Sophie F. Morvant Dimension Tome 1 : Les portails de l'Ombre Chapitre 4.1

Chapitre 4.1

Arriver pour la première fois sur un campus universitaire, c’est une forme de renaissance. La découverte de ce nouvel univers est autant excitante que déconcertante. Alors que la navette franchit lentement l’enceinte du campus, les bâtiments aux briques blanches et vermeilles se succèdent. De longues rangées d’arbres étendent leurs feuilles au-dessus des allées de pavés rouges.


Le complexe de UCLA se situe dans le quartier de Westwood, à mi-chemin entre Bel Air et Beverly Hills. Sa taille n’a rien de comparable avec celui de Berkeley, alors qu’il me paraissait déjà immense. Une bonne centaine de personnes s’y promènent. Armés de plans, beaucoup d’étudiants découvrent les lieux pour la première fois. Certains embrassent leurs parents, d’autres versent quelques larmes, d’autres encore vagabondent dans les allées en trimbalant derrière eux leurs bagages.


Après nous avoir déposées, la navette reprend sa route et disparaît à l’angle d’un bâtiment asymétrique. Sous une chaleur oppressante, nous nous dirigeons à grandes foulées vers le bâtiment des admissions.


— Bon, dit Meg, une fois l’admission faite, on file au logement, on pose nos valises et on va se manger un truc. Ça te tente ? Perso, je meurs de faim !


Les gargouillements plaintifs de mon estomac ne pouvant la contredire, j’acquiesce d’un bref hochement de tête.


Le bâtiment des admissions est, à lui tout seul, plus grand que mon ancien lycée. De longues rangées de casiers bordent chaque mur. Meg sautille dans tous les sens en trainant son gros sac.


Derrière le comptoir de l’accueil, une employée d’un certain âge, au chignon bien serré, nous salue brièvement avant de rechercher nos dossiers dans sa banque de données.


— Doooonc… commence-t-elle longuement. Abbigail Porter et Megan Thompson.


Elle se tourne vers son ordinateur et parcourt les touches de son clavier.


— Je vois que vous êtes actuellement en transfert de Berkeley pour débuter un Master, constate-t-elle d’une voix grinçante tout en tapotant un peu plus frénétiquement son clavier avant de plonger la main dans un tiroir.


— Alors… vingt et un an toutes les deux, très bien…


Elle glisse deux petits étuis sur le comptoir.


— Voici vos cartes d’étudiantes et vos documents d’accréditation.


Sa voix haut perchée commence à m’agacer. Heureusement, elle s’arrête quelques instants pour farfouiller dans un autre tiroir. Meg, qui sent mon irritation, m’envoie un discret coup de coude.


— … et voilà vos clés pour votre logement. Alors, selon les données que j’ai devant mes yeux, vous avez opté pour un studio avec salle de bain. Vous logerez donc à la terrasse Weyburn.


La vieille femme plonge ses yeux sur son écran. Le cliquetis incessant des touches mécaniques commence à me faire perdre patience. Meg se met à sautiller nerveusement au son de ma lente expiration.


— Vous êtes au bâtiment 3, deuxième étage, chambre 22A. D’après ce que je constate, tous les frais de votre logement ont déjà été réglés pour le semestre.


Je la remercie et m’apprête enfin à partir, lorsque je suis stoppée net dans mon élan par sa voix aiguë. Meg gémit.


— Vous trouverez aussi dans cette pochette différents renseignements au sujet du campus. Oh ! N’oubliez pas de vous rendre cet après-midi à l’exposition des associations d’étudiants. Chacune aura son stand pour faire découvrir aux nouveaux étudiants les différentes activités ludiques présentes sur notre campus. N’hésitez pas non plus à vous rendre ce soir à la fête de présentation des confréries ! C’est le rendez-vous à ne pas manquer !


— Merci, Madame, dis-je pour marquer notre départ.

Elle se penche en avant et nous adresse un clin d’œil derrières ses petites lunettes rectangulaires, retenues par le bout de son nez.


— Pas besoin de vous le rappeler, mais ce sera le meilleur moyen pour vous de faire de nouvelles connaissances !


Meg la remercie d’un ton faussement enjoué, mais cela fait sourire la vieille femme. Je lui adresse à mon tour un petit signe de tête poli, puis nous sortons enfin du bâtiment.


Après plusieurs centaines de mètres, plan en main tout en trainant nos bagages, nous arrivons dans notre zone résidentielle.


— 3… Bâtiment 3… C’est… Oh regarde !


Meg le pointe du doigt tout en accélérant la cadence. Apparemment, elle doit être vraiment affamée. Pas étonnant, l’après-midi est déjà bien entamé et ce n’est pas le maigre sachet de cacahuètes englouties dans l’avion qui nous a rassasiées.





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4 commentaires

Ellanorys

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Il y a 2 ans

Je me suis engloutie les premiers chapitre de ton histoire. Tu ecris vraiment bien. L'écriture est fuide. On se laisse facilement plonger dedans. L'histoire est vraiment prenante. J'ai hâte de découvrir ce que tu nous réserves pour la suite.

Sophie F. Morvant

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Il y a 2 ans

Merci pour ton beau compliment! Je me réjouis que ça te plaise !

Karine Carville

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Il y a 2 ans

Et la suite ?

Sophie F. Morvant

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Il y a 2 ans

Elle arrive, elle arrive !
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