-Nightsouls- Et je ne t'ai plus jamais quittée Chapitre 1. ( Partie 2 )

Chapitre 1. ( Partie 2 )

Dog Days are over

Florence + The Machine



Des larmes coulèrent sur ses joues et tendrement je les essuyais, cette conversation était dure pour chacun de nous mais elle était nécessaire.


Tout ce que j'espérais c'est qu'il apprenne à passer à autre chose.


Nous nous enlaçâmes comme si c'était la dernière fois que nous nous voyions et consolions nos cœurs meurtris. Lui parce que je ne l’aimais pas comme il l’aurait voulu et moi parce que j'étais désemparée par mon absence de sentiments.


Ne pourrais-je jamais aimer autrement que de cette façon ? Etais-je destinée à ne rien ressentir de plus profond que cela ? Pourquoi devais-je briser le cœur de la personne qui compte le plus pour moi ? J’aimais Raph de tout mon cœur mais d’un amour fraternel. Il a été mon premier coup de foudre, mon coup de foudre amical. Nous avons fait presque toutes nos premières fois ensemble mais sûrement que la partie “être en couple pour la première fois” ne devait pas faire partie de la liste… 


Nous nous séparâmes doucement et c’est toujours dans un silence rempli de peine et de remords qu’il me reconduisit chez moi.


Je l’embrassais tendrement sur la joue avant de sortir. Sans me retourner je m’avançais jusqu'à chez moi et même si je sentais son regard dans mon dos, je fermais la porte de chez moi dans un bruit sourd.


Inspirant un grand coup, je tâchais de ne pas trop faire de bruit, sachant que mes parents devaient déjà être au lit.


Il n’était pas encore minuit et pourtant ma conscience m’ordonnait de m’excuser encore et encore pour ne pas avoir fait les choses correctement, pour avoir fait souffrir mon meilleur ami, pour avoir été aveugle toutes ces années.


Je m’endormis quelque peu amorphe, assommée par ma culpabilité et rongée par l’inquiétude que rien ne soit plus comme avant. 



Le lendemain je me réveillais en panique : comme chaque matin je n’étais pas capable de me réveiller sans me rendormir quelques secondes plus tard, me mettant chaque jour un peu plus dans la panade.


Dans deux heures je partais pour l’aéroport et je n’avais encore rien préparé… On voyait bien ici la pro de l’organisation ! Je m’encourageais mentalement et me jetais hors du lit…


Mauvaise idée puisque je me pris les pieds dans la couette. Mon pied se tordit violemment avant que je ne me fracasse finalement le visage contre la vitre de la fenêtre, le nez dégoulinant de sang et la bouche ouverte prête à hurler de douleur pile en face du regard ébahi des enfants de mes voisins.


Pour le glamour on repassera !


Je me relevais doucement tout en essayant tant bien que mal d’éponger le sang avec ma manche déjà tachée. 


Et comme si cela ne suffisait pas, je remarquais l’énorme trou dans mon pantalon placé sur le devant de ma cuisse. 


“Mais putain, c’est vraiment comme ça que ma journée va commencer ? 


Ne me laissant pas abattre je sortis la valise de mon placard avant d’y jeter mes affaires sans même y jeter un seul regard, de toute façon n’étant pas une grande fan de mode, je n’avais pas non plus un choix infini. Non pas que je n’aimais pas m’habiller avec classe, c’est juste que

je ne voyais pas l'intérêt de passer sa vie dans les magasins surtout si le but premier était de surconsommer.


Je pense que vous avez compris que je ne suis pas vraiment tendre avec mes vêtements mais la situation l’obligeait : j’étais en retard ! 


Rassemblant le reste de mes affaires dans d’autres sacs, je vérifiais que tout était en ordre.


Une fois sûre de ne rien avoir oublié, je fermais la porte de ma chambre en me promettant d’y revenir plus sereine et plus sûre de moi, grandie.


Je poussais le fauteuil roulant de mon père jusqu’à la fenêtre et embrassais une toute dernière fois ses joues maintenant creuses avant de monter dans la voiture.


Préférant conduire pour éviter de laisser l’anxiété s’emparer de moi à l’idée de quitter mon père, je suivais consciencieusement la route des yeux, enclenchant chaque commande quand il était nécessaire.


Ma mère, à côté de moi, restait silencieuse. A 19 ans c’était la première fois que je m’éloignais autant et pendant aussi longtemps. Pourtant, l'habitacle restait silencieux. J'évitais le plus possible de rester enfermée avec mes parents dans un si petit espace mais pour une raison qui m'était inconnue, ma mère avait voulu m'accompagner.


Changer de pays était une bonne opportunité pour moi, l’occasion de découvrir une toute autre vie. L’occasion de me découvrir.


Et rien qu’en ayant cette pensée rassurante, je souris. J’étais décidément prête. Prête à me rencontrer. Enfin.

Tu as aimé ce chapitre ?

3

3 commentaires

Lily Bn

-

Il y a 4 mois

Hâte de voir ce que ça va donner, le canada !

Samantha Beltrami

-

Il y a 5 mois

Bienvenue dans le concours ✨

-Nightsouls-

-

Il y a 5 mois

Merci beaucoup ! 🕯️
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.