. Elle était inconsciente.
- Prenez votre temps princesse, vous êtes encore en convalescence, murmura la voix de Neith tandis que je refermais les yeux, la lumière m'aveuglant beaucoup trop.
Je le sentis se déplacer dans la pièce voisine où on entendait des pas. J'ouvris de nouveau les yeux car il avait éteint la lumière. La porte étant resté ouverte, je vis une jeune fille qui s'approcha de Neith.
Elle se colla à lui comme dans les films de ma sœur que je regardais parfois en cachette dans ma chambre, dans les lycées occidents, où des jeunes « flirtaient » ensemble. Je ne connaissais pas ce mot avant de commencer à m'intéresser à ce type de séries.
- Je viens de voir ta chérie mise dehors, tu n'en veux plus ?
- Mel, je n'aime pas quand tu débarques chez moi sans me prévenir...
- Arrête de te fâcher pour rien, soupira la dénommée Mel avant de rire, est-ce que tu boudes à cause de ta rupture ?
- Ma relation avec Sarah est finie, je ne veux plus en parler, marmonna Neith.
- Alicia ! Elle s'appelle Alicia, tu devrais au moins retenir le prénom de tes conquêtes, répondit-elle en jouant avec ses longs cheveux bouclés, bref, peux-tu m'obtenir une autorisation de sortie pour ce soir ? J'en ai marre de cette prison...
- Mel, je ne suis pas ton garçon de course, répliqua-t-il en se dirigeant vers la porte comme pour mettre un terme à la conversation.
Papa faisait ça aussi, dès qu'il en avait fini avec quelqu'un, il faisait en sorte que l'on comprenne qu'il était temps de s'en aller. Je clignai des yeux en les ouvrant de nouveau, Neith était de nouveau dans la pièce. Mais il n'était pas seul. David, le Barme dont Annabelle m'avait parlé l'accompagnait. Il s'approcha de ma voisine dont il prit la main. Des larmes se mirent à couler sur ses joues, il les essuya avec rage sous nos regards surpris à Neith et moi.
- Je suis désolé Eller, je te demande pardon, j'aurais dû mieux te protéger de lui...
Il avait l'air de la connaître et de beaucoup tenir à elle. Je ne savais qui était cet Eller mais pour que l'héritier des Barme lui-même pleure pour elle, ça ne voulait dire qu'une chose, qu'elle était vraiment très importante.
Mon téléphone se mit à vibrer, je grimaçai de douleur mais fit l'effort de le sortir de ma poche car je voulais vraiment parler à Lee. Je fus déçue de voir que ce n'était pas lui mais grand-mère qui m'envoyait un message pour savoir si j'étais bien arrivée et si tout se passait bien pour moi en Europe. Je me retins de sourire, elle était bien la seule personne qui semblait s'intéresser à ma personne, la seule qui s'inquiétait toujours pour moi.
Je sentis une migraine me prendre et décidai que je lui répondrais demain. Je laissai mes yeux se fermer, je tombai de fatigue à cause de ma chute. Jusqu'à ce que je finisse par m'endormir, ils étaient encore là...
2 commentaires
Amphitrite
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Il y a 3 ans
Aithioperia
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Il y a 3 ans