Fyctia
Bonne nuit
Ils avaient couché Marie et ils avaient couché ensemble. Ils avaient fait l’amour. Sans retenue. Sans faire semblant. Sans accrocs. En prenant leur temps. En prenant leur pied. Tous les deux, en parfaite osmose. En harmonie. Sans ecchymoses. Sans cris de douleur. Sans lourdeur. Juste avec les cris du cœur. En apesanteur.
Ils avaient fait l’amour et ils avaient enterré la hache de guerre. Dix pieds sous terre. Ils avaient fait la paix. La paix des mots d’argot, la paix des jours obscurs. La paix des coups et des blessures.
- Je t’aime Diane.
- Je t’aime aussi Théo. De tout mon cœur.
- Que dirais-tu du mois de juin ?
- Avec du soleil au rendez-vous ?
- Avec du soleil et de l’amour !
- Alors juin ce sera parfait ! Je suis tellement heureuse. Tu sais, j’ai cru que je t’avais perdu à tout jamais.
- C’est moi qui m’étais égaré chérie. Mais maintenant je suis là. A tes côtés. Et je compte bien t’épouser ! Mais… seulement pour le meilleur ! Le pire est derrière nous. Loin derrière…
C’était décidé, ils se marieraient dans neuf mois.
Diane ne prenait pas la pilule. Théo ne mettait jamais de préservatif. Ils avaient fait l’amour. Sans retenue.
Ils avaient fait l’amour et ils s’étaient laissés aller. L’un contre l’autre. Le sourire aux lèvres. Des étoiles suspendues au plafond. Sans migraine et sans fièvre. La tête pleine à craquer de cartons d’invitations, de traiteurs, de piste de danse, de bonheur et de transe.
Diane s’était endormie la première. Elle qui avait l’habitude de faire semblant, de fermer les yeux, attentive au moindre ronflement. Elle qui craignait les coups dans le dos, les injures chuchotées au creux de l’oreille. Elle qui redoutait les sursauts et la terreur en plein sommeil, enfin elle s’endormait calme et sereine, sans crainte d’un drame nocturne et sans peine aucune.
- Bonne nuit ma belle. Fais de beaux rêves…
Théo l’avait regardé un long moment. Sans animosité et sans pulsions. Lui qui avait l’habitude de se défouler sur elle, attentif au moindre mouvement de dentelle. Lui qui n’avait qu’à tendre la main pour saisir la bouteille de vodka. Lui qui n’avait qu’à tendre la main et s’acharner sous les draps, enfin il la laissait rêver, détendu et pénard, sans l’ombre d’une malignité dans le regard.
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MartinDB
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CharlineAvon
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