Robcar Funeste engrenage Échec à l’hôpital 7

Échec à l’hôpital 7

À la première des traditionnelles questions « L’accusé est-il coupable des faits qui lui sont reprochés ? », la réponse est « Oui », à la seconde « L’accusé bénéficie-t-il de circonstances atténuantes ? », la réponse est « Non ».


La parole est ensuite donnée à la partie civile. L’avocat général fait son réquisitoire, revient sur les faits et demande la sanction maximale. L’avocat de la défense fait une dernière intervention, à la suite de laquelle, le président et ses assesseurs se retirent pour délibérer. Bien que tout paraisse limpide dans cette affaire, de même que la culpabilité évidente de l’accusé, le juge est perplexe. Ce qui l’embarrasse le plus est la répartition volontaire ou non des responsabilités. Dans un premier temps, si Alex n’avait pas menti, il n’aurait pas déclenché cette suite de drames survenus aux Valmer. Dans un second temps, si ces adolescents, malheureux et désemparés, ne s’étaient pas rencontrés dans ce foyer, leur union chargée d’affection et d’amour n’aurait pas conduit aux drames suivants survenus aux Savin. Il n’y a aucune circonstance atténuante dans cette affaire, seulement un cas de conscience.

Quelques instants plus tard, après avoir délibéré, le juge et ses assesseurs refont leur apparition dans la salle d’audience, ils s’installent calmement et sur un ton solennel, le juge dit.

– Accusé, levez-vous.

Vincent et son avocat se lèvent, pour entendre la sentence qui tombe comme le couperet d’une guillotine.

– Vous êtes reconnu coupable d’avoir délibérément assassiné avec préméditation trois personnes, et d’avoir, de la même façon, attenté à la vie d’une quatrième. En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous condamne à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté in-compressible de vingt ans. Avez-vous quelque chose à ajouter ?

– Non ! Monsieur le Juge.


Le procès est terminé et Vincent est reconduit dans sa cellule où il passera une bonne partie de sa vie. Il est aujourd’hui âgé de vingt-huit ans et sortira de prison, au mieux, à l’âge de quarante-huit ans. Il pourra alors entamer une nouvelle vie, ou continuer son rab de vie, comme il aime à le dire, tandis qu’Alex, lui est prisonnier à vie de son fauteuil roulant, sans autre perspective d’avenir.


Le sort de ces deux jeunes gens est, pour longtemps, lié à une balle, jadis perchée sur une gouttière.


Maloire se lève, ferme le bouton de sa veste croisée et d’un geste aussi machinal qu’inutile, en chasse une inexistante souillure du revers de sa main. Il déploie son pardessus de flanelle à doublure argentée, l’enfile avec délicatesse et se dirige à pas de velours vers la sortie. Le doux chuintement de ses Cantarelli pur cuir sur le sol, est scandé par le bruyant martèlement des Caterpillar à crampons d’Edgar, qui lui emboîte le pas, revêtu d’un caban miteux de l’armée US.

Cette affaire, par sa complexité, les aura marqués et enrichis tous les deux. Edgar, y aura beaucoup appris au contact de son supérieur, et Maloire, aura trouvé en lui le partenaire efficace qui lui faisait défaut.

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