Fyctia

— Tonton, tu vas finir par m’étouffer, rigole-t-elle.

Elle se force à tousser, histoire d’en rajouter. Cependant, on la connait bien sa ruse maintenant, c’est pourquoi Lucas se met à la serrer encore un peu plus fort et à la secouer. Lucie éclate de rire et nous la suivons volontiers. Il la repose et m’aide à me remettre sur pied puis m’enlace également.

— Tu m’as manqué toi aussi, me murmure-t-il

— Idem mon BFF. Cette semaine a été interminable sans toi. J'ai hâte de rattraper le temps perdu.

— Pareil. Tu as pu avancer sur ton boulot ?

— Oui, pas autant que je le pensais, mais assez pour en emporter un minimum.

— Génial.

Se retournant vers ma chipie, il propose :

— Bon, est-ce que vous êtes prêtes ?

— Oui, chef, répondons-nous en chœur, ma fille et moi.

— Bravo, alors je vous annonce que nous partons dès cet instant pour les vacances.

Nous dévisageons Lucas, ne comprenant pas ce qu’il insinue alors, il précise :

— Étant donné que nous sommes tous prêts, je propose qu’on rassemble les derniers trucs dont on a besoin et que nous partions d’ici… Une heure, ça ira ? demande-t-il en me regardant.

— Euh... oui. Je dois juste faire une petite glacière pour la route en cas de soif ou de petits creux et aussi ma sacoche pour le boulot.

— Super. Est-ce qu’il manque quelque chose à la puce ?

— Non, pour elle, tout est OK.

— Ok, alors je vais aller remplir la voiture avec vos bagages, puis je jouerai un peu avec la miss le temps que tu finisses et nous partirons.

— Mais la location ne commence que demain après-midi ?

— Je suis au courant. J’avais dans l’idée de faire le trajet en deux fois pour que cela paraisse moins long. Nous ferons une halte à mi-parcours. On prendra un hôtel et on découvrira un peu ses environs avant de repartir demain matin après une bonne nuit de sommeil. Vous en pensez quoi, vous êtes partantes ?

Sans attendre, nous exprimons notre joie ma fille et moi en sautant partout. En temps normal, je tempère Lucie quand elle le fait, mais là, je suis trop heureuse et décide d’exprimer ma joie de la même manière que ma fille.

— Pas de temps à perdre, mauvaise troupe, au boulot et que ça saute.

— Oui, chef !

Nous filons chacun de notre côté et faisons ce que nous avons à faire puis nous nous retrouvons dans le salon.

— Prête.

— Nous aussi. Nous avons rangé la chambre et enlevé les draps de son lit et du tien.

— Oh merci, je n’y avais pas pensé.

— Je m’en doutais. Tu as éteint toutes les prises non nécessaires ?

— Oui, j’ai mis dans la glacière les aliments qui sont courts en date et qui ne tiendront pas notre retour.

— Top. Alors, nous pouvons y aller.

— Je dois récupérer le siège auto de Lucie dans ma voiture avant.

— Pas besoin, j’en ai acheté un l’autre jour.

Il se baisse à hauteur de la petite et lui murmure :

— Tu vas voir, je suis sûr que tu vas l’adorer.

Il se relève et me fait un clin d’œil. Il attrape ensuite la glacière qui pèse un âne mort, je dois l’avouer. Étonné de son poids, Lucas tourne les yeux vers moi et me questionne :

— Tu as mis quoi là-dedans ? Un cadavre ?

— Non, juste deux, trois bricoles si on a faim.

— Tu veux rire, c’est le frigo entier que tu as mis !

— Même pas.

Ne cherchant pas à en savoir plus, il prend la poignée, souffle un bon coup et la soulève en lâchant un petit cri.

Me marrant silencieusement, je leur emboîte le pas en direction de la porte, prenant au passage mon sac à main plein à craquer lui aussi. Nous sortons et je fais attention de bien fermer à clé tous les verrous. Quand c’est chose faite, je les rejoins en voiture. Je vois Lucie s'extasier devant son siège auto. Je ne sais pas comment il a fait, mais le réhausseur est customisé avec une photo de nous trois que nous avions prise lors d’une de nos innombrables balades ainsi que son prénom.

— Comment tu as fait ça et surtout quand as-tu eu le temps de le faire ?

— Ça fait déjà un moment que je l’avais commandé, mais il y eu des petits soucis et j'ai dû le renvoyer. Je les ai appelés il y a quelques jours pour savoir où ça en était pour le renvoi et j’ai exigé de le recevoir dans les plus brefs délais. Il est arrivé ce matin à la première heure. De plus, ils m’ont dit que pour ma prochaine commande de même valeur que celle-ci, ils m’en feraient cadeau en dédommagement pour la gêne occasionnée.

— Trop bien. Au moins ils sont commerciaux.

— Oui, c’est pourquoi j’ai commandé le même pour toi, comme ça, elle l’aura dans ta voiture aussi. Je me suis arrangé avec eux pour que tu le reçoives lorsque nous serons rentrés.

— Tu es le meilleur. Qu’est-ce qu’on ferait sans toi !

Je ne peux m’empêcher de le prendre contre moi et de le serrer aussi fort que possible, afin qu’il comprenne tout ce que je ne peux lui dire tant l’émotion est grande. Oui, je sais, vous me direz que ce n’est qu’un siège auto, mais non, ce n’est pas que cela. C’est un tout. Je me recule et vois dans ses yeux qu’il comprend. Il m’embrasse sur le front, s’occupe d’attacher ma fille puis nous montons à notre tour dans la voiture.

Je verrouille ma ceinture, tourne la tête vers Lucie afin de m’assurer qu’elle est bien installée. Me souriant, je reporte mon attention sur mon meilleur ami et lui confirme que nous sommes prêtes.

— C’est parti mes chéries, en route pour la grande aventure. À nous les vacances ! Youpiiii.

Nous éclatons de rire tous les trois et nous voilà partis. Je sens que ces vacances seront inoubliables.

Je ne savais pas à quel point j’avais raison.