Fyctia
Seyrsnis 1.2
Le bruit de mes rideaux qu'on tirait me réveilla, et la lumière qui entra par la suite, ne vint que conclure cet éveil. J'ouvris les yeux et la silhouette de Marlène, sculptée par la lumière derrière elle, me faisait face.
Elle me réveillait de cette même manière depuis cinq ans, pourtant chaque matin j'escomptais que la voix de ma mère résonne dans la pièce.
— Debout, me fit-elle d'une voix, qui malgré ses efforts pour le cacher, annonçait l'agacement. Comment arrivez-vous à dormir encore pendant que tout le monde vous attend ?
— Mais de qui parlez-vous Marlène ? Personne ne m’attend, dis-je en donnant dos à la lumière qui à présent s’était répandue dans toute la pièce.
Bien que je savais que je ne parviendrais pas à retrouver le sommeil, rien ne me coûtait d'essayer.
— Allons, je vous prie Seyrsnis, il faut vous préparer pour le Tournoi, dit-elle pendant qu'elle rangeait mes affaires d’entraînement laissées à la hâte après son interruption de la veille.
Le Tournoi. J'avais complètement perdue la notion du temps ces dernières semaines.
— C'est déjà le jour J ? La questionnai-je même si je connaissais déjà la réponse.
— Oui et vous êtes en retard jeune fille, me répondit-elle d'un ton qui exigeait que je sorte de mon lit dans les minutes qui suivent, cependant je n'en fis rien.
— Je vous en supplie Marlène dites ce que vous voudrez à mon père, je n'ai aucune envie d'y assister, gémissais-je tandis que je cherchais encore le sommeil au plus profond de mes paupières, mais trop tard je m’étais déjà habituée à la lumière qui régnait dans la pièce. Et puis vous savez très bien que je ne changerais rien aux décisions de mon père...
De ma petite voix, j'espérais lui éprouver assez de pitié pour me dispenser de cette obligation.
— Oh ça je le sais bien, mais vous pourriez au moins y aller pour soutenir votre fervent.
Même si je lui faisais dos je pouvais sentir un sourire se dessiner sur ses lèvres à la fin de sa phrase.
— Mon quoi ? Répétai-je tandis que ces mots me maintenaient désormais assise sur mon lit les cheveux dans les yeux.
Marlène me souriait, et je compris qu'elle attendait une meilleure rhétorique de ma part. Je soulevai la couverture de sur mes jambes, le sommeil était cette fois partis pour de bon.
— Lyrian et moi sommes loin d'entretenir ce genre de relation.
Mais son sourire ne décrochait pas.
— Seyrsnis, la seule mention de son nom a réussi à vous faire sortir de votre lit en quelques fractions de secondes tandis que je dois batailler chaque matin pour y parvenir.
— Je n'avais juste plus sommeil, mentais-je accompagnée d'un sourire aussi hypocrite que mes précédentes déclarations.
Je m’éloignais de mon lit et Marlène s'interposa sur mon chemin.
— Vous devriez quand même y aller, pour votre « ami ».
Elle prononça ce mot comme si j’étais un enfant qu'on ne voulait pas offenser en employant certaines paroles.
— Il s'est beaucoup entraîné pour ce moment, si vous n’êtes pas présente pour votre père, soyez au moins présente pour lui, reprit-elle d'une voix qui m'implorait presque.
À vrai dire ni mon père, ni Lyrian ne seront les véritables raisons de ma présence à ces deux jours de Tournoi. Mon père a instauré ce Tournoi chaque deux ans, quelques mois après l’assassinat de ma mère, afin d'assurer la meilleure garde rapprochée pour nous deux. Cette année c'était la deuxième édition de cette sélection, les meilleures gardes du batelet s'affrontaient entre eux et mon père en sélectionnait les meilleurs, le gagnant de ces batailles à l'issue de ces deux jours de combats faisait systématiquement partis de cette garde, et était proclamé même sergent en chef de cette dernière, après des années et des mois d’entraînement, c'est ce que Lyrian prévoit d’être nommé.
Mais ce n'est pas la motivation de le voir dans son nouvel uniforme qui m'avait fait me lever, ce Tournoi était le moment adéquat pour moi afin d'observer de nouvelles techniques de combats, que j'espérais reproduire au plus vite lors de mon prochain entraînement en forêt.
C’était bien la seule inspiration qui me poussait à me faire habiller par Marlène, pas assez puissante cependant pour que j'accepte de porter la robe au corset bien trop serré qu'elle m'avait conseillé, -et qu’elle me sermonnait déjà de ne pas porter- et d'avoir choisie à la place l'une de mes robes favorites.
C’était une longue robe droite, elle s'ajustait parfaitement à ma taille et me donner presque l'impression d'avoir des formes, si plus jeune je l'appréciais pour ça, je l’affectionnais aujourd'hui pour la légèreté que sa jupe, évasée et tricotée en dentelle, m'apportait. Je me sentais plus libre en la portant de monter à cheval que mes autres toilettes. La dentelle recouvrait tout le haut de la robe grenat, et les manches tricotées en passe-pouce, étaient ralliées au bustier de celle-ci, taillé en V.
Je souris en touchant les broderies de cette dernière, me rappelant à quel point, plus jeune, j'aimais suivre les formes que prenaient les différentes routes de ces coutures, lorsque ma mère me prenait dans ses bras portant la même robe.
Ma mère m'avait appris, par sa façon d’être, qu'on pouvait parfaitement manier les épées tout en appréciant de porter de jolies robes brodées.
On toqua à ma porte ce qui m'éveilla de mes rêveries, Marlène répondit à ma place :
— Sa majesté est presque prête, encore quelques instants je vous prie.
La voix derrière le battant de la porte ne prêta pas plus attention à la demande de ma gouvernante.
— J’aimerai opportunité sa majesté quelques courtes secondes...
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Zebuline
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