Fyctia
Chapitre 4 (2/5)
Le sujet maintenant clos, ils se questionnent sur qui sera leur prochaine cible. Ils se penchent tout d’abord sur la classe G, mais ils apprennent d’autres élèves que leur drapeau a déjà été subtilisé par trois filles d’un autre groupe.
Deux heures après le début de l’activité, il ne reste que trois classes encore debout : la A, la C et la D. Charlie et d’autres élèves de sa classe se dirigent vers la base la plus proche de la leur, celle de la C. Bizarrement, toute les arbres autour des ruines ont été rasés et brûlés. Dans le ciel, des aurores boréales déconcertantes ondulent.
Dylan ordonne que tout le monde camoufle sa présence. Soudain, les couleurs célestes dansantes s’étendent et des points lumineux semblables à des étoiles apparaissent. Le grand garçon à lunette a un mauvais pressentiment.
« Dispersez-vous ! » ordonne-t-il.
Un sifflement résonne dans ses oreilles. Deux rayons multicolores apparaissent des aurores boréales et s’écrasent au loin tels des météorites. Cela emporte trois élèves qui ont eu le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Dylan et ses quatre fidèles alliés sont les seuls survivants. Le reste de sa classe étant resté défendre leur drapeau. Le chef doit prendre une décision rapidement. Est-ce qu’il ordonne de se replier ou de charger ? Il manque beaucoup trop d’information.
« Léon ! Dis-moi combien tu détectes de personnes ! »
Le petit garçon s’exécute aussi tôt. À l’aide de son mana, il scrute la base adverse et reste sans voix. Il ne visualise pas quelques bulles par-ci et par-là, mais bien une véritable écume.
– Alors ?! Ils sont combien ? demande Dylan.
Le semi-poisson rouge se mordille la lèvre, dépité.
– Ils… Ils sont encore tous vivants… Je détecte encore trente présences différentes.
Le reste du groupe est troublé. Après un claquement de langue agacé, l’adolescent aussi fier qu’un coq ordonne amèrement la retraite.
Sur le chemin du retour, le groupe reste silencieux et à l’affût de la moindre présence. Soudain, le bruit d’une alarme résonne dans toute la simulation suivie de la voix du directeur.
« Rebonjour chers élèves ! J’espère que vous vous amusez bien et que vous avez pu vous faire de nouveaux amis ! Trêve de bavardage, il ne reste qu’une heure avant la fin de la simulation, alors, pour accélérer les choses, abandonnez vos bases et courez avec votre drapeau vers le centre. L’équipe qui arrivera à maintenir son drapeau en place deux minutes sur le piédestal de la colline sera déclarée vainqueur ! Ah oui, j’oubliais ! Et si aucune équipe au bout de l’heure ne s’empare de la victoire, bah ce sera celle avec le plus de membres encore en vie qui gagnera. Bonne chance à vous et à plus tard ! »
Soudain, les limites de la simulation commencent à rétrécir. Avoir le malheur de traverser cette limite entraînerait une disqualification immédiate. Le groupe de cinq mages s’apprête à rejoindre le reste de leurs camarades encore vivants. Tout à coup, Charlie a une illumination.
– J’ai une idée, les gars…
***
La classe C, contrairement aux autres groupes, a opté tout au long de la simulation pour une stratégie beaucoup plus défensive. Certains élèves ont bien voulu faire la sourde oreille, mais le charisme incontestable de William Leblanc, un semi-harfang des neiges maîtrisant les aurores boréales, a su les fédérer. Comme tout bon groupe d’adolescents qui se respectent, ils avancent en direction du centre de manière complètement désorganisée en parlant à leurs amis et en se contentant de suivre la tête du troupeau.
Pour la plupart, la victoire est déjà entre leur main. Ainsi, à l’exception de rares combattants toujours sur leurs gardes, les autres ne sont plus du tout à l’affût d’une quelconque offensive ennemie. Après plusieurs minutes de marches dans une forêt sinueuse, il reste à la classe un peu moins du quart du trajet à effectuer.
Carolanne Lacroix, une jeune magicienne maîtrisant le tissu de lin, regarde avec émerveillement le grand garçon à la tête du groupe. Complètement attirés par William Leblanc, ses yeux gris clair, qui semblent toujours somnolents, sont étonnamment grands ouverts.
« Il est si beau ! Qu’est-ce que je pourrais faire pour attirer son attention ? » se dit-elle en se jouant après l’une de ses queues de cheval tressées.
Le sol de la forêt devient plus rocailleux. Le chemin parsemé de magnifiques rochers dorés semble guider Carolanne et ses camarades vers leur victoire. La jeune fille sort soudainement de ses pensées en marchant sur l’une des pierres.
« Oh… Je sens de la magie… Elle émane des pierres ! »
Les gisements dorés se mettent tous à s’embraser avant d’exploser dans une puissante déflagration. Heureusement pour la jeune adolescente, elle a eu le temps de se protéger à l’aide de son mana, contrairement à pas moins du quart de ses camarades qui se sont fait instantanément éjecter. Encore sous le choc, elle peine à se relever et ne réagit pas face aux cinq ennemis qui leur ont tendu une embuscade. Ses camarades se font décimer par des balles de fer en fusion, des pierres enflammées, de l’obsidienne et du givre. Le nombre d’explosion de lumière augmente de seconde en seconde.
Le chaos s’empare du groupe, pourtant William reste fièrement debout et continue de se battre. Carolanne se ressaisit et va l’assister dans son combat. En à peine quelques secondes, plus de la moitié des élèves de la classe C se sont fait éjecter. Le semi-harfang des neiges tente tant bien que mal, sous les tirs ennemis, de donner des ordres pour contre-attaquer. Une fois le groupe plus ou moins réorganisé, le grand garçon aux plumes blanches et aux motifs noirs peut enfin commencer à tirer ses premières rafales d’aurores boréales. Il cible celui qui fait le plus de ravage au sein de ses troupes, un grand garçon à lunette à l’allure de cowboy.
« Aurore vagabonde ! » incante-t-il avec ses yeux multicolores froncés.
Des rayons de lumières aux milliers de couleurs se ruent en direction de Dylan, cependant Mathieu avec ses impressionnantes capacités défensives ne le laisse pas faire. Il se dresse sur la trajectoire des aurores boréales et, d’un puissant martèlement du pied, crée une imposante éminence d’obsidienne. Confiant, Mathieu ne s’en retrouve que plus confus quand il voit soudainement les tirs ennemis contourner son rocher. Pris de court, le mage d’obsidienne s’empresse de transformer sa peau en pierres noires, mais sa carapace à peine formée ne fait pas le poids face aux rayons destructeurs de William.
Son corps de substitution commence à se fragmenter. Complètement choqués, les cinq élèves de la classe A n’en reviennent pas : Mathieu, leur bouclier inébranlable vient d’être brisé aussi facilement que du verre.
« Limite du corps magique atteint. »
Le mage d’obsidienne, dépité, se repose sur les capacités de sa camarade.
– Rachel, à toi de jouer !
« Éjection. »
Une colonne de lumière emporte Mathieu.
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