Nanouad Dynastie Hariston : Un cœur à Conquérir Chapitre 28.1 - Faye

Chapitre 28.1 - Faye

— Est-ce que tu crois que les mauvaises choses qui nous arrivent ne sont que le résultat des mauvaises actions qu’on a commises ? Demandais-je à ma cousine assise en face de moi.

Kara fronce son petit nez, elle semble surprise par ma question, je la vois réfléchir.

— Pas toujours, finit-elle par répondre, oui, je pense que parfois, c’est le cas. Et d’autres, c’est simplement la vie qui le veut.


Je regarde l’herbe qui s’étend devant moi. Nous sommes dans un petit café absolument magnifique. La terrasse est jonchée de fleurs un peu partout sur le sol et sur les murs de la bâtisse.


— Quoi ? Genre comme le destin, tu y crois ?

Est-ce que moi, j’y crois ?

Eh bien, je ne sais pas, je ne me suis jamais vraiment posé la question.

— Oui. Affirme t’elle avec conviction, je suis persuadé que rien arrive au hasard, mais pour une raison bien précise.

— Même si tu souffres de ça ? N’est-ce pas injuste ?


Elle prend un temps avant de répondre :


— Je suppose que ça fait partie du lot de la vie. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir. C’est nuancé. Au même titre que parfois certaines choses injustes arrivent même à de bonnes personnes.


Je hoche la tête, mais ne réponds rien.


— Qu’est-ce qui se passe Faye ? Demande t’elle inquiète, depuis que nous sommes arrivées, tu sembles ailleurs. Est-ce que c’est à cause de ta collègue?

— Non. La rassurais-je, Grace s’en est occupée. Il ne sait rien passer de nouveau, c’est juste que je réfléchis beaucoup ces derniers temps…

— À quoi ?


J’inspire un bon coup avant de lâcher :


— À Jasper.


Kara se recule dans le fond de sa chaise en ayant une mine choquée qu’elle tente vainement de cacher.


— Il te manque ? Tu regrettes de l’avoir quitté ? Est-ce que tu…

— Seigneur non ! La coupais-je aussitôt dans un petit rire, je ne regrette absolument pas de l’avoir quitté, je n’aurais jamais pu passer au-dessus de sa tromperie !

Je la vois expirée de soulagement.

— Il ne me manque pas non plus, c’est bien là tout le problème.


Je sais qu’elle ne comprend pas ce que je suis en train de raconter. Il est temps que je sois honnête. Je ne l’ai pas été avec lui. Je ne l’ai pas été avec moi non plus. Et tout ça est en train de me revenir en pleine face aujourd’hui.


— Je ne comprends pas en quoi, c’est un problème ? Je te rappelle qu’il t’a trompé !


J’esquisse un petit sourire, Kara est la douceur incarnée. Rare sont les fois où elle se met en colère alors quand ça arrive, c’est vraiment drôle par ce qu’elle est bien plus attendrissante que terrifiante !


— Justement. Tu ne crois pas qu’après 4 ans de relation j’aurais dû plus mal le vivre ?

Elle me regarde attentivement.

— Je suis arrivé ici il y a plusieurs mois maintenant. Je me suis installé dans un appartement. J’ai commencé un nouveau travail. Je me suis même fait des amis ! Pas une fois, je n’ai pleuré ou passer mes soirées à me morfondre en pyjama avec un pot de Ben&Jerry’s devant la télé par ce lui ou notre foyer me manquait trop. Je devrais être en train de faire le deuil de notre histoire et pourtant, je n’en ressens ni l’envie ni le besoin.


Ses yeux s’ouvrent de surprise.

— Qu’est-ce que tu essayes de me dire ? Elle pose sa main sur la mienne en signe de soutien, est-ce toi aussi, tu l’as…


Elle ne termine pas sa phase, mais je comprends où elle veut en venir.


— Non, je ne l’ai pas trompé. Mais j’aurais peut-être dû !

Elle grimace rapidement.

— Ce que j’essaye de te dire, c’est que je crois que j’avais fait le deuil de nous bien avant que je le découvre en lécheur professionnel.


Ma cousine glousse en mettant une main devant sa bouche.


— Non, en fait, je ne crois pas, j’en suis sûr ! Affirmais-je. J’ai dit à Jasper que je ne voulais pas d’enfant et que je n’étais pas prête pour ça, que je préférais ma consacrer à ma carrière. Mais c’était faux ou en partie du moins.


Cette fois Kara reprend tout son sérieux et à son regard elle m’intime de poursuivre alors c’est ce que je fais. Je décide de parler. De tout lui dire.


De me libérer enfin des chaînes dans lesquelles je m’y étais enfermée toute seule…


— J’ai aimé Jasper. En-tout-cas les premières années, je pensais réellement qu’entre nous ça pourrait marcher.

