Fyctia
UN HOTEL LUGUBRE
Pour l’hôtel lugubre, il me fallait de l’argent et je n’en avais pas !
Je suis entrée dans une cabine téléphonique pour que la pluie cesse de se mélanger à mes larmes.
À travers les vitres de la cabine , j’ai regardé les gens qui rentraient chez eux ou allaient diner au resto et moi je n’avais plus de chez moi.
Le quotidien même glauque après tout était peut-être un copain
Il commençait à me manquer affreusement « mon » quotidien !
Après tout, c’est pas si grave de se faire insulter il y a pire .Il aurait pu me taper.
Après tout quand il ne criait pas il était gentil
Après tout j’étais peut-être très chiante et pas très intelligente pour mériter un mari tel que lui
Un mari qui me donnait tout le confort nécessaire mais qui faisait mal à tous mes bonheurs
Et puis j’avais des tas de phobies et puis je ne savais quasi rien faire… Pas fait d’études secondaires, pas de métier; La cruche parfaite .Presque j’avais envie de l’appeler pour m’excuser.
J’étais tout à fait d’accord avec moi
La comédie avait assez duré, il fallait que je rentre chez moi. Enfin chez « LUI »
« chez nous » qui n’était que «chez lui».
Au moment, où j’allais quitter mon petit shelter et rentrer chez « pas chez moi »
Je me suis aperçue à travers les vitres de ma cabine téléphonique qu’il y avait une façade à la vitrine éclairée. C’était une librairie... Alors que tout le reste du quartier sommeillait déjà ! ?
Que venait faire une librairie parmi les shops à touristes de luxe ?
Et puis j’ai honte à Penser que de nos jours, les librairies sont démodées.
Pas pour moi en tous cas
Atmosphère de réconforts imminents, rien qu’à la vue de cette vitrine colorée.
Étrange sensation, il me semblait que quelqu’un m’attendait à l’intérieur.
Comme happée, je suis entrée dans ce petit écrin
Je devais avoir l’air d’une paumée, les cheveux trempés, le maquillage dégoulinant !
Mais je m’en fichais royalement
La pire des prisons est celle dont on possède la clef
La pire des émotions, est celle de se tromper toujours d’histoire. D’amour , de jour ou d’émotion
Le pire des ressentis est la monotonie et la monotonie se cachait partout !
Oui, mais pas dans une librairie jamais la monotonie n’oserait aller se fourrer dans une librairie
Tous les écrivains contemporains et même les écrivains endormis l’inciteraient à lire.
Et comme la monotonie est une paresseuse, et bien elle irait plutôt au cinéma que dans une librairie
Oui mais si jamais je me faisais des idées !
Oh ! non pas toi nostalgie … S’il te plait ne me retiens pas, laisse - moi entrer cette librairie, j’en ai vraiment envie.
Je te connais nostalgie, tu veux t’incruster dans mes idées, comme du calcaire au fond d’une théière.
FUCK YOU Nostalgie…NOSTOS (douleur retour à la maison)
Non, je ne rentrerai pas à la maison,
Désolé, mais cette fois, je ne veux pas de toi, nostalgie…
À la maison, je pleurais un jour sur deux sans rire au milieu.
À la maison, j’avais peur de “lui” de ses crises d’hystérie
À la maison, je n’avais pas le droit d’écrire, il jetait tous mes cahiers, il se moquait de moi devant ses amis, il disait que je me prenais pour SHAKESPEARE. mais que je n’étais qu’une écri-vaine en 2 mots ;
Comme ça me faisait de la peine, je répondais « CAILLOU » Et là il hurlait que j’étais complètement cinglée !
ANYWAY
J’étais enfin partie et je me trouvais face à une merveille étrange qui m’attirait .
La vieille librairie
J’ai poussé la porte, elle a fait Ging Gling*♫ *♪
J’ai pris ce cliquetis pour un bonjour .
À l’intérieur, ça sentait les mandarines et l’heure bleue de Guerlain.
Des marrons grillaient sur un vieux poêle, ça sentait bon “l’hiver des enfants heureux”
On aurait dit une carte postale en relief cet endroit.
Une fille, de dos plaçait des livres sur des étagère, elle n’avait pas dû entendre le « gling gling » de la porte, ne savait pas que je la regardais…
Avec des gestes élégants, elle allait et venait des livres à la main.
Cheveux auburn longs jusqu’à la taille "
Et même un peu plus lorsqu’elle soulevait la tête pour accéder aux étagères du haut.
Elle portait un jean tout simple bleu foncé, un T-shirt rose bonbon.
De face, elle devait être aussi très belle, il ne pouvait pas en être autrement si on se fiait à ses mouvements ;
Dommage, j’ai pensé, dommage, j’aurais préféré qu’elle soit un garçon…
Enfin, elle s’est aperçue de ma présence et s’est retournée…
Pas de seins, pas de maquillage, juste un trait
d’eye liner sous son regard presque violet !
Putnaise comme elle était belle
ANDROGYNE APPARITION DIVINE
Je me suis mise à pleurer et à trembler j’étais trempée, épuisée
Et, je l’avoue impressionnée
Sans un mot comme si elle m’attendait , elle m’a prise par la main, m’a amenée près du vieux poêle sur lequel grillaient les marrons
Toujours sans un mot, elle a retiré mon pull et m’a frotté le dos avec un chiffon qui trainait sur un bureau.
Puis elle est allée dans l’arrière-boutique chercher un gros sweet- shirt et me l’a enfilé.
J’en ai profité pour regarder autour de moi, ce que je vivais était fou
Les étagères et les livres, j’avais vu ; Mais posée dans un angle de la pièce, une guitare attendait que quelqu’un vienne jouer avec elle.
Je n’avais jamais vu de guitare en vrai.
Jamais vu de fille qui savait jouer de la guitare.
Qui était-t-elle ?
Ni elle ni moi n’osions prononcer le 1er mot ?
J’ai adoré le silence que partagions
Il voulait dire , pas besoin d’explication , arrête de pleurer, je suis là maintenant .
Personnage presque irréel, ange asexué.
Je l’ai déjà dit, je sais .
Seul problème, un heure plus loin, elle ne parlait toujours pas
Avait -elle fait vœu de silence ?
Alors, moi aussi je n’osais pas parler
Je ne lui ai pas dire merci quand elle m’a servi une tasse de thé au jasmin
J’étais trop absorbée par le test anti-phobie que je voulais lui faire passer .
Juste avant mon départ j’avais failli sortir avec un ami de l’autre abruti
Tout se passait bien, je le trouvais grave sexy, jusqu’à ce qu’il prenne son verre d’Orangina et qu’il boive et que sa gorge fasse un drôle de bruit.
gleurk gleurk gleurk… Pour moi c’était fini.
Il était devenu aussi ridicule que ce petit bruit. MISOPHONIE
Par ce fait, J’avais supposé que jamais je ne tomberais amoureuse.
Le moindre détail comptait trop et les détails c’était ma spécialité.
Mais là, tous les détails étaient parfaits !
Oui là, j’étais dans une autre galaxie.
J’éprouvais des sensations inespérées et je savais que ces sensations resteraient gravées pour l’éternité dans mes idées, qu'elles les coloreraient d’ombres pastelles
Comme les rimes enfantines dans une récitation de CP qu’on apprend à 6 ans mais qu’on n’oublie jamais
Et qui nous fait retrouver des décennies plus tard, l’odeur des crayons à papiers, de l’encrier, du papier colorié.
J’ai eu l'impression délicieuse soudain de vivre dans 1 refrain*
Tellement tout rimait bien ♪
0 commentaire