Fyctia
Chapitre 3
Revenant une bonne quinzaine de minutes plus tard, je peux voir à sa tête que ce coucher a été profondément déconcertant. Je ne peux m’empêcher d’exploser de rire, mais en silence, car je ne voudrais pas déranger le coucher de Lucie et devoir recommencer.
— Il n’y a absolument rien de marrant à ce qu’il vient de se passer.
— Oh que si, crois-moi ! me bidonné-je.
— Tu vas me dire que tu fais ça tous les soirs ?
— Pas forcément tous les soirs, mais ceux où je ne suis pas trop fatiguée, oui.
— Mais ça sort d’où ce truc ?
— D’un film que nous avons regardé l’autre fois. J’ai dû changer légèrement les paroles et la raccourcir afin de mieux coller à ma chipie.
— Vous êtes vraiment dingues toutes les deux. Par contre, jure-moi que vous ferez faire cette « danse du dodo » à Dom !?
— Pas de soucis, elle sera ravie de lui faire découvrir, il faudra cacher un de nos téléphones pour le filmer et se marrer un peu.
— Oh oui, trop bien.
— Et après c’est moi la dingue !
— Ouais bon, on fait quoi ?
— Tu ne dois pas rentrer et passer ton appel du soir ?
— Il peut attendre un peu. On se mate un film ?
— Pourquoi pas. Y’en a un en particulier que tu veux voir ?
— Pas spécialement, je zappe et on verra si un film ressort.
Il récupère la télécommande, allume la télé et se met à faire défiler les dizaines et dizaines de chaînes. Au bout d’un certain temps, rien ne nous fait envie alors, il décide d’aller voir sur Netflix. Et rebelote, il passe en revue les centaines de films. Il s’arrête sur « En eaux troubles ». C’est un film qu’on adore tous les deux et qu’on a déjà vu pas mal de fois, mais que voulez-vous, on ne s'en lasse pas. Je décide d’aller nous chercher du pop-corn car rien ne vaut des gourmandises devant un bon film, surtout si ceux-là sont au caramel. J’en profite aussi pour prendre quelques chocolats et autres bonbons.
Afin d’éviter la catastrophe, j’étale le tout sur un plateau que je pose ensuite sur la table basse, me pose sur le canapé et dépose un plaid sur mes jambes. Comme d’habitude, Lucas attend que je revienne avec le ravitaillement et m’installer confortablement pour lancer le film. Vous me direz :
Cette cruche a oublié de quoi boire !
Et bien non, sachez que sur ma table basse, je laisse toujours des petites choses à boire.
Quand le film se finit, je suis étonnée d’avoir tenu jusqu’au bout tellement la fatigue se fait sentir. Lucas n’est pas loin non plus de s’endormir alors, je ne peux m’empêcher de lui dire :
— Tu devrais dormir ici, je vois bien que tu es crevé.
— Non, ça va aller, ne t’en fais pas.
— Bien évidemment que je m’inquiète. Je n’ai pas envie d’apprendre demain que tu auras eu un accident alors que j'aurais pu insister pour te faire rester.
— Je n’ai pas loin à aller.
— J’insiste vraiment Lucas. Je vois à tes yeux que tu tombes de fatigue. S’il te plaît, fais-moi plaisir et reste dormir ici. Donne-moi bonne conscience, je t’en prie.
— Très bien, je reste.
— Merci. Je te laisse la salle de bain en premier si tu veux.
— Madame me fait trop d’honneur, rit-il tout en s’inclinant pour me remercier.
— Arrête tes conneries et file avant que je ne change d’avis et t’expulse de chez moi à coups de pompes au cul.
— Oh la la, j’ai réveillé la furie. Je vais me hâter d’aller à la salle de bain dans ce cas.
Il s’exécute pendant que je ramasse notre bazar. Ce fut une journée chargée, mais je l’ai aimé du début à la fin. Quand monsieur ressort une fois ses petites affaires faites, j’en fais de même. Je passe sous la douche vite fait, enfile mon pyjama ou du moins ce qui me sert de pyjama et vais en direction de ma chambre. Je ne suis pas surprise de découvrir mon meilleur ami déjà sous la couette. Je me doute qu’il s’est occupé de verrouiller la porte et d’éteindre les lumières.
Encore une fois, je vous entends vous dire :
Mais qu’est-ce qu’elle fait dans le même lit que lui, il ne peut pas dormir sur le canapé ?
Eh bien non. Je refuse qu’il dorme sur le canapé. On dort tellement mieux dans un lit et puis ce n’est pas comme si on ne l’avait jamais fait depuis le temps qu’on se connaît. Je sais aussi qu’il ne se passera jamais rien vu que nous aimons le même genre si vous voyez ce que je veux dire.
Cet homme dégage une telle chaleur, que je me rapproche de lui sans m’en rendre compte.
— Mais que fais-tu, petit iceberg ? me demande-t-il.
— Je fais fondre ma glace.
— Ahhhh, crie-t-il. Tu as les pieds congelés.
— C’est bien pour ça que je me colle à toi, car tu es une bouillotte à toi tout seul.
— Mais je ne vais pas le rester longtemps à ce rythme.
— Pas grave, ce sera toujours ça.
— Bonne nuit petit iceberg, fais de beaux rêves.
— Idem petite bouillotte.
— Au fait, je ne sais pas si le pote de Dom est célibataire, mais tu pourrais tenter quelque chose avec lui si c’est le cas.
— Mais ça va pas non, dis-je en me retournant vers lui. Je ne compte pas profiter de ces vacances pour m’envoyer en l’air.
— Et pourquoi pas ?
— Parce que ça ne serait pas correct vis-à-vis de Lucie et encore moins de vous, voilà pourquoi.
— Parce que tu crois que nous, on va s' gêner ?!
— C’est différent pour vous, vous formez déjà un couple.
— Et ?
— Et… c’est comme ça, un point c’est tout.
— Donc tu ne comptes pas du tout tenter de faire des rencontres durant ces deux semaines ?
— Non, je veux profiter de ma fille, de mes amis et surtout du soleil.
— Mais ça fait si longtemps que tu n’as pas pris ton pied.
— Qu’est-ce que tu en sais ?
— Bah…
— Bah voilà, tu ne sais pas. Qui te dit que je ne profite pas que Lucie soit à l’école pour m’envoyer en l’air avec le premier venu.
— D’un : ce n’est pas ton genre. De deux : je connais tes journées et tu les passes à bosser comme une folle. Et de trois : parce que si c’était le cas, je serais forcément au courant.
— Ouais.
Ragaillardie par ses propos, je lui lance :
— Qui te dit que je ne fais pas ça toute seule.
Me fixant durant plusieurs secondes, je crois l’avoir fait bugger, mais il reprend :
— Ah, mais tu peux faire ce que tu veux avec n’importe quel joujou, ça ne remplacera jamais un homme.
— N’importe quoi, certains joujoux comme tu dis sont plus efficaces que certains hommes.
— Alors c’est que tu n’es pas tombée sur le bon ma chérie, car la priorité d’un homme, un vrai, est de faire jouir sa partenaire.
Ces mots me ramènent à une certaine époque, qui pour moi est tout aussi bien la meilleure de ma vie que la pire.
5 commentaires
Pauline_Spdl_Auteure
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Il y a un an
wendy thévin
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Il y a un an
laure laurent
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Il y a un an
Tayssir
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Il y a un an