Fyctia
Chapitre 21.3 - Faye
— Je te demande pardon ? Qu’est-ce que tu viens de dire Faye ?
La panique me fait me relever rapidement.
— Oublie, je vais juste régler ça toute seule, je suis désolé de t’avoir dérangé po…
— Rassieds-toi. M’ordonne-t-il.
Le ton autoritaire de sa voix ne laisse aucune autre possibilité. Je sais que sa colère n’est pas dirigée contre moi. Pour ce qui est de l’autorité, c’est certainement ce qui définit le mieux Nate Hariston…
— C’est faux, dit-il la mâchoire contractée, je ne t’ai pas engagé uniquement par ce que tu es la cousine de ma femme. Kara m’a certes fait part de ton besoin de trouver un travail rapidement, mais vos liens n’ont influencé en rien ma décision !
Étrangement je ne doute pas de ce qu’il dit et me sens un peu mieux.
— Est-ce que… Maya devait vraiment avoir le poste ? Demandais-je.
Il secoue la tête et je sens qu’il est encore tendu.
— Elle faisait seulement partie des possibilités pour ce poste. Mais rien n’était acté et elle n’était pas la seule en liste !
Oh alors c’est une demi-vérité qu’elle m’a dit.
— Elle est diplômée depuis peu, quand elle est entrée chez nous, il n’y avais qu’une place au service compta. Mais elle a un diplôme dans le marketing. Elle travaille bien et apprend vite.
Il se passe une main sur le visage.
— Nous lui avons vite parlé d’évolution par ce qu’elle a du potentiel. Mais ça ne fait pas tout. Vous étiez les deux personnes pour qui ont hésité.
Je me sens tout d’un coup nerveuse à nouveau.
— Ce sont vos années d’expérience qui ont tranchées. Je sais aussi que si tu étais resté à Paris, tu occuperait le même poste que Grace actuellement d’après ton ancienne patronne.
Je hoche la tête étonnée qu’il les appeler, mais soulagé de voir que je n'ai reçu aucun traitement de faveur pour avoir ce poste.
— Ça a été suffisant pour nous et voter à l’unanimité pour toi Faye.
— Nous ? Demandais-je perdue.
— Il faut l’avis des trois directeurs. À ce moment-là, je ne leur avait même pas évoqué qui tu étais pour moi. Le vote, c’est fait simplement par rapport à vos curriculums vitae.
— D’accord, dis-je simplement, je suppose qu’elle a juste du mal à l’accepter dans ce cas. Je me relève prête à partir, désolé de t’avoir dérangé Nate je…
— Attends une seconde, fit-il en se levant à son tour, tu sais que je ne vais pas pouvoir laisser passer ça ?
Le trouble se lis sur mon visage.
— Quoi ? Comment ça ?
— Les rumeurs que Maya répand à ton sujet, il est hors de question que ça continue.
— Mais…
— Il n’y a pas de mais Faye. Il est hors de question qu’elle instaure un climat de harcèlement dans mon entreprise. Je suis désolé, mais je ne peux pas laisser passer.
J’abdique simplement par ce qu’au fond, je le comprends.
— Je te laisse choisir lequel de nous trois la convoquera.
Je grimace, mais le choix est vite fait !
— Grace. Annonçais-je. Je préfère que ça soit elle qui le fasse, c’est ma cheffe direct donc c’est plus logique que ce soit elle.
Hors de question que ça soit Nate ou Ezra qui s’en occupe !
Je m’apprête à sortir quand sa voix résonne à nouveau derrière moi.
— Faye… J’entends à quel point sa voix est moins sûre qu’auparavant, je voulais te remercier.
Je me retourne aussitôt les sourcils froncés.
— Me remercier ? De quoi ?
Il souffle un bon coup avant de s’approcher un peu plus.
— De tout ce que tu as fait pour Kara et Ethan quand j’étais absent.
Une boule de feu se coince dans ma gorge et je sens mes yeux s’humidifier.
