Fyctia

Annabelle avançait dans le couloir silencieux, son cœur battant à tout rompre. La tension qui imprégnait l'air semblait même presque palpable, comme si le bâtiment lui-retenait son souffle. Elle arrive enfin devant la porte de la salle de classe et s'arrête un instant pour calmer ses nerfs. C'était sa première leçon dans la section des "Méchants", et elle ne savait pas à quoi s'attendre.

Elle inspire profondément et ouvre la porte. La salle de classe était grande, les murs étaient couverts de tentures sombres, et la lumière qui y pénétrait était tamisée par des rideaux épais. À l'avant de la salle, se tenait le professeur Malric.

Le silence régnait dans la salle. Annabelle sentit un frisson lui parcourir l'échine alors que Malric posa ses yeux sur elle, une fraction de seconde plus longtemps que sur les autres. Ce regard la transperça, comme s'il cherchait à sonder son âme. Elle s'assit à une place libre près du fond, tentant de contrôler son souffle pour ne pas laisser paraître son trouble.

— Bienvenue à tous, commença Malric d'une voix grave et posée, qui semble résonner dans toute la pièce. Vous êtes ici non par hasard, mais par nécessité. Votre présence dans cette section est la preuve que vous avez un potentiel que vous ne comprenez peut-être pas encore, mais que nous allons explorer ensemble.

Il marque une pause, laissant ses mots pénétrer l'esprit des élèves. Annabelle ne put s'empêcher de se raidir. Les autres élèves semblaient être en phase avec ce discours, mais pour elle, tout cela restait une énigme.

— Certains d'entre vous ont peut-être des doutes, continue Malric en fixant Annabelle. C'est naturel. Mais sachez que douter est aussi une force, car cela vous pousse à chercher des réponses, à aller au-delà des apparences. Ici, nous ne cherchons pas à vous conformer à un modèle, mais à révéler ce qui est en vous, même si cela vous effraie.

Annabelle avala difficilement salive. Ce qu'il disait toucherait quelque chose de profond en elle, quelque chose qu'elle n'avait pas encore osé affronter. Son regard se détourna vers la fenêtre, mais la lumière du matin qui baignait le campus lui semblait soudain lointaine, presque inaccessible.

— Aujourd'hui, reprit Malric en faisant quelques pas dans la salle, nous allons commencer par un exercice simple mais révélateur. Prenez une feuille et un stylo. Écrivez la première pensée qui vous vient à l'esprit en entendant le mot « pouvoir ».

Les élèves s'exécutèrent en silence. Annabelle prend son stylo, mais sa main hésite au-dessus de la feuille. Le mot « pouvoir » résonnait en elle avec une connotation troublante. Que signifiait réellement ce mot pour elle ? Elle avait toujours associé le pouvoir à quelque chose de dangereux, quelque chose à manière avec précaution. Mais ici, tout semblait tourner autour de cette notion.

Elle écrit finalement, de manière presque instinctive : « Peur ». Elle regardait son mot, simple et direct, puis releva les yeux. D'autres élèves semblaient déjà avoir terminé, leurs expressions variées allant de la concentration à la satisfaction. Elle se demanda ce qu'ils avaient bien pu écrire, mais n'osa pas poser la question.

Malric s'approche lentement de chaque élève, jetant un œil sur leur travail. Lorsqu'il atteignit Annabelle, il s'arrêta un instant, ses yeux sombres se posant sur le mot qu'elle avait écrit. Un sourire en coin étira légèrement ses lèvres, mais il ne convient à aucun commentaire. Il se contenta de hocher la tête avant de poursuivre sa ronde.

— Vous avez tous des réponses intéressantes, déclare-t-il en revenant à son bureau. Le pouvoir prend de nombreuses formes, et la façon dont vous le percevez se révèle beaucoup sur vous. Nous explorerons cette perception dans les jours à venir.