— Qu’est-ce qui a changé après ? Demande t’elle d’une voix amène.

— J’ai fait sa connaissance. Annonçais-je sinistrement, la 3e année de notre relation certaines choses ont commencer à changer. C’était léger au début parfois subtil. Puis ça n’a fait qu’empirer au fil du temps…


Je sens ma gorge se nouer. Je n’ai jamais raconté à personne toutes ces choses que j’ai eues du mal à voir et accepter.


— Il n’était plus l’homme tendre et bienveillant qu’au début de notre relation. Je devais fréquenter le même cercle d’amis que lui, principalement les siens. Il avait tendance à me rabaisser devant eux. Bien sûr, c’était toujours dit sur un fond d’humour. Comme tu le sais je n’ai pas vraiment ma langue dans ma poche alors au début, je lui répondais. Je pensais que nos joutes verbales n’étaient qu’un petit jeu entre nous jusqu’à ce que je comprenne que pour lui ça ne l’était pas. Toutes ces choses qu’il disait ces piques qu’il me lançait qu’on soit seuls ou entourés, il les penser.


La main de ma cousine toujours sur la

mienne se tend.


— Puis est venue le temps où il me faisait comprendre que si nous avions un enfant un jour, il voudrait que j’arrête de travailler. Selon lui, je n’avais pas besoin de faire carrière, c’était inutile ! Si je n’aimais pas une chose, mais que lui oui, je devais essayer soit disant pour « partager ses passions » en revanche lui ne voulait jamais partager les miennes.


Je ne suis pas gêné de ce que je vais dire, mais je sais qu’elle le sera et ça me fait sourire intérieurement d’avance !


— Au lit, c’était pareil. Bingo, elle rougit instantanément, il ne pensait qu’à son plaisir personnel. Nous devions faire que ce qu’il aimait lui et une fois qu’il s’était vidé, c’était finit même si moi, je n’avais pas eu mon plaisir. Je n’ai jamais joui avec lui.

— Jamais jamais ? Fit-elle surprise.

— Jamais. Répondis-je sérieusement, au début, je pensais juste qu’il n’était pas très doué et qu’il lui fallait juste du temps pour savoir comment faire. Mais j’ai fini par comprendre qu’en plus de ne pas être fait pour ça, c’était un égoïste !


Son regard m’envoie toute la compassion dont elle est capable.


— J’ai toujours dit ne pas vouloir d’enfant. Mais en réalité, c’était avec lui que je n’en voulais pas. Finis-je par avouer. Comment aurions-nous pu élever un enfant comme ça ? Je ne voulais pas d’un homme qui ne me soutenait pas. Je ne voulais pas finir ma vie avec quelqu’un qui me rabaissait. Je n’avais pas non plus envie d’être une poupée à qui on dirait comment s’habiller, qui fréquenté, quoi manger et penser !


Une larme de rage s’écoule sur ma joue.


Je croyais le connaître. Mais j’ai appris que derrière cette fausse douceur et ces sourires hypocrites Jasper n’était pas l’homme qu’il prétendait être depuis le début.



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13 commentaires

Lilou11303

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Il y a 2 ans

On découvre notre Faye sous un autre jour

KaylNgel

-

Il y a 2 ans

🥲🥲🥲

angelyly

-

Il y a 2 ans

Ma pauvre Faye tu aurais du partir beaucoup plus tôt.

Bianay

-

Il y a 2 ans

Ma puce trop de souffrance

Loïs Eunice

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Il y a 2 ans

Pauvre Faye 😭 c'est tellement difficile

chronique.passionee

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Il y a 2 ans

Je la comprends tellement… quand tu ouvre les yeux c’est tu te demande comment tu à peu te mentir à toi même autant de temps 🙏🏼

Devianangel

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Il y a 2 ans

Ce mec était trop toxique, il n'est pas loin d'être un pervers narcissique, espèce d'égoïste sexuel 😤😤😤

Destiny9

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Il y a 2 ans

Ça alors🤧. Les masques tombent toujours peu importe la durée de la relation.

Shimy2004

-

Il y a 2 ans

Que de révélation ! Même si ce n'est pas une surprise et que l'on ne connaît que peu de choses sur son passé plus en en découvre, pire c'est. Je me demande comment elle a pu rester avec lui si elle ne l'aimais même plus...

Nanouad

-

Il y a 2 ans

Par ce que dans ces moments là quand on le vie on se rend pas encore compte que l’amour est partie et on tendance à confondre ça avec l’habitude. C’est difficile d’en sortir mais il n’y a que quand on en sort vraiment qu’on se rend compte de tout.
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