Fyctia
Chapitre 7-1
Arthur
Après encore deux bonnes heures à discuter à droite à gauche, je décide de quitter la soirée pour rentrer chez moi. Demain, je ne bosse pas, c’est samedi, alors une fois à l’appartement, je ne me couche pas tout de suite. Je vais plutôt surfer sur le net pour essayer de dénicher plus d’informations sur cette journaliste. Elle m’intrigue, je dois l’admettre. Je sais qu’elle travaille pour ce fou de Barnold, et je suis persuadé qu’elle a pour mission de me suivre et de découvrir des choses sur moi. Pour autant, je ne peux m’empêcher de la trouver sympathique et raffinée. Nous n’avons pas parlé longtemps, mais j’ai trouvé sa voix douce et agréable. Et elle a mouché Muller, ce qui lui a fait marquer beaucoup de points.
Stop ! Il faut que je me ressaisisse et que j’arrête de focaliser sur ses bons côtés. C’est une guerre qui se prépare et je veux moi aussi avoir des munitions, au cas où ! Je dois tout savoir sur elle, le bon comme le mauvais.
Angelina Peters, c’est le nom qu’on m’a donné. C’est joli, ça lui va bien.
Je ne venais pas de dire STOP ?
Concentration Arthur. Je commence par Google, puis Facebook, Instagram, etc. Mais rien, je ne trouve rien du tout à part quelques photos et vidéos de chiens ou de vacances. C’est dingue, cette fille est aussi blanche que la neige au pays du Père Noël. Vu mes bâillements incessants, je décide d’aller me coucher. De toute manière, je vois Xavier et sûrement mon frère, s’il n’est pas de garde, demain soir à notre bar habituel. J’en parlerai avec eux à ce moment-là, afin d’avoir leur avis.
***
Aujourd’hui, je me permets une grasse matinée et me lève à 10 h, ce qui est exceptionnel pour moi. Mais j’en avais besoin. J’accumule trop de stress ces derniers temps, entre l’organisation du marché de Noël et les fêtes de fins d’années qui approchent. J’adore Noël, mais trois jours sans travailler, c’est insoutenable pour moi. Sauf qu’entre ma mère et mon frère, je ne peux même pas essayer d’ouvrir mon ordinateur entre le 24 et le 26 décembre.
Si on ajoute à ça ces deux foutus journalistes et la dis…
Oh non, non, surtout pas, il faut que j’arrête d’y penser, ça va gâcher ma journée ! Ça va s’arranger. C’est sûr, je vais trouver une solution. Je veux dire, je trouve toujours une solution.
Mes proches répètent sans cesse que je ne vis que pour le travail. Je ne peux pas le nier. C’est bien pour ça que j’ai peu d’amis et que ma dernière relation s’est terminée. J’ai été en couple pendant 18 mois, mais nous nous sommes séparés il y a déjà trois ans quand j’ai choisi de quitter Paris pour revenir à Strasbourg et ouvrir ma propre agence. Je l’aimais, mais je voulais me concentrer exclusivement sur mon projet pour avoir toutes les chances qu’il marche. Et gérer une relation à distance avec ça, ce n’était pas possible. Alors j’y ai mis fin.
Mon ex l’a assez mal pris et a décidé de couper tout contact avec moi. Pourtant je lui avais proposé qu’on reste amis, mais elle n’a pas apprécié. Elle a immédiatement dit non et est partie en pleurant. Je n’ai pas bien compris. Je me suis plongé dans mes projets, et j’ai profité avec Xavier et mon frère que je retrouvais, et au bout de quelques mois je suis passé à autre chose. Depuis, je n’ai fréquenté personne d’autre. Je n’ai pas le temps et pas l’envie. Mon frère et mon ami me le reprochent sans cesse, mais je reste sur mes positions. Une histoire d’amour ou des aventures d’un soir, ce n’est pas pour moi. En tout cas, pas en ce moment.
Je termine de me préparer pour aller courir un peu avant midi. Après une demi-heure d’effort, je ne suis plus qu’à quelques mètres de mon appartement, quand je suis interrompu par un appel de mon frère. Tiens, il est déjà réveillé, lui ? D’habitude dès qu’il est en repos il dort jusqu’à pas d’heure pour rattraper son sommeil en retard.
Je m’arrête de courir pour poursuivre en marchant et décroche. J’éloigne aussitôt le téléphone de mon oreille. Ce qu’il peut crier fort!
— Mais tu connais l’utilité d’un portable, frangin ? Ou faut vraiment que je t’apprenne tout ? assène Aaron. Sérieusement, on dirait que tu vis sur une autre planète !
Mais qu’est-ce qu’il me raconte encore ? Ça n’a aucun sens. Comme la plupart des choses qu’il dit d’ailleurs. En général, j’arrive à le suivre, le comprendre, mais là… Je suis perdu. En plus, je viens de courir. À chaque fois que je fais un peu de sport, je pense à beaucoup de choses (notamment cette journaliste, on ne va pas se le cacher), alors mon cerveau n’est pas vraiment opérationnel. Et puis franchement, qui est-ce qui crie ainsi sur les gens au téléphone ? C’est n’importe quoi ! Ce que je décide de lui faire comprendre.
— Petit frère, est-ce que tu pourrais éviter de me hurler dans les oreilles comme ça dès le matin ? Et si j’avais été en train de dormir ? Ça m’aurait agressé au réveil, j’aurais fini de mauvaise humeur, ça ne t’aurait pas plu, et on se serait disputés. Conclusion, c’était inutile.
Ce môme a besoin de longues explications, sinon, il ne pige rien. Il ne tarde d’ailleurs pas à répliquer comme il aime le faire, avec une énumération. Je ne sais pas ce qu’il a avec ça, mais il énumère toujours comme s’il avait tellement de choses à dire ou à répliquer qu’il devait les compter pour ne pas en oublier.
— De 1, je sais que je ne t’aurais pas réveillé, toi tu ne dors jamais jusqu’à midi. De 2, on ne se disputerait pas si tu n’étais pas aussi chiant. De 3, je n’aurais pas eu besoin de crier si tu avais répondu à mes messages, grand frère ! termine-t-il en insistant bien sur les deux derniers mots.
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