Fyctia
Chapitre I
-Mesdames et Messieurs, la reine Geneva !
-Gloire à la reine ! Crièrent-ils, tous en cœur par dessus la fanfare.
-Fille de Aliyah, veuillez faire honneur à la princesse May, héritière du royaume Eau.
Dernières acclamations et ultimes chants de clairons.
Les gens se levèrent et nous regardèrent. Ma tante marchait en tête, au côté de ses deux gardes royaux, quant à moi, je la suivais en essayant de ne pas me prendre les pieds dans ma longues robe en tulle bleu. Mes longues cheveux tombaient au bas de mon dos, s'accrochant à certain moment aux petits cristaux de ma robe.
Je détestais ces soirées. J'avais horreur de toute cette mascarade, qui avait pour but de montrer aux autres factions qui était la plus puissante.
Ils cherchèrent tous à accaparer l'attention de leur reine, et poliment cette dernière s’arrêtait pour leur parler.
Alors qu'elle leur faisait la discussion, je contemplais la salle. De lourd rideaux violines pendaient aux fenêtres dont les carreaux étaient tellement lustrés, qu'ils paraissaient inexistant. Au plafond des lustres en cristaux illuminaient la pièce, en reflétant de douces lumières. Un décoration luxueuse et sophistiquée, qui me paraissait froide et austère. Créées par les fées d'eaux, seules de petites bulles, qui flottaient dans l'air me firent sourire.
Comme si elles m'avaient entendue, une fée passa devant mes yeux et me fit un signe de la main pour me saluer, faisant voler quelques petites étincelles.
-May, quelle magnifique jeune fille êtes vous devenu.
Un homme, vêtu de velours bleu, s'approcha, accompagné d'une femme à son bras.
-Vous ressemblez de plus en plus à votre mère.
-Bonsoir Scherman, quel plaisir de vous voir ici.
Tante Geneva vint à m'a rescousse, comme à chaque fois. « Scherman » semblait me connaître, contrairement à moi. Elle me glissa à l'oreille qu'il s'agissait d'un des élus d'Erybel. Les élus étaient responsables des pourparlers entre les différentes factions.
Je n'avais qu'une hâte : partir. Pour seulement quelques heures. Quelques heures qui seront à moi et où je pourrais m'évader sans être surveillée.
*
Eau était une belle faction. Si l'on regardait au loin, on pouvait apercevoir les cascades surplombant la citée. Cela m'avait toujours paru paisible mais aussi, quelque part, tellement faux. Je ne connaissais du monde que ce que l'on voulait bien me montrer.
Ce soir du haut d'une terrasse ouverte sur la pièce où ce déroulait cette mise en scène, je regardais les lumières scintillantes et m'imaginais traverser les différents chemins menant jusqu'à la colline pour y découvrir le reste d'Erybel. Je fermais les yeux et inspirais profondément.
Un ricanement me fit tourner la tête. Un homme était appuyé contre le mur en pierre, les mains dans les poches. Dans la pénombre, je ne voyais pas son visage mais il était grand avec de larges épaules.
Je décidais de ne pas lui prêter attention, et retournais dans mes pensées. Mais, malheureusement pour moi, l'homme en décida autrement.
-Tu semble bien pensive.
-Et vous, vous semblez bien vous ennuyez, rétorquai-je.
-Je crois que nous sommes deux dans ce cas.
Sa voix rauque me faisait sentir comme une proie devant un danger. Je le regardais et le découvris assis sur un muret en pierre. Il était différent de toutes les autres personnes que j'avais pu rencontrer. Il y avait un côté provocateur dans son attitude. Il leva la tête, et fut surpris de me voir l'observer. Lorsque ses yeux rencontrèrent les miens, j'eus un sentiment de déjà vu. Il se leva et s'avança.
-Qui êtes vous ?
Il ne me répondit pas, et la sensation de le connaître se fit plus grande lorsqu'il me sourit.
Il devait avoir mon âge, peut-être une ou deux années de plus maximum. Habillé simplement, sa veste et chemise blanche négligemment ouverte de quelques boutons, ainsi que les quelques mèches brunes indisciplinées, qui lui tombaient sur le front, lui donnaient des airs de tombeur. Il était beau s'était indéniable, mais il y avait une part sombre chez cet homme qui m'attirait.
C'est lorsque je perçus la couleur de ses yeux, un mordorée aux légères nuances de vert, que je sus que je le connaissais.
-Nous nous connaissons.
Cela sonnait pas comme une question. Je n'avais pas besoin qu'il me le confirme, je le savais.
Il fronça ses sourcils et détourna son regard.
-Il ne vaudrait mieux pas.
-Pardon ?
Il m'affronta du regard. Il n'était pas d'ici, j'en eus la certitude.
-Qui êtes vous ?
-Princesse May !
Léonard arriva et me sourit en me faisant un signe de tête. Le moment était arrivée.
Je voulus adresser un dernier mot à l'homme, mais il avait déjà disparu.
-May, que ce passe t-il ?
-Il … il y avait... je soupirais de frustration... Rien, il n'y a rien.
-Tu n'as que deux heures devant toi, et dix minutes pour sortir d'ici avant que le nouveau garde arrive aux portes.
-Bien, allons-y.
3 commentaires
Cindy.C_Auteure
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Il y a 8 ans
E_L
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Il y a 8 ans
SallyHimekoHales
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Il y a 8 ans