— Je ne l’ai pas fait pour toi, Nate. Kara est ma famille. Ma sœur. Ethan, mon filleul ! C’était mon rôle et mon devoir, c’est tout.
J’ai l’impression de voir une étincelle de fierté dans ses pupilles, mais je dois sûrement me faire des films.
— Je sais. Et je n’aurais pas choisi une meilleure marraine pour mon fils.
Ne sachant pas quoi dire, je hoche simplement de la tête, car c’est la première fois depuis des années que nous avons une conversation aussi longue.
— J’espère… Qu’un jour tout pourra redevenir comme avant entre nous Faye.
Cette fois, mon cœur se serre. Peu de gens le savent, mais à l’époque il était ce qui se rapprochait le plus d’un meilleur ami pour moi. Un frère qui me protégeait. Puis quand tout a explosé entre eux, je n’ai pas réfléchi à deux fois avant de choisir mon camp. C’était ma cousine envers et contre tous. Il lui avait brisé le cœur et rien que pour ça, il ne méritait plus mon amitié !
— Il y a énormément de chose que je regrette. Je n’ai pas fait que du mal à Kara, je t’en ai fait aussi en même temps...
Je ne peux empêcher la larme chaude qui me brûle la joue sortir de mes yeux.
— Tu étais ma meilleure amie Faye. Et je suis désolé d’avoir agi aussi impulsivement. Je suis désolé de ne pas avoir cherché plus alors que je vous connaissais. Quand j’ai entendu les conversations entre Kara et toi… Je…
Il prend un temps d’arrêt et se passe une main nerveuse dans les cheveux.
— Je n’aurais jamais dû croire que c’était vraiment vous qui disiez toutes ces horreurs. J’aurais dû croire plus en vous malgré les preuves.
— Des fausses preuves Nate ! Rugis-je plus fort que voulu ; comment as-tu pu croire une seule seconde tout ce qui a été dit ? Comment as-tu pu croire que Kara te trahirait alors que tu étais l’amour de sa vie ! Comment tu as pu croire une seule seconde que moi, je te planterais un coûteux dans le dos !
J’éclate, je crie. J’ai mal. Je ressens la douleur aussi violemment que la première fois.
— Je n’aurais jamais fait ça… Dis-je plus doucement, Kara et toi étiez les seules personnes qui aviez vraiment de l’importance pour moi. Jamais je n’aurai pu trahir l’un de vous…
Trop plongé, dans un passé que je me suis efforcé d’effacer, je ne l’ai pas vue se rapprocher de moi. Ça n’est que quand je sens la paume de sa main sur le haut de mon épaule que je comprends qu’il se tient maintenant face à moi.
— Je le sais maintenant, dit-il d’une voix amène. Je suis désolé d’avoir mis autant d’années avant de le comprendre…
Je ravale l’énième larme qui voulait s’inviter. Je sais que les preuves contre nous étaient accablantes et que tout le monde serait tombé dans le panneau avec des fausses preuves aussi bien faites. Mais il aurait dû le savoir, plus que quiconque Wyatt aurait dû comprendre que nous étions incapables de le trahir de la sorte!
— Je te pardonne. Annonçais-je après plusieurs minutes de silence.
Je vois la douleur traverser son visage et ses yeux se fermer comme s’il s’empêchait de craquer.
— Pour ce qui est du reste, nous verrons avec le temps. J’ai promis à Kara de faire en sorte que tout se passe bien entre nous. Et je le ferais. Par ce qu’après tout ce qu’elle a vécu, elle mérite qu’on fasse tous les efforts du monde pour elle.
Quand je parle de Kara, je vois ses yeux brillaient d’amour. Malgré nos rancœurs et nos querelles du passé. Aujourd’hui, je sais qu’il donnerait plus que sa vie pour la rendre heureuse. Et c’est tout ce dont moi, j’ai besoin pour lui accorder sincèrement mon pardon…
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isabellemartinez
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Cathia Benicia
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Il y a 2 ans