Fyctia
Chapitre 28
Aujourd'hui, avec Elijah, nous avons décidé de nous retrouver chez lui après les cours pour pouvoir trouver des solutions afin qu'il diminue sa consommation de cannabis. Il faut le faire progressivement, sinon, il ne va jamais tenir.
_Coucou, dit Ethan en s'asseyant à côté de moi.
Je me tourne vers Elijah en lui faisant les gros yeux. Ça fait longtemps que nous l'avons pas vu.
_Salut, je dis en ne lui donnant pas beaucoup d'importance.
_Vous vous êtes bien amusés sans ma présence ? demande-t-il.
_Exactement. On se demande pourquoi tu es revenu, lui répond Elijah.
_Je ne pouvais pas louper ces cours, dit-il en sortant des feuilles et un stylo.
Je soupire. Je le supporte de moins en moins.
_Ah bon ? Pourtant ça fait des jours qu'on n'a pas vu ta belle gueule, répond Elijah.
Je me tourne vers lui et j'essaie de lui faire comprendre avec mon regard que ce n'est pas le moment de chercher les emmerdes. Surtout que si nous haussons le ton, on va se faire engueuler par les autres étudiants. Cependant, Elijah ne m'accorde aucune importance.
_Ça me fait plaisir que tu me trouves beau, lui répond Ethan en lui envoyant un clin d'œil.
_Ouais, personne peut résister, hein Hazel ?
Je fais une seconde fois les gros yeux à Elijah. A quoi il joue ?
_T'inquiète pas pour ça, répond Ethan.
Elijah soupire, et il tourne sa tête en direction de la prof pour continuer à suivre le cours.
Étonnamment, nous finissons l'heure dans le silence, et aucun des deux garçons ne l'ouvre.
Nous sortons de la classe, Elijah et moi nous dirigeons vers sa voiture.
_Hazel !
Putain c'est pas vrai... Je me retourne vers Ethan.
_Quoi ?
_Demain soir je fais une soirée, tu devrais venir.
_On va y réfléchir, répond Elijah.
_Vous êtes enfin en couple ?
_Non, je réponds.
_Et bah alors ? J'ai invité Hazel, pas toi, lui répond Ethan.
_On va y réfléchir, je réponds. Je ne connais personne, avoir mon ami d'enfance sera parfait pour que je sois à l'aise.
_Très bien. Faites comme vous voulez les amoureux. Il me faut ton numéro, pour que je t'envoie l'adresse.
Mais je rêve ?
_Je connais ton adresse Ethan, répond Elijah.
_Tu connais celle dans l'Utah. Pas celle d'ici. Je préfère l'envoyer à Hazel, si tu vois ce que je veux dire.
Leur guerre froide commence vraiment à me peser sur le moral. Je n'ai pas besoin de ça.
_Sauf que c'est lui qui m'emmène, Ethan. Donne-lui l'adresse, et je viendrai. On gâche du temps pour rien, là. Ou donne-moi l'adresse maintenant, pas besoin de mon numéro de téléphone. Tu joues du théâtre alors qu'il n'y a même pas de public, c'est fatiguant.
Le jeune garçon concerné soupire, et il daigne enfin à donner son adresse à Elijah. Je le remercie, et mon ami d'enfance et moi montons dans sa grosse voiture. Ethan s'éloigne, et nous pouvons enfin être tranquilles.
_Il est insupportable, je dis.
_J'ai tellement envie de le remettre à sa place, dit Elijah. Tu veux aller à sa soirée ?
_Je pense que ça pourrait être bien pour justement lui dire de se calmer, et d'apaiser les choses.
Elijah rigole amèrement.
_Tu veux faire ça à une soirée ? Chez lui ? Alors qu'il y aura du monde, donc il aura l'occasion de faire le malin devant toutes les personnes présentes ? Et qu'il y aura de l'alcool, donc il aura encore plus le culot de faire le chaud devant tout le monde ?
_Elijah... On pourra s'amuser. Une soirée où on ne connaît que nous deux...
_Justement, j'ai peur de voir des gens que je n'aime pas, me coupe-t-il.
_C'est encore à propos de cette soirée dans l'Utah ? je demande.
Elijah démarre le moteur de la voiture. Il fait ce geste car il est mal à l'aise, et il a besoin de faire une pause avec cette discussion.
_Certainement. Je ne sais pas Hazel...
_Écoute, je te propose qu'on y aille. Si il y a des gens que tu n'aimes pas, on décalera autre part. On peut aussi leur montrer qu'on est très bien occupés tous les deux, je dis en posant ma main sur sa cuisse.
Il la prend dans la sienne, et il la repose sur mes genoux. Il tourne sa tête vers la mienne, et me regarde droit dans les yeux.
_Je ne veux pas te présenter à eux comme ma copine car premièrement, tu ne l'es pas, et deuxièmement, ça va encore plus me foutre la merde. Si les gens qui seront présents sont bien les gens à qui je pense, ça va être le carnage. Tu n'as jamais vu des personnes comme cela, crois-moi.
_Je ne t'ai jamais demandé de me présenter en tant que «copine». Et tu me rends curieuse à me dire tout ça, je veux voir.
_On ira puisque tu en as envie. Mais je te préviens, dès que y'en a un qui fait le malin avec toi ou avec moi, on part. Y'aura pas de discussions, ni de débats possibles. Si je me retrouve piégé et que je me lâche sur eux, faudra pas te plaindre comme la dernière fois au snack.
_Je comprends bien, mais arrête de mettre tout sur leur dos ou le mien. D'accord, tu as beaucoup de colère envers eux et aussi à l'intérieur de toi-même, mais c'est toujours toi qui contrôle ton corps. Arrête de me faire croire que c'est l'inverse. Ton esprit travaille avec ton corps. Aucun des deux n'a le pouvoir sur l'autre, ils sont en collaboration. Si tu prétends le contraire, c'est que tu ne sais pas te gérer, c'est tout.
Elijah commence à rouler doucement pour sortir du parking. Encore ce fameux geste pour se distraire.
_Je compte sur toi pour qu'on réussisse notre objectif, je rappelle à Elijah.
Ce dernier lève les yeux au ciel face à ma remarque pleine de sous entendus.
_Je sais ce que je fais, ne t'inquiète pas.
_Je pars du principe que je te fais confiance, je réponds.
Il prend une grande inspiration, et nous conduis jusqu'à chez lui dans le silence. Je sais que je suis dure avec lui, mais il a besoin de ça. Si je le brosse dans le sens du poil, il ne va pas prendre notre objectif sérieusement, et je ne vais pas réussir à le motiver. Il faut vraiment qu'il arrête toutes ces choses. Sinon, je vais le perdre.
Nous rentrons chez lui, et comme mon ami d'enfance avait prédit, sa mère n'est pas présente puisqu'elle travaille. Je suis Elijah jusque dans sa chambre, et je m'installe sur son lit. Cet endroit me rappelle de bons souvenirs... Je m'éclaircis la gorge avant de me tourner vers Elijah afin que mes pensées ne me piègent pas.
_Bon... On commence par quoi ?
Mon ami d'enfance soupire avant de se tourner vers moi à son tour.
_Je ne sais pas... C'est toi qui m'a embarqué de cette affaire.
Je fronce les sourcils.
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