Fyctia

— Alors voilà… Nous avons décidé avec Dom de nous offrir des vacances au soleil cet été et nous aimerions que vous veniez avec nous. Qu’en pensez-vous ?

— Ouiiiii, se met à hurler ma fille tout en sautant sur le canapé.

— Ma chérie, peux-tu te calmer s’il te plaît ? lui demandé-je tout en la rattrapant avant qu’elle ne finisse au sol, les quatre fers en l’air.

— Mais je suis trop contente maman, on va partir tous ensemble et je vais pouvoir rencontrer le nouveau z’amoureux de tonton.

— Je comprends que ça te fasse plaisir, mais je t’ai déjà dit et répété que c’était dangereux de sauter sur le canapé.

— Pardon maman, tu as raison, mais tu n’es pas heureuse toi ?

Je prends quelques secondes afin d’y réfléchir et c’est sans doute ce qui l’inquiète le plus. Pour elle, cela correspond à des heures. Je la prends sur mes genoux et lui dit :

— Bien sûr que je suis contente de cette nouvelle ma chérie, mais je ne sais pas si c’est une bonne idée.

Je lève le regard vers Lucas et cherche dans ses yeux un peu de soutien.

— Ne me regarde pas comme ça, Dom et moi en avons beaucoup discuté et on pense que cela vous ferait du bien un peu de vacances en dehors de cette ville, alors quoi de mieux que la mer.

— Mais si justement ce sont vos premières vacances ensemble, ne préféreriez-vous pas les passer que tous les deux ?

— Ne t’en fais pas pour ça, nous aurons bien l’occasion de nous isoler. Ce que nous proposons, c’est de trouver une belle villa et de profiter un maximum de ces deux semaines. Nous pourrons faire des sorties à quatre mais aussi juste vous, entre filles et nous, entre mecs. Alors, qu’en dis-tu ?

— J’en dis que j’adore l’idée. Vous aviez déjà une idée de la destination ou pas du tout ?

— Dom m’a missionné pour ça et je dois t’avouer que j’aurais aimé le faire avec toi ce soir. Il ne m’a pas donné de budget non plus, mais vu que nous allons partager les frais, cela nous permettrait de trouver une location un peu plus chouette.

— Banco.

— Moi, je suis partante, je peux vous aider à chercher ? demande Lucie.

— Je pense que l’on va faire ça juste tonton et moi, comme ça tu auras la surprise.

— Bonne idée maman. Alors, je vais jouer dans ma chambre et tu me diras quand ça sera l’heure du dodo.

— Super ma fille, tu es la meilleure.

— Oui, je sais.

— Bravo pour ta modestie, ma fille.

— C’est quoi la modestrie ?

— La modestie, c’est quand on fait preuve de retenue dans les compliments pour soi-même, ma chérie.

— Ah…

Nous rigolons avec Lucas de sa réaction et il ajoute :

— Tu as bien raison ma puce, on n’est jamais mieux servi que par soi-même dans les compliments. Tu es la meilleure et sois en fière.

Elle lui saute au cou, lui fait un gros câlin puis part en direction de sa chambre. Une fois la porte fermée, nous éclatons de rire.

— Bon sang, je me demandais comment tu allais t’en sortir, blague-t-il.

— Je t’avoue que moi aussi. Bon, je vais chercher mon portable et on commence les recherches ?

— Oui, le temps de finir mon café et d’aller fumer une cigarette.

— Beurk, tu devrais vraiment perdre cette fâcheuse habitude.

— C’est ce que m’a dit Dom aussi et c’est pour cela que j’ai diminué, mais certaines restent indispensables pour moi. Comme celle du matin et celle du soir après le café.

— Je suis fière de toi.

Tandis qu’il sort sur la terrasse, je vais dans ma chambre chercher mon outil pour les recherches, le pose sur la table basse et m’assois à même le sol pour éviter d’être plié en deux. Je lance la page internet et navigue un peu le temps qu’il revienne. Quand enfin il repointe le bout de son nez, suivi de près par une odeur répugnante, je ne peux m’empêcher de lui balancer :

— Tu pues mec, c’est extrêmement écœurant.

— Désolé, j’ai attendu un peu avant de rentrer, mais apparemment, pas assez.

Enfouissant mon nez dans mon col, je réponds :

— Tu dois avoir un ou deux tee-shirts à toi dans le deuxième tiroir de ma commode. Va te changer, ça réduira un peu l’odeur. Je suis vraiment désolée de t’embêter.

— Tu rigoles, c’est normal. Je reviens dans deux minutes.

Il se dirige ensuite vers ma chambre et je m’en veux de lui imposer ça, mais c’est vrai que j’ai de plus en plus de mal avec l’odeur. J’espère sincèrement qu’il arrivera à arrêter.

Après ce changement et un brossage de dents à ce que je sens, il s’affale à mes côtés. Il est tellement près, que j’arrive à sentir qu’il s’est également lavé les dents.

— Merci.

— Ce n’est rien, je comprends.

— Alors, par où tu veux commencer les recherches ?

— J’ai un peu réfléchi pendant que j’étais dehors à me cailler les miches et je voterai bien pour le sud.

— Ça, je m’en doutais un peu, mais où ?

— Bah…

— Tu es du genre Nice, Monaco ou plutôt Bayonne, Biarritz ou encore Marseille, Narbonne ?

— J’avais davantage l’idée… Agde ou plutôt le cap d’Agde.

— Tu veux dire avec ses plages nudistes ? Bah bravo mon grand, mais il est hors de question que ma fille aille faire des châteaux de sable sur ce genre de plages.

— Mais non patate, se marre-t-il. Il y a des tonnes de plages où nous pourrons aller et où ta fille ne risquera rien. Il me semble que j’ai déjà entendu mes parents dire qu’ils y allaient quand j’étais plus petit alors ça me tente bien.

— Bon, on va déjà commencer par faire des recherches sur les sites de locations de vacances et on verra bien ce qu’on trouve.

— Ça me va. Tu tapes ou je le fais ?

— C’est bon, je m’en charge.

Sur ce, je ne perds pas de temps et inscris les différents renseignements.

— Combien de chambres faut-il ?

— Je dirais au moins trois.

— Je peux dormir avec Lucie si cela est plus pratique.

— Ne dis pas de sottise. Vous ne dormez déjà pas ensemble ici alors, vous le ferez encore moins en vacances. Tu t’imagines devoir supporter ses babillages le soir alors que tu n’as qu’une envie, c’est du calme ?

— Non, tu as raison. Va pour trois chambres.

Je continue de taper, puis appuie sur le bouton « chercher ». Plusieurs résultats s’affichent. Nous les passons en revue, mais rien ne nous attire. Nous surfons sur plusieurs sites, changeons quelques critères afin de voir différentes possibilités mais… rien.