Fyctia

Moon

Austin Giorgio.

Je demandais ensuite à Raph de m’attendre dans la tente en prétextant que je devais aller prévenir mes collègues que nous avions un visiteur en plus qui resterait avec nous pour la journée.

Mais j’avais menti. Oui encore. Je sais...

Mais il fallait vite que je trouve Sarah pour la prévenir.

Je ramassais mes affaires le plus rapidement possible, les jetais dans mon sac et me mis presque à courir vers les jardins où devait se passer l’atelier du jour.

Après avoir buté deux fois contre une pierre et failli me ramasser une fois, je laissais tomber mon masque qui me retenait de crier et me mis à courir en direction des filles.

Sarah afficha un regard étonné, presque inquiet et je m’en voulu de lui demander ça.

“Sarah… Commençais-je encore toute essoufflée, je dois te parler… C’est… Important.”

Je posais mes mains sur mes genoux et penchais la tête pour reprendre de l’air.

Les filles se regardèrent et eurent l’air d'avoir compris le message puisqu'elles s’éloignèrent tour à tour.

Je me promis ensuite de les remercier dès que je les reverrai.

“ Bon, maintenant dis-moi ce qu’il se passe et pourquoi tu as l’air si paniquée ! commença Sarah.

- Ne m’en veux pas par pitié, je suis désolée…

- Hazel, tu dois me dire ce qu’il se passe. Et ensuite seulement je pourrais estimer si je dois t’en vouloir ou non.”

Je soupirais.

“ Ok, je t'ai déjà parlé de Raph, mon meilleur ami, mais ce que tu ne sais pas c’est pourquoi nous ne nous sommes presque pas parlé du mois… En fait c’est que…

– Hazel, ne tourne pas autour du pot bon sang !

– Avant que je ne parte, Raph m’a fait une déclaration et nous nous sommes mis d’accord pour nous laisser du temps à chacun pour lui passer à autre chose et moi, découvrir qui j’étais. Sauf que Raph est ici. Dans ma tente.

– Attends, quoi ?!

– Il est ici et il a vu un dessin que j’avais fait de toi et…”

Je m’interrompis en voyant son regard changer et ses joues rougir.

“ Tu pourrais peut-être me le montrer, que je…

– Sarah ce n’est pas le moment, la coupais-je. Raph a vu le dessin et j’ai dû lui expliquer qui tu étais mais je ne me voyais pas lui dire que j’étais en couple, du moins pas tout de suite, pas quand il y a un mois il me faisait sa déclaration d’amour.

– Donc tu lui as dit quoi ? Me demanda-t-elle avec un regard que je ne sus pas déchiffrer.

– Que tu étais ma collègue et la voisine de mon grand-père.”

Je me tus en grimaçant, attendant qu’elle dise quelque chose.

“ Tu as le droit de m’en vouloir mais je préfère que tu cries plutôt que tu ne me parles plus, continuais-je.”

Je me sentis lamentable, mentir à propos de sa relation le premier jour était une putain de mauvaise idée et c’était aussi, terriblement cliché...

“Tu as eu raison de faire ça..

- Oui je sais je…”

Attendez, quoi ?

J'écarquillais les yeux et elle rit. Son rire entraîna le mien et je me promis de la faire rire autant de fois que je le pouvais. J’aimais la voir sourire, la voir heureuse. Et surtout en être la cause.

C’était dingue à quel point je m’étais vite attachée à elle.

“ Merci, merci de me comprendre” soufflais-je.

Et je l’attirais ensuite vers moi pour l’embrasser.

Moi qui avais toujours pensé que cette histoire de papillons dans le ventre n’était qu’un mythe, je pouvais enfin éclaircir ce point : c’était bel et bien vrai.

J’avais une putain d’impression qu’une multitude de papillons s’envolait dans mon estomac. Cette pensée me fit sourire contre ses lèvres tout en lui caressant la joue.

Ses yeux semblaient pétiller et ses lèvres étaient rouges et gonflées. Je me mordis la lèvre tout en fixant les siennes. C’était sexy.

Je m’apprêtais à l’embrasser à nouveau quand j’entendis Raph m’appeler.

Je l’avais presque oublié.

Presque.

Je me détâchais rapidement de Sarah sans oublier de lui souffler un merci et me tournais vers Raph qui entrait justement dans les jardins.

“Désolée de ne pas t’avoir attendue Hazel, j’avais envie de découvrir un peu plus l’endroit où tu vis et je dois dire que c’est superbe ! S'exclama Raph en souriant grandement.

- C’est gentil de votre part, jeune homme, répondit la directrice qui venait d’arriver.

- Je suis sincère Madame, c’est dommage que je ne puisse pas rester ici travailler ! Enfin bon, continua-t-il en haussant les épaules, vous allez organiser un atelier de cuisine ?

- C’est ça, et vous pouvez d’ailleurs rester pour nous aider, des bras en plus ne nous feront pas de mal monsieur...

- Raphaël, ” s’empressa de répondre celui-ci et la directrice, après avoir acquiescé, partit rejoindre son bureau non sans m’avoir adressé un signe de la tête.

“ Donc, repris-je en faisant signe aux animateurs de se rassembler, je vous présente Raphaël, il viendra ici pendant quelque jours alors n’hésitez pas à sympathiser avec lui. Mais attention, c’est mon meilleur ami alors vous avez intérêt à ne pas le laisser de côté !” Terminais-je avec un doigt levé.

Raph en profita pour me coincer la tête entre son bras et me passer la main dans les cheveux. Joueuse comme j’étais, je fis semblant de suffoquer et tout en riant, il me relâcha.

“ Et bah dis donc, si j’avais su que tu pouvais parler devant d’autres personnes que moi avec autant d’assurance, je serais venu voir ça avant !”

Je lui tapotais ensuite l’épaule en riant mais je me rendis compte qu’il n’avait pas tellement tort… J’avais beaucoup changé en l’espace d’un mois. J’étais arrivée ici sans savoir quoi dire ou faire, sans avoir confiance en moi et surtout, sans savoir ce que je voulais faire ou qui j’étais. Mais j’étais maintenant en phase avec moi même et j’acceptais petit à petit toutes ces parties de ma personnalité que je rejetais avec tant de vigueur avant.

Je lui demandais ensuite de me suivre afin que je puisse lui présenter Sarah.

“Raph comme je te le disais, voici Sarah et Sarah, voici Raph !”

Il lui tendit la main que Sarah accepta volontiers et comme si cela ne suffisait pas, il rajouta :

“ Hazel ton dessin est vraiment ressemblant ! ”

Je rougis de plus belle et lui pris la main pour le présenter à Gwen tandis que j’entendais Sarah rire derrière moi.

Une pure merveille je vous le dis.