Fyctia
L’Ombre d’une Menace
Jérémy regagna sa chambre d’un pas lent, son esprit encore englué dans la scène qu’il venait de quitter. Une tension sourde pulsait dans son crâne, et lorsqu’il ferma la porte derrière lui, il sentit une vague d’émotions l’assaillir de plein fouet.
Terreur.
Peur.
Incompréhension.
L’atmosphère du dortoir était saturée de ces sentiments intenses, comme si chaque pensée, chaque frisson, s’étaient imprimés dans l’air même. C’était une marée invisible qui le submergeait. Son don, cette maudite capacité à ressentir les émotions des autres, faisait vibrer son corps de mille sensations étrangères.
Il inspira brusquement, pris d’un vertige, et s’appuya contre le mur.
— Jérémy, ça va ? demanda Léo, toujours éveillé, le visage marqué d’inquiétude.
Jérémy secoua la tête, ferma les yeux et tenta de reprendre le contrôle. Il connaissait ce processus. Il savait quoi faire.
— Aide-moi, souffla-t-il entre deux respirations hachées.
Léo comprit immédiatement. Il se plaça devant lui et posa une main ferme sur son épaule.
— Les exercices de Harlow, tu te souviens ?
Jérémy hocha la tête et se força à calmer son souffle. Il concentra son attention sur ses sensations corporelles : la fraîcheur du mur contre son dos, le poids de ses pieds sur le sol, la chaleur de la main de Léo sur son épaule.
Il récita mentalement les instructions du professeur Harlow.
Ancre-toi. Reste dans le présent. Identifie tes propres émotions et sépare-les de celles des autres.
Petit à petit, la pression sur sa poitrine s’allégea. La vague de peur reflua doucement, remplacée par une lassitude profonde.
— C’est mieux ? demanda Léo.
Jérémy ouvrit les yeux. Son regard était plus clair, moins hanté.
— Oui… Mieux qu’avant.
Un léger sourire naquit sur les lèvres de Léo.
— Tu progresses.
Jérémy hocha la tête, reconnaissant. Il se laissa tomber sur son lit et fixa le plafond, son esprit encore troublé. Cette nuit allait être longue.
Le matin arriva sans que Jérémy ait vraiment dormi. Il avait fini par sombrer dans un état de demi-sommeil, ponctué de rêves confus et de sursauts.
Lorsque la cloche de l’université retentit dans tout le bâtiment, il se redressa immédiatement, comme si son corps avait attendu cet appel.
Une convocation générale.
Les murmures dans les couloirs étaient fébriles. Tous les élèves avaient été convoqués dans l’amphithéâtre principal pour une annonce du directeur Uriah Cline. Une annonce d’urgence.
L’inquiétude était palpable dans la grande salle. Les bancs se remplissaient rapidement, et l’ambiance pesante clouait tout le monde dans un silence anxieux.
Jérémy s’installa aux côtés de Léo et observa le reste des élèves. Tous affichaient la même expression tendue. Beaucoup n’avaient pas dormi.
Quand le directeur Cline entra, la salle se figea.
D’un pas lent et mesuré, il se plaça derrière le grand pupitre de bois sombre. Il prit le temps de balayer l’assemblée de son regard perçant avant de prendre la parole.
— Chers élèves, commença-t-il d’une voix grave. Nous avons tous été témoins d’un événement troublant cette nuit. L’un de nos camarades a été attaqué, et son état a nécessité une prise en charge immédiate.
Un silence pesant s’installa.
— L’élève en question a été transporté à l’hôpital dès son arrivée à l’infirmerie. Son état est stable, mais il restera sous surveillance médicale.
Un soupir collectif de soulagement parcourut la salle. Mais le regard du directeur se durcit.
— Nous ne pouvons pas ignorer la gravité de cet incident. À ce jour, nous ne savons pas avec certitude ce qui s’est passé, ni qui est responsable.
Son ton se fit plus sévère.
— En conséquence, nous avons décidé de mettre en place un protocole d’urgence jusqu’à nouvel ordre.
Les élèves échangèrent des regards nerveux.
— À compter d’aujourd’hui, plus aucune sortie ne sera autorisée en dehors de l’université.
Des murmures s’élevèrent, mais le directeur leva la main pour rétablir le silence.
— Vous devrez également respecter la règle suivante : aucun élève ne devra se déplacer seul. Vous devrez toujours être accompagnés d’un camarade de votre classe.
Il marqua une pause, laissant l’information s’ancrer dans les esprits.
— De plus, à la tombée de la nuit, il est formellement interdit de quitter vos dortoirs sans autorisation. Les professeurs assureront une surveillance renforcée.
Le silence dans la salle se fit plus lourd.
Le directeur poursuit les règles
_ Les deux classes ne doivent en aucun cas se mélanger et avoir des contact entre eux.
Les élèves qui ont toujours le regard fixé sur le directeur, s'inquiète de la situation un professeur a était agresser maintenant un élève, ils ont peur.
— Toute infraction à ces règles entraînera des sanctions immédiates. Et jusqu’à ce que nous découvrions ce qui s’est réellement passé cette nuit, nous comptons sur vous pour faire preuve de prudence.
Son regard parcourut les élèves un à un, insistant sur chaque mot.
— Nous ne pouvons pas nous permettre une autre attaque.
Un frisson parcourut Jérémy.
Quelque chose rôdait dans l’ombre de l’université.
Et ce n’était que le début.
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