Fyctia
Un peu de courage
Emilie n’en a pas dormi de la nuit. C’est très étrange de voir son père d'ordinaire si courageux détaler comme un lapin. Etrange et mal aisant. La jeune fille se dit qu’après tout, comme elle n’est pas couarde et qu’elle aime bien résoudre des énigmes, peut-être, avec un peu de témérité, elle pourrait démasquer cette bête et la mettre hors d’état de nuire.
Les idées tournent dans sa tête jusqu’au moment de se lever. Qu’importe, elle se reposera au pied de l’arbre pendant que les vaches paîtront.
A la table du petit déjeuner, les discussions se font âpres. Son père ne veut pas qu’elle retourne dans le pré qui jouxte le bois. Emilie insiste :
- J’ai mon couteau papa, et je cours vite. Lance t’elle avec assurance.
-Tu as vu la taille de cette bête ? Même moi j’en ai été terrifié. Que feras-tu si elle t’attrape ?
- J’y ai pensé, je pense pouvoir me cacher dans le trou au bord de la rivière. Celui qui est à flanc de rive. De toutes façons, il faut bien mener les bêtes à la pâture et c’est mon travail, alors...
Mi-surpris mi-fier, le père n’a pas d’argument à opposer à sa fille. Au moment de la laisser partir, il met dans la besace que sa mère à cousu hier soir pour Emilie, son grand couteau de chasse. Celui dont il se sert pour mettre à mort et « écouiller » sangliers et chevreuils. Ca ne le rassure qu’à moitié, mais c’est toujours ça. Et puis, il ne peut malheureusement pas accompagner sa fille tous les jours…
----
Emilie a pris sa besace, sorti ses vaches et pris la route du pré. Bizarrement, elle était assez sereine. Sa décision de «mener l’enquête » a pris le dessus sur la peur initiale. Par ailleurs, son intuition lui souffle qu’aujourd’hui, nulle bête n’apparaîtra.
En effet, les heures défilent tranquillement, laissant la gamine façonner ses bouts de bois en regardant ses Aubracs brouter.
A l’heure de midi, comme à son habitude, elle grignote son pain et son fromage à l’ombre du grand chêne. Il n’y a pas de vent, et aucun buisson ne bruisse. Elle se sent bien, profite de la douce chaleur.
L’après-midi s’écoule de la même manière. Une journée normale quoi. Son intuition ne l’avait pas trompée.
Lorsqu’arrive l’heure de rassembler le troupeau, Emilie prend cinq minutes pour s’assurer d’être bien seule. Accroupie dans les herbes les plus hautes, elle scrute avec attention le petit bois face à elle. Un petit bois qui reste silencieux. La bête ne viendra pas ce soir.
Alors la jeune femme s’égaille pour mettre ses bêtes en ordre de marche et redescendre vers l’étable.
------
Oh ! Vous croyez à cette histoire ? Vous pensez vraiment que je ne suis qu’une terrible bête assoiffée du sang des jeunes vachères ?
Ah mais non ! Ca ne va pas se passer comme ça, je vous le dis ! Je vais vous la raconter moi l’histoire !
Enfin, si vous n’avez pas peur, parce qu’évidemment ça changerait tout…
14 commentaires
Ivaloo
-
Il y a 5 ans
Madame Split
-
Il y a 5 ans
MiXado
-
Il y a 5 ans
Cynemoon Inkepolis
-
Il y a 5 ans
Madame Split
-
Il y a 5 ans
molly reagan
-
Il y a 5 ans
Madame Split
-
Il y a 5 ans
Coralie D
-
Il y a 5 ans
Madame Split
-
Il y a 5 ans