Marie Colençon Entre Ombre et Lumière : Les Faux Jumeaux de Tepropra La Nuit Révèlent les Vérités

La Nuit Révèlent les Vérités


Le soir commençait à tomber sur l'université de Tepropra. Annabelle avait passé la majeure partie de la journée à essayer de comprendre ce qu'il s'était passé pendant la simulation. Le poids des actions de Victor la hantait. La cruauté froide dont il avait fait preuve la bouleversait, même si elle savait que tout cela faisait partie de leur formation. Pourtant, au fond d'elle, quelque chose ne collait pas. Ce n'était pas juste une question de technique ou de contrôle. C'était cette absence totale de remords dans les yeux de Victor, cette capacité à détacher l'humain de la mission.



Elle se dirigeait maintenant vers lui, déterminée à obtenir des réponses. En traversant les couloirs sombres, ses pas résonnaient faiblement sur le sol. Elle se sentait nerveuse, mais son esprit était clair : elle devait comprendre pourquoi Victor avait agi ainsi.


Quand elle arriva devant sa porte, elle inspira profondément avant de frapper doucement. Il lui fallut quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre, révélant Victor, debout dans l'ombre, son regard toujours aussi calme


Elle entra sans attendre qu'il l'invite, ressentant un mélange de colère et d'inquiétude. Il referma la porte derrière elle et se tourna vers elle avec son habituelle sérénité.


— Pourquoi tu as fait ça aujourd'hui, Victor ? demanda-t-elle d'une voix tendue, sans préambule.


Victor l'observa un instant, son regard perçant semblant la sonder, comme s'il évaluait chaque mot qu'elle venait de prononcer. Il s’approcha lentement d’un fauteuil près de la fenêtre, s’y installa avec la grâce calme qui lui était propre, puis croisa les bras.


— À propos de la simulation de ce matin. Pourquoi tu as fait ça ? demanda-t-elle, son regard cherchant celui de Victor pour trouver un brin d’humanité.


Victor haussa un sourcil, légèrement intrigué par sa question. Il resta silencieux un instant, comme s'il pesait soigneusement ses mots.


— Qu'est-ce que tu veux dire exactement ? reprit-il, sa voix douce mais tranchante.


Annabelle sentait la colère monter en elle. Elle avait besoin de réponses, pas de jeux d'esprit.


— Je veux dire… ces policiers, leur souffrance, tout ça ! Tu as agi comme si rien n’avait d’importance, comme si leur douleur ne comptait pas. Tu aurais pu les neutraliser d'une autre manière, mais tu as choisi de les faire souffrir. Pourquoi ?


— C’était une simulation, Annabelle, dit-il simplement. Rien de tout ça n'était réel. Tu devrais le savoir.


— Ce n’est pas une excuse ! s’emporta Annabelle. Simulation ou pas, tu as fait un choix. Un choix de brutalité. Pourquoi ce choix-là ?


Le silence s’installa entre eux, lourd de non-dits. Victor la regardait d’un air indéchiffrable, comme s’il pesait l’importance de ses propres motivations. Puis il se redressa, quittant son fauteuil , pour faire face à Annabelle.




Il se pencha légèrement, posant sa main sur la bouche d’Annabelle, un geste inattendu qui la fit tressaillir. Son regard était devenu plus doux, presque protecteur, tandis qu’il murmura à son oreille d’un ton bien plus doux que celui qu’elle avait connu.


— Fais attention, il écoute, murmura-t-il avec une intimité rare.


Annabelle comprit rapidement qu’il s’adressait non seulement à elle mais aussi à une possible présence ou oreille indiscrète. Ses yeux s’élargirent alors qu’elle réalisait l’importance de garder ces pensées pour elle-même. Elle hocha lentement la tête, reconnaissant le sous-entendu et la subtilité de l’avertissement.


Victor se redressa, et son regard retrouva son calme habituel.


— Mon choix est d’être le meilleur dans ce que je fais. Le choix de devenir le « méchant » que l’on attend de nous. Mais je comprends ta confusion et ta douleur. Il est difficile de jongler entre ce que l’on est et ce que l’on doit devenir.


Annabelle ne savait pas quoi répondre. Le caractère sage de Victor était à la fois fascinant et déroutant. Ses paroles, bien qu’éclairantes, ne faisaient que renforcer ses propres doutes et conflits internes. Elle comprenait qu'il n’était pas simplement un « méchant » mais quelqu'un qui avait fait des choix délibérés, et cela changeait la perspective qu’elle avait sur lui.


— Je… je suppose que je dois trouver un moyen de faire la paix avec tout cela, murmura-t-elle finalement. Mais je ne suis pas encore prête à accepter certaines choses.


Annabelle quitte la chambre en comprenant que l'université Tepropra a des secrets cachés, que cette université a beaucoup de choses cachés.



















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