Coraliep Dilemme. Nouveau monde

Nouveau monde

Une fois le moment de la douche terminé, nous nous retrouvons tous une nouvelle fois dans le couloir, suivant le guide, seule source de repérage.


« - Vous avez à présent deux heures devant vous. Il ne vous serait en rien favorable d’essayer de vous enfuir en passant par les couloirs, vous seriez à coup sûr perdus. Et inutile de vouloir passez par-dessus cette grille pour atteindre les niveaux supérieurs, votre immaturité en la matière qu’est notre établissement serait bien vite repérée. »


Sur ces paroles, il nous quitte une nouvelle fois en disparaissant dans ce qu’il appelle le labyrinthe de couloir. Aussitôt, Marcelline se dirige vers la grille nous séparant des occupants de la cour des niveaux supérieurs.


« - Marcelline ! Qu’est-ce que tu fais ?

-Je veux savoir ce que je fais ici. »


Je me lance à sa suite. Très vite nous trouvons de l’autre côté de la séparation une âme charitable acceptant de répondre à nos questions. Il s’agit d’un homme d’une trentaine d’année qui m’a tout l’air d’avoir eu un parcours bien difficile. Marcelline paraît... affolée, ses mots défilent rapidement lorsqu'elle demande à l'homme des indications sur sa présence dans l'étrange monde dans lequel nous sommes désormais.


« - Selon vous, pourquoi êtes-vous ici ? »


Je prends la parole la première, Marcelline m’ayant l’air perdue tout à coup.


« - Je pense que nous sommes ici parce que nous avons choisi de mettre fin à nos jours sans attendre que la vieillesse ne nous emporte. »


Je lui annonce ma supposition d’une voix que je veux la plus sure d’elle possible. Il hoche la tête.


« - Oui. Oui c’est ça.

-Que va-t-il nous arriver ensuite ?

-Vous passerez en niveau supérieur.

-Nous sommes punis en ayant droit à la vie éternelle alors que nous souhaitions le contraire ?

-Je ne peux pas vous répondre. Ce serait contraire au règlement et il m’a été bien trop difficile d’arriver jusqu’à ce niveau pour que je puisse me permettre de tout gâcher maintenant. Je suis désolé. »


Nous nous quittons après quelques salutations. Je ne sais absolument plus quoi penser. Je m’appui contre la solide grille et me laisse glisser jusqu’à être assise à terre et me mets à sangloter, les yeux perdus dans le flot de toutes ces personnes que le sort a menée ici alors qu’elles n’en avaient pas la moindre envie.


« - Léopoldine ! Tu m’entends ? »


J’émerge doucement de ce qui semblait être un profond sommeil, à en juger ma difficulté à décoller mes paupières afin d’ouvrir les yeux. Je distingue à travers mes yeux mi-clos Marcelline, qui me secoue en me tenant par l’épaule, et toute une masse d’autre personne, que je ne reconnais pas tout de suite mais qui ne sont autre que nos compagnons de voyage ayant souffert d’un drame. Tous semblent comme affolés, néanmoins aucun ne se baisse pour essayer, comme le fait ma nouvelle amie, de me réveiller.

Je referme les yeux quelques instants, ce qui semblent paniquer encore plus Marcelline qui me secoue de plus en plus fort. Quand elle arrête enfin de me faire trembler de la sorte, je les rentrouvre et aperçois la petite foule se dégager de sorte de laisser un passage duquel jaillit le guide, dont je me rends compte que l’on ne connait pas même le nom.


« - Mademoiselle ! Vous m’entendez ? Monsieur, aidez-moi à la porter s’il vous plaît, nous allons l’a ramener au dortoir. »


Au contact de ses mains dans mon dos et sur la peau de mes jambes, non dissimulée par la jupe un peu courte composant mon uniforme, et à l’annonce du mot « dortoir » je suis totalement éveillée. Je ne souhaite en aucun cas être enfermée seule dans une pièce ne contenant qu’un lit avec deux hommes dont je ne connais que je visage.


« - Lâchez-moi, je vais bien. Lâchez-moi !

-Il faut que vous vous reposiez. Ce genre de scène nous sont communes. Je sais mieux que vous ce qu'il faut faire.

-Je n’ai pas besoin de me reposer, j’ai juste besoin que vous me reposiez. S’il vous plait. »


Il finit par accepter ma demande en me reposant. Je n’ai jamais été aussi soulagée de sentir le sol sous mes pieds.


« - Bien. J’espère pour vous que vous tiendrez le coup tout le reste de la journée. Si vous refaites une pareille chute de tension aujourd’hui, vous n’aurez plus qu’à quitter les lieux pour n’avoir pas obéis à mon conseil, qui en soit était plutôt un ordre. Votre temps récréatif est terminé. Suivez-moi. »


Marcelline prend place près de moi tandis que nous reprenons notre marche à la suite du guide. J’ai l’impression d’être un caneton suivant gentiment sa mère canne, ne pouvant rien faire de mieux étant donné qu’il ne connaît encore rien de là où il est.

Nous rentrons une nouvelle fois dans un couloir et marchons, encore.


« - Nous allons entrer dans la salle des aveux. Vous serez chacun épaulé, durant tout le temps de votre présence ici, par un éducateur. Il vous sera anonyme. Pour le moment, choisissez tous une porte et installez-vous à la chaise qui est à votre disposition. »


Je pousse la porte et découvre comme indiqué une chaise placée face à un rideau qui semble tomber du plafond, mais encore faudrait-il qu’il n’y en ait un, je ne peux en être sure car le nuage est à nouveau présent et m’empêche de voir si nous sommes à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment.


Et dès lors que je suis assise, une voix me parvient de derrière le rideau, mon éducatrice.

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3 commentaires

Lexiyah

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Il y a 8 ans

Super histoire, très touchante et sujet très sensible mais tu travailles les mots parfaitement. J'aime beaucoup te lire. Le seul point négatif et que tu as finalement amélioré au cours de l'histoire c'est qu'au début je trouvais qu'il n'y avait pas assez de dialogue. Mais maintenant c'est nickel ! Alors j'ai hâte de lire la suite ! A bientôt :D

Coraliep

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Il y a 9 ans

merci!

2142wishes

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Il y a 9 ans

Vu ton appel sur FB! Alors voilà!
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