Fyctia

Le soir tombait doucement sur Tepropra, et Annabelle, les pensées encore tourbillonnantes, se dirigea vers le dortoir. Les couloirs résonnaient d'un calme précaire, seulement troublé par le léger bruit de ses pas sur le parquet. Alors qu'elle s'apprêtait à tourner dans l'allée des chambres des filles, un mouvement au fond de la salle de repos capta son attention.

Là, seul sur un fauteuil, Victor tenait une tasse fumante entre ses mains. Son regard était perdu dans le vide, et sa posture, rigide et tendue, trahissait une anxiété qu'Annabelle n'avait jamais vue chez lui auparavant. Elle hésita un instant, puis s'approcha, le cœur battant.

— Salut, Victor, tenta-t-elle, un sourire timide sur les lèvres. Tu es là depuis longtemps ?

Victor leva lentement les yeux, mais il ne sourit pas. Son visage, habituellement expressif, était fermé comme une porte scellée.

— Bonjour, Annabelle, répondit-il d'un ton neutre, presque glacial. Il n'y avait pas de chaleur dans sa voix, juste une distance qui l’inquiétait.

Annabelle se sentit déstabilisée par cette réponse. Tout va bien ? demanda-t-elle, prenant place sur le bord du fauteuil, désireuse de l’encourager à s’ouvrir. On n'a pas eu beaucoup de nouvelles depuis l'incident.

Victor détourna le regard, observant la tasse comme si elle contenait toutes les réponses à ses tourments. — Je… je n’ai pas envie de parler de ça, murmura-t-il finalement, les mots sortant avec difficulté.

— D’accord, acquiesça Annabelle, mais une bouffée de frustration l’envahit. Mais je suis là si tu veux en discuter. On est tous dans le même bateau, tu sais.

Un silence pesant s’installa entre eux. Annabelle pouvait presque entendre le battement de son cœur, chaque seconde paraissant s'étirer. Elle savait qu'il y avait quelque chose derrière cette façade. Quelque chose qu'elle voulait comprendre. Mais Victor restait figé, ses pensées visiblement ailleurs.

Il se leva soudainement, laissant la tasse sur la table, et fit un pas vers le couloir des chambres des garçons. Annabelle, ne pouvant s'empêcher de le suivre du regard, se sentit démunie.

— Victor ! s'exclama-t-elle, l'angoisse dans la voix. Attends !

Il se retourna légèrement, mais son expression ne trahissait rien.

— Je dois y aller, dit-il avec une froideur qui l'éloignait encore un peu plus.

Annabelle s'ennuyait de le voir ainsi, perdu dans ses pensées sombres. Tu sais, je ne comprends pas pourquoi tu te mets à l'écart. Je suis là pour toi.

— C’est compliqué, Annabelle. Sa voix était presque un murmure. Je… je ne peux pas tout partager. Pas avec toi, pas avec personne.

Elle le regarda, blessée par son refus d'ouvrir son cœur. Tu n’as pas à porter tout ce poids tout seul. Parler pourrait vraiment t’aider.

Victor secoua la tête, visiblement frustré. Tu ne comprends pas. Ce n'est pas si simple.

Il se détourna alors et emprunta le couloir sombre, laissant Annabelle seule dans la salle de repos. Elle se sentit envahie par une vague d'impuissance et de tristesse. Pourquoi ne voulait-il pas lui faire confiance ?

Elle s'assit sur le fauteuil qu'il venait de quitter, la tasse encore chaude entre ses mains. Les pensées de Victor la hantèrent. Cette soudaine distance n’était pas comme lui. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si cela avait un lien avec ce qui s’était passé récemment.

Le comportement qu'il a eu pendant la simulation et ce qui lui a chuchoter a l'oreille "il écoute".

Qu'est-ce que tout cela signifie qu'est-ce que cela veut dire , Annabelle est encore plus perdue et se pose encore plus de question qu'avant suite au comportement de Victor.