J'ai effectivement rigolé en lisant ce chapitre à la boulangerie. C'est à la fois cynique, pathétique et attendrissant de réalisme. Le mec torché à la boulangerie qui se raccroche à de petits détails pour égayer vaguement son quotidien, c'est drôle (tristement drôle ou drôlement triste je ne sais pas). On en a un peu parlé en MP, mais je crois ne pas t'avoir demandé si tu tentais bien de faire une romance ou si c'était de la tranche de vie stricte ? J'aimerais bien te voir écrire des chapitres avec un personnage féminin et du point de vue féminin, pour voir ce que ça donnerait avec ton style aigri mais tellement vrai. (Sachant que c'est culotté de ma part de te demander ça, vu que je n'écris toujours que du point de vue masculin aussi, ça me va mieux.)

Tu as très bien résumé ce que je voulais exprimer. Merci, tu es une excellente lectrice. Il n'y a pas de romance dans la première partie, sinon par rétrospection. C'est pour ça que je voulais mélanger les différentes lignes de temps. Mais je vais m'en tenir à un truc plus linéaire pour le moment. J'apprécie les challenges, je devrais essayer d'écrire du point de vue féminin ce genre d'autofiction. Sur les concours imaginaires, j'aime bien les personnages féminins, mais j'ai l'impression que ce sont surtout des archétypes, genre Nausicaa Mononoké Chihiro

La littérature étant une affaire d'hommes pendant longtemps, les personnages féminins sont plus souvent archétypaux (ça se dit ?) et clichés que les personnages masculins, parce qu'on leur a moins donné d'occasion de sortir de leurs rôles antiques de "ventre" (épouse, maitresse-amante, mère) soumis à l'autorité masculine, et donc de présenter des profils diversifiés, contrairement aux garçons. La littérature moderne a permis aux hommes de montrer toutes sortes de héros ou antihéros qui sortaient des normes et des archétypes plus anciens, les femmes de fiction sont "en retard" sur ce développement. On pourrait penser que les new romance et le young adult va changer les choses, mais je me dis que le snobisme qui pousse à distinguer les littératures blanche (noble) et noire (romans de gare) va sans doute minimiser le truc.