New Romance

Alice5474!

New Romance Alice5474! Entre les flocons

Entre les flocons

L’hiver avait envahi la ville. La neige tombait en flocons légers, recouvrant tout d’un manteau d’une blancheur éclatante. Les rues, autrefois animées, semblaient désormais prises dans une sorte de silence magique, où le moindre bruit paraissait assourdi par l’épaisse couverture de neige. La nuit arrivait plus tôt chaque jour, plongeant la ville dans une obscurité douce, où seules les lueurs tamisées des réverbères perçaient le voile de la tempête hivernale. Dans un petit appartement du centre-ville, Margaux, assise près de la fenêtre, observait les flocons danser dans le vent. L’air était froid, mais la chaleur de la pièce, agrémentée d’un thé chaud et d’un livre ouvert, lui offrait un réconfort précieux. Elle aimait cet instant, suspendu entre le jour et la nuit, où le monde semblait se retirer dans son sommeil hivernal, lui laissant un espace pour respirer, pour rêver. Mais ce soir-là, ses pensées n'étaient pas là. Elles se perdaient dans des souvenirs, des rêves incomplets qu’elle n’arrivait pas à saisir entièrement. Elle n’était pas seule dans cet hiver silencieux. À quelques kilomètres de là, dans un café du quartier, Élodie tenait un carnet de croquis dans ses mains. Les pages blanches se couchaient sous la pointe de son crayon, esquissant des formes, des lignes, des visages. La lumière chaude des lampes tombait sur son visage, et la lueur des bougies qui brûlaient sur les tables créait des ombres douces autour d’elle. Mais malgré la chaleur du lieu, il y avait cette sensation d’isolement. Cette impression qu’il manquait quelque chose. Quelqu’un. Margaux et Élodie n'avaient jamais croisé le regard l'une de l'autre, mais leurs vies se frôlaient sans qu'elles le sachent. Margaux, avec sa routine tranquille, ses promenades solitaires dans le parc enneigé, ses moments de solitude qui, parfois, semblaient l’étouffer plus qu’autre chose. Et Élodie, perdue dans ses croquis, dans ses pensées, dans la chaleur de son café où elle cherchait à échapper à l’idée que l’hiver pouvait aussi être une saison de l’âme, glaciale et distante. Leurs existences se tissaient dans la même toile invisible, entre les allées du parc, les cafés discrets et les rues plongées dans la neige. Elles s’ignoraient, et pourtant, il y avait des points de convergence, des petites étincelles de vie qu’elles ne savaient même pas voir, comme des fils qui se tendent dans l’air sans qu’on les touche encore. L’hiver, avec son blanc éclatant et son froid mordant, semblait jouer à un jeu silencieux. Il apportait avec lui des promesses, des attentes secrètes, des rencontres futures sans visage. Mais rien n’était encore écrit. Tout était en suspens, comme les flocons dans l’air, comme les pages blanches de leurs vies, attendant d’être marquées par une main invisible. Et dans cette ville recouverte de neige, là, quelque part, un petit café, une rue déserte, un croisement au détour d’une ruelle, une rencontre attendait, comme un souffle suspendu, prêt à briser le silence. Le temps s’étirait dans cette douceur glacée, et l’on se demandait si l’hiver serait celui qui, finalement, ramènerait la chaleur dans leurs vies solitaires. Mais pour l'instant, il n'y avait que des rêves non partagés, des vies parallèles, et la neige qui continuait de tomber, d’un blanc pur, comme pour effacer toutes les frontières entre elles.

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