Je viens d'arriver dans un village tellement perdu sur la carte. Une toute petite ville où je ne connais personne. 1500 Habitants, une rivière et des vignes. Un village pourtant charmant. Un village que je n'aurais pas cru autant aimer et avoir du mal à quitter. Mes parents et moi, avons échouer dans ce village de justesse, nous devions déménager dans une ville à quelques kilomètres de là, mais au dernier moment, bagages en mains sur la route, nous apprenons que la maison n'est plus disponible. Ils nous a fallu trouver une solution de secours. C'était là. Un village au charme médiéval, avec ses maisons en pierres, sa vieille église et les chemins pavés. Un an se passe sans action, sans passion, sans découvrir quoi et qui que ce soit. Un an passé enfermée chez moi, en recherche peu active de travail, toujours chez mes parents. J'ai 19 ans et j'ai essayé de sortir, de rencontrer les jeunes de mon âge, mais je ne m'y suis pas sentie à ma place. Je ne me suis jamais sentie, nul part, à ma place à vrai dire. J'ai toujours, aussi loin que je me souvienne, été différente des autres. Un été, un des restaurants du village cherchait un extra pour la saison. Je postule. A seulement quelques mètres de chez moi, je pourrais y aller à pieds, la facilité. Me voilà serveuse le temps d'un été, en tout cas pour commencer. C'est à ce moment là que tout va déraper . Ce sentiment, celui qui actuellement me tord l'estomac, me rend nostalgique et mélancolique. A croire que je suis faites pour ces états d'âme. Etat morose et triste. Ces souvenirs me hantent, je nous revois, revivre les scènes encore et encore. Les premiers gestes, les premières allusions, la première soirée. Comment en suis-je arrivée là? Quand tout me poussait à arrêter. La triste réalité c'est je n'ai pas voulu arrêter. Je l'ai choisi, je l'ai voulu et me voilà ici, couchant ces lignes, jour par jour ou presque. Mes pensées et moi dans mon journal un peu trop privé.