Fyctia
A way to shine.
Lundi. Je fus réveillé par les picotements des rayons de soleil sur ma peau et là voix de papa me disant que je devais m'apprêter pour aller en cours. Mon enthousiasme de la veille avait bien disparu à l'entente de ces mots.
Ma tête défilait mes seuls et sombres souvenirs de ma première expérience à l'école.
Je n'avais que six ans à l'époque et mes parents avaient décidé de m'envoyer en primaire la seule école de la communauté. Mon rêve devenait enfin réalité. Les cours ne me seraient plus donnés par mes parents mais une gentille maîtresse et je me serai fait des copains. Hélas! Si j'avais pu tenir le coup jusqu'à midi aux moqueries de mes camarades,à midi,à la pause,ces derniers m'ont bien fait comprendre que le rêve diffère de la réalité,en m'enterrant vivant,petits et grands avaient uni leur force pour ce meutre collectif. L'union fait la force dit on. J'avais entendu des histoires où dans d'autres régions d'Afrique des albinos se faisaient tuer car nous étions des ombres blanches,de puissants démons,où nos cheveux servaient de protection et autres. Je n'y avais jamais crû,jusqu'à maintenant,je mourrai sans voir mes parents. Heureusement pour moi,une démi-heure plus tard mes parents m'avaient retrouvé mettant par la suite fin à mes souffrances.
Aujourd'hui encore,quatre ans plus tard mon coeur bat à un rythme Hardcore.
«Et si tout le monde m'évitait encore? Et si mon handicap me causait encore des problèmes?» demandé-je à mon père.
«Personne dans le monde ne marche du même pas et ça même si la terre est ronde.»
«Mais papa,les apparences ont bien plus d'importance que les différences,que les valeurs,notre société a radicalement changé au cours des dernières décennies,nos actes!nos vies! Et pourtant,toujours autant d'atrocités.»
«Personne dans la vie ne choisit sa couleur. Le monde est fait de dualité et parce qu'un jour la vie défilerait devant tes yeux rassures toi qu'elle vaille la peine d'être vue. Vis toujours pour toi et non pour les autres. Ne commets pas les mêmes erreurs que nous. Allez à la douche champion.»
«vais-je encore me laver avec l'eau de pluie qui tombe du plafond?»
«comment t'ai je dit que ça s'appelait?»
«une pompe?»
«oui,c'est ça aller grouille!»
De ma toilette à ma bouillie de manioc "bouata ou tapioca" que j'ai consommé au petit déjeuné à mon trajet,me voilà enfin arrivé en enfer: l'École.
Je me suis installé une fois les formalités faites et mon père reparti,et j'ai commencé à observé. Je n'ai pas pu droit au regard d'Apollon ni au tapis rouge hollywoodien,j'ai cependant reçu des regards écoeurés,celui-là même dont Hitler regardait les juifs,on m'a évité de la même manière dont on évitait les lépreux dans la bible. Mais bon maman disait toujours ce qui ne tue pas rend plus fort. La salle s'est rempli peu à peu.
«Ey maman néné* dégage de là!»ordonna Marcelle,je crois que c'est comme ça qu'on l'avait appelée plus tôt.
«kikata* tu ne m'entends pas?»
«Déjà j'ai un prénom Saïra si ça t'intéresse,et je suis grosse et handicapée où est le mal?»répond la concernée.
«Lol même tes parents t'ont appelée Ça ira haha,bon quitte à ma place!»
«Non! C'est ici que je me suis toujours assise,je suis fatiguée de céder à t'es caprices»
«oula le gros beignet devient rebelle» dit Marcelle avant de la pousser.
Tout le monde commençait à hurler pour l'inciter à une bagare.
«Marcelle arrête!» interviens je.
«Bah voyons le petit albinos vient défendre son amie. Écoute blanche neige va jouer dans la farine si tu y es mais ne m'énerve pas mêles toi de ce qui te regarde» me balance Marcelle tandis que je ne faisais preuve que d'humanité.
L'enseignant entre et nous demande ce qui s'est passé. J'avais hésité tout dire jusqu'à ce que je me souvienne du conseil de mon père plus tôt dans la matinée,alors je lui ai donc tout expliqué et sanctionna les élèves agitateurs.
A dix heures,à la récréation pendant que j'allais jeter mes ordures deux grands garçons me bouscule.
«Alors qu'est ce qu'on fait ici?» me dit l'un d'eux en tournant autour comme un vautour autour de sa proie.
«je jette mes ordures» dis je sans me faire intimider.
«on a appris ce que t'as fait plus tôt,bravo, félicitations,c'est très courageux» dit l'autre.
«oh? Merci,j'ai crû que vous étiez venus m'embêter»
«on a une surprise pour toi»
«Quoi?»
«askip* vous ne supportez pas la lumière et souffrez des yeux,alors tiens on espère qu'avec ces lampes de poche tu verras encore mieux pour pouvoir balancer au prof» disent ils en choeur en orientant la lumière de leur deux lampes en direction de mes yeux.
Je criai,pleurai et souffrait affreusement. Quand à mes cris se sont joints d'autres. Et des mouvements de bâtons se sont orientés vers mes agresseurs.
C'était Saïra qui les frappaient avec ses béquilles en bois. Quand l'infirmier de l'école et un enseignant sont venus à notre secours,elle est partie me laissant son plus beau sourire.
6 commentaires
Agathe Pearl
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Il y a 2 ans
Marny Makq
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Il y a 2 ans
cedemro
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Il y a 4 ans
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