Shaddie.M Lynss Fâcheuse Colocation ou Pas CHAPITRE 10 1/2 [GABRIEL]

CHAPITRE 10 1/2 [GABRIEL]

GABRIEL


— Je peux savoir pourquoi tu portes des lunettes de soleil ? Il n’y a pas un seul rayon de soleil au-dessus de nos têtes, je m’exclame, à l’égard d’Iris quand elle arrive près de moi.


Elle retire sa fine écharpe et son manteau, mais pas les affreuses lunettes qui cachent une partie de son visage. Je fronce les sourcils.


Je peine à comprendre les personnes qui s’échinent à se trimballer avec cet accessoire quand qu’il n’y a même pas les prémices d’un beau soleil à l’horizon.


C’est d’un ridicule. Et qu’Iris ose se montrer si ridicule me surprend.


J’attends qu’elle s’installe en face de moi à l’une des tables intérieures du Le Lunel. Un petit restaurant avec une vue agréable sur le port et dans lequel je l’ai invité pour un déjeuner, en ce samedi midi.


— Tu m’expliques ?


— Quoi ? grogne-t-elle.


— Pourquoi diable portes-tu des lunettes alors que le temps ne le permet pas ? Et qu’est-ce qu’elles ont tes lèvres ? lui demandé-je, en constatant de l’irritation autour de ces dernières, en plus des vilaines gerçures.


— Je reviens d’un séjour de trois jours au ski, m’apprend-elle.


— En semaine ?


— Les week-ends il y a beaucoup trop de monde. Au moins, là, on a pu profiter des pistes en toute tranquillité.


— D’accord, mais cela ne m'explique pas pourquoi…Oh, fais-je soudain, quand mon esprit fait le lien entre lunettes teintées, peau irritée, lèvres gercées et ski. Tu ne t’es pas protégé ?


— Belle déduction, me répond-elle sèchement, avant de retirer ses grosses lunettes. Tu ris et tu es un homme mort.


Bordel ! Malgré son regard menaçant, j’ai bien du mal à me retenir. Elle a deux beaux ronds bien dessinés et bien blancs qui encerclent ses yeux bleus.


— Le ski te va à ravir, très chère. Aïe ! T’es dingue ! je gronde m'avoir frappé au tibia avec son talon.


Elle n’y est pas allée de main morte, la garce. Ça fait un mal de chien.


— J’en ai eu assez avec Lewis, me dit-elle. Alors à ta place, je m'abstiendrais de faire le moindre commentaire.


— J'avais oublié à quel point tu étais amusante. Bon ! je reprends, en me redressant sur ma chaise. Tu sais qu’aller au ski c’est comme aller à la mer. Alors, qu'est-ce qui t'a pris de faire l'impasse sur la crème de protection ?


— Je n’ai pas pris d'écran total, parce qu’il n'était pas censé faire aussi beau, fulmine-t-elle. Dans la seule pharmacie présente dans le coin, il n’y avait pas une seule foutue crème solaire.


— Et tu as quand même skié ?


— J’étais là pour ça, crétin. Je n’allais pas rester comme une idiote dans le chalet, tandis que Lewis, John et Nathalie s’amusaient sur les pistes. Mais maintenant je peux te dire que je le regrette, grimace-t-elle. C'est horrible. J’ai le visage qui me pique et je ne ressemble à rien. Au bureau, je suis obligée de les garder. Heureusement que je peux me le permettre, sinon je serais sujette aux moqueries.


— J’espère pour toi que tu n’en as pas pour longtemps. Autrement, ils vont surtout finir par croire que tu fais trop la fête.


— C'est de toi que tu parles là ? me tacle-t-elle. Bien ! Et si on commandait. J'ai faim.


Elle attrape le menu en main, j’en fais de même, mais je n’arrive pas à détacher mon regard de ma cousine. Le contraste qu’il y a entre le bronzage et le reste de son visage rougi par l’irritation est saisissant.


Je reçois à nouveau un coup de pied bien senti sur mon tibia.


— Putain ! Arrête ça ! Je n’ai rien fait, en plus, grogné-je.


— Cesse de me regarder.


— T’es complètement folle ma parole, grommelé-je.


— Bien ! À part me maudire, as-tu des choses intéressantes à me dire de ton côté ? me demande-t-elle, le regard toujours vissé sur les nombreux plats que propose le restaurant.


— Comme quoi ?


— Je ne sais pas…Tu pourrais peut-être me dire où tu en es dans ta recherche d’emploi ? propose-t-elle.


— Bon sang Iris ! S’il te plaît, juste une seule fois, pouvons-nous parler d'autre chose que de sujets qui fâchent.


— Tu n’as rien cherché du tout, en fait, elle me dit, en faisant fi de ma demande. Tu es exaspérant.


— Tu sais très bien ce qu'il en est, répliqué-je, en me passant une main dans les cheveux.


— Je ne te comprends pas, enchaîne-t-elle, en relevant ses yeux vers moi. Tu as toutes les cartes en main pour avoir un travail respectable et toi tu te complais dans une vie qui ne t'apporte rien d'autre qu'un plaisir éphémère.


— Et je ne vais pas m'en plaindre.


— Gabriel, je t'en prie, soupire-t-elle. Si je te saoule avec ça, c’est parce que je n'aime pas le fait que tu prennes ça à la légère. Je m’inquiète pour toi. Pour ton avenir. Et je ne suis pas la seule.


— Je sais, mais vous n’aurez plus à vous inquiéter pour moi. J’ai pris conscience que je ne pouvais plus rester en dehors de l’activité humaine. Simplement, il me reste à trouver une autre façon de mettre en avant mes talents de chef cuisinier et pâtissier. J’y réfléchis, tenté-je de la rassurer.


Même si la pointe d’inquiétude persiste au fond de son regard, elle prend en considération mes paroles.


— Je vais te croire pour cette fois-ci.


— Merci. Maintenant, parlons d’autre chose, veux-tu ?


— Si tu veux. Ah ! Eh bien, parlons de ta nouvelle colocation. Voilà un sujet très intéressant. Comment ça se passe ? me lance-t-elle, un grand sourire sur ses lèvres fines.


Mince.




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3 commentaires

Laurie Lecler

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Il y a 2 jours

Allez Iris, attaque

Shaddie.M Lynss

-

Il y a 2 jours

Ah sacré Iris 🤭
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