Fyctia

Les cours sont suspendus ce matin , les élèves sont convoqués à l'amphithéâtre pour un discours en urgence du directeur Uriah Cline , Les rangées sont pleines à craquer, et une tension sourde flotte dans l’air, palpable. Sur l’estrade, le directeur, imposant et solennel, ajuste son micro, les traits tirés par une gravité inhabituelle. Derrière lui, les professeurs sont alignés, visages fermés. Parmi eux, Mia, la responsable de la section de combat, croise les bras, son regard perçant balayant la salle.

Le murmure qui agitait les élèves se tait progressivement lorsqu’il prend la parole.

— Avant de commencer cette assemblée, je dois aborder un sujet délicat. Comme vous le savez, un incident grave a eu lieu récemment au sein de notre établissement. Commença le directeur

Sa voix grave résonne, chaque mot frappant l’auditoire comme un coup de marteau.

— Un ancien étudiant, dont je ne citerai pas le nom, a commis une agression violente envers l'un de nos professeurs avant d'être appréhendé par les forces de l'ordre.

Une vague d'émotions envahit brutalement l’amphithéâtre : peur, colère, incompréhension. Les étudiants échangent des regards inquiets. Certains chuchotent nerveusement, d'autres restent figés, les mâchoires serrées. Les étudiants étaient déjà au courant le lendemain de l’incident la nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre.

Jérémy, assis au milieu de la foule, commence à se raidir. Son pouvoir, cette sensibilité aiguisée qui lui permet de ressentir les émotions des autres, s’emballe comme une radio captant toutes les fréquences à la fois.

Colère. Peur. Haine. Terreur sourde.

Les sentiments contradictoires affluent en lui, brouillant ses pensées. Son souffle devient court, oppressant. La terreur viscérale d’une étudiante à quelques rangées de lui lui tord l’estomac. La rage glaciale d’un autre lui vrille le crâne. Il serre les poings, son corps tremblant sous l’impact de ce chaos émotionnel

— Je… je peux pas… Jérémy halète, il étouffe, il va craquer des larmes monte face à la puissance des émotions qu'il ressent

À côté de lui, Léo remarque immédiatement son malaise. D’un geste discret, il saisit sa main tremblante.

— Hé, regarde moi Respire.

Le contact physique semble ancrer Jérémy, mais l’effet est insuffisant. Son pouvoir continue de déferler, incontrôlable, l'étouffant sous le poids des émotions environnantes.

Alors, sans hésiter, Léo ferme les yeux et active son propre pouvoir : une onde de calme imperceptible se déploie autour d’eux. Une chaleur douce traverse leurs mains jointes, comme une marée apaisante venant engloutir la tempête.

— Ça va aller. Je suis là.

Progressivement, Jérémy sent le poids émotionnel s'estomper, jusqu'à disparaître complètement. Plus rien. Pas une seule émotion extérieure ne traverse son esprit. Le silence dans sa tête est assourdissant, mais salvateur.

Il inspire profondément, retrouvant un semblant de stabilité.

— Merci...

Léo lui adresse un sourire discret, toujours les doigts entrelacés aux siens.

— Cet événement tragique doit nous rappeler l'importance de la vigilance et du respect des valeurs qui fondent notre communauté. Nous devons être unis, forts face à l'adversité. Déclara le directeur qui continue son discours.

Lorsque l’assemblée touche à sa fin, un silence pesant persiste. Les étudiants se dispersent lentement, encore marqués par les révélations du directeur.

Léo et Jérémy restent assis un moment, les doigts toujours liés.

— La prochaine fois, je te facture mes services de bouclier émotionnel. Le taquina Léo

— T’es bête… Mais sérieusement, merci. Sans toi, j’aurais fini par m’effondrer. lui répondit Jérémy avec un petit sourire.