Rosie AVELINE Faire briller l'avenir Chapitre 8 - Help

Chapitre 8 - Help

Un bruit de cafetière résonna dans la cuisine. C’était le signal que Victoria attendait depuis un bon moment maintenant. Cette fois, elle avait ouvert les yeux bien avant le lever du soleil. La veille au soir, elle avait élaboré « un plan ».

Léna, la reine de l’organisation se serait carrément moquée d’elle devant la pauvreté de son plan, mais c’était tout de même mieux que ce qu’elle avait l’habitude de faire.

Nourrie de son improbable dîner et les doigts poisseux de beurre de cacahuètes, elle avait pris des notes pour calculer la somme hebdomadaire nécessaire à sa survie.


La nuit avait été courte et agitée, le décalage horaire et l’extrême fatigue s’étaient envolés pour laisser place à une petite angoisse de plus en plus vive.


**

Je débarquais dans la cuisine, aussi fraîche qu’un verre de rosé abandonné en soirée :


- Bonjour Madame… euh, Mia, j’espère que vous avez bien dormi, claironnais-je.

- Bonjour et un ton en dessous, mes oreilles se porteront mieux, me fusilla Mia en ouvrant un placard au-dessus d’elle

- Ah, euh… Désolée, dis-je presque en chuchotant.


Mia se servit une tasse de café et m’en proposa une en se retournant pour me faire face dans un effort qui semblait lui coûter :

- Non merci, j’aime autant l’odeur du café que j’en déteste le goût donc ça ira.


J’entendis ma propre voix aussi sèche que du papier de verre, immédiatement je regrettais ma réponse.


Punaise Victoria, si la sorcière te propose quelque chose, même si c'est empoisonné tu le prends !! Quelle gourde, me houspillai-je intérieurement.


Sans surprise, Mia leva les yeux au ciel d’exaspération et… je ne pouvais que la comprendre.


- Le temps a l’air plus clément aujourd’hui n’est-ce pas, tentais-je pour amorcer la discussion.

- Vous avez une sacrée vue, parce que compte tenu de l’heure qu’il est, il fait encore quasiment nuit dehors, mais j’ai peut-être loupé une sortie matinale.

- Non pas vraiment, j’ai juste remarqué par ma fenêtre qu’il ne neigeait pas ce qui est mieux qu’hier.

- Si vous comptez réellement rester ici, il va falloir vous habituer à la neige. Elle est arrivée tôt cette année mais on en a facile jusqu’en mars, me répondit-elle en avalant sa boisson debout dans la cuisine.


Mia n’avait pas l’air d’être une personne à perdre son temps, ni à bavarder, ni à manger et a priori, ni même à boire un café.


Je hochais la tête un peu bêtement, demeurant immobile à l’entrée de la pièce. Certainement parce qu’elle s’impatientait, Mia vint à mon secours :

- Vous avez besoin de quelque chose ou vous restez juste pour l’odeur du café, railla-t-elle.

- En fait oui, dis-je d’un ton hésitant. Lucas m’a proposé de l’aide pour que je trouve un travail ici, j’aurais voulu le rappeler mais je n’ai pas son numéro. Je me demandais si vous seriez d’accord pour me le donner.


Rester debout déclenchait systématiquement une douleur sourde dans mon genou. Ma confiance dégringola encore de quelques mètres à un tel point que je n’imaginais pas que cela fut possible.


Mia termina son café et pivota vers l’évier pour laver sa tasse, si bien qu’elle me tournait le dos. Je ne pouvais pas sonder l’expression de son visage, et en même temps, ce n’était peut-être pas plus mal.


Elle attrapa un torchon et se retourna enfin vers moi avec sa tasse à la main. De loin, on pouvait croire qu’elle était une personne fragile, sa taille et sa stature jetaient le doute quelques instants. Mais lorsqu’elle venait se camper face à vous avec ses yeux transperçant et son air autoritaire, l’image de la femme un peu âgée et faible s’effaçait totalement.


Le numéro de Lucas… C’est à lui de décider s’il veut bien que je vous le donne. Laissez-moi l’appeler, m’expliqua-t-elle.


Sans autre mot, elle sortit et me planta seule dans la cuisine sans que je n’ose bouger.

Mia revint au bout de quelques minutes qui me semblèrent durer une éternité.


- Je prends la route dans 10 minutes, je n’ai pas le temps d’attendre mais Lucas sera à la boutique quand j’arriverai, je vous emmène le voir si vous êtes à l’heure dans ma voiture.


Sa réponse me fit un électrochoc, je partis presque en courant vers ma chambre et lui assurait :

- 10 minutes, c’est compris, j’arrive tout de suite.


**

Le trajet fut aussi glacial que le jour de mon arrivée et la perspective de revoir Lucas ne me rassurait pas. Je n’avais vraiment pas été tendre avec lui la veille, j’espérais qu’il ne m’en tiendrait pas rigueur.


Lorsque Mia gara le pick-up à l’arrière de la boutique, je vis tout de suite Lucas. La porte du magasin était ouverte et il se trouvait dans la réserve.

Il portait une chemise rouge et un jean foncé surmonté de bottines marron clair adaptées à la météo.


Lorsque nos regards se croisèrent, je ne pus m’empêcher de sourire à son visage si sympathique.

Ma réaction n’échappa pas à Mia qui marmonna quelque chose d’incompréhensible. Elle freina un peu brutalement et ayant déjà détaché ma ceinture, mon nez frôla le tableau de bord. Je ne l’évitais que par mes anciens réflexes encore affûtés. Me voir les mains en croix protégeant ma figure firent partir Mia dans un grand éclat de rire.


Son visage s’illumina comme on ne pouvait l’imaginer, je lui lançais un regard noir, ce qui ne l’arrêta pas du tout.


Super, et maintenant, elle essaie carrément de me faire avoir un accident, je n’arriverais jamais à survivre une semaine à cohabiter avec cette vieille folle, me hurlais-je intérieurement.


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5 commentaires

Anna.

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Il y a 2 ans

Plus que 4 😉

iris monroe

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Il y a 2 ans

Ton titre annonce un vaste programme. ma petite contribution en ce jour pluvieux de grisaille. Vive Noel! 🎄☃️🎅🌠

Lexa Reverse

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Il y a 2 ans

merry coup de coeur :)

ELISABETH GUERIN

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Il y a 2 ans

Hâte de lire la suite...
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