Maria Karera Des routes et des chemins pour réussir Chapitre 16 : 40 ans – 4

Chapitre 16 : 40 ans – 4

Survie


Le chagrin, je le vis tous les jours depuis ce terrible jour du mois de mai. Va-t-il s’estomper ? Je m’en contrefiche aujourd’hui. Ces vagues d’émotions me ramènent des années, des mois et des semaines en arrière, sans arrêt.

Comment on survit à ça ?

Bien sûr, il y a pire comme perdre un enfant, évidemment. Pas comparable. Pas à ma portée de tristesse. Je ne serai déjà plus là sinon.


24 ans avec lui, puis plus rien. C’est dur. Un mur bâti, qui s’écroule du jour au lendemain, comme à Berlin. Ces fissures me gênent. Elles s’infiltrent à l’intérieur de moi comme des anguilles perverses. Je les déteste. Elles sont douloureuses et ténues.


Noa me raccroche à la réalité et à l’amour, à la vie aussi. Sans lui, j’aurais rejoint Émile. Les idées noires passent et repassent comme un fer chaud qui brûle chaque morceau déchiqueté de mon cerveau, éteint. Mon cœur a sans cesse besoin de se calmer à chaque souvenir douloureux. Mon encéphalogramme est plat, en apparence. Mon électrocardiogramme déconne, pour de bon.

Noa m’a dit « J’ira mieux demain, maman ». Moi aussi, mon cœur (je n’ai pas eu la force de le reprendre).


Ma mère m’a parlé de mon père. Elle n’a pas eu trop le temps de s’apitoyer car elle devait faire tourner la maison, coûte que coûte, pour moi. C’est peut être un luxe de pouvoir se morfondre. Des guerres éclatent, des gens vivent des situations horribles. Mais une perte reste une perte. Je ne veux pas le perdre à jamais. On s’était dit « Pour toujours ».


Noa doit aussi voir un psychologue. C’est un enfant et perdre la figure paternelle tôt n’est pas chose simple. Je sais de quoi ils parlent, je n’ai pas été accompagnée lors de la mort de mon père.

Il dort plutôt bien, mais l’endormissement est très compliqué. C’est l’heure, où, moi je n’en peux plus. J’ai hâte que la journée se finisse. Et c’est long… Il finit dans mon lit, je m'endors en premier, avec de la bave sur la joue.

Le réveil est plus mignon. J’ai toujours droit à un bisou sur chaque joue et à un câlin doux. Il a compris que sortir de mon lit était un calvaire, il est patient. Il sait que j’enfilerai à la va-vite un vêtement qui me tombe sous la main, que je passerai rapidement à la salle de bains et qu’on pourra y aller, enfin. 10 minutes chrono, ce sera bon. Il est rassuré. Moi, pas trop.

Jusqu’à quel moment je ne pourrais pas sortir de chez moi sereine ?

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4 commentaires

Maria Karera

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Il y a 8 mois

J'ai du faire une pause écriture, je reprends après le concours ! Maria

Sarah Pegurie

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Il y a 8 mois

Je suis à jour :) N'hésite pas à passer sur mes chapitres aussi, j'apprécierai beaucoup !

Jessica Goudy

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Il y a 9 mois

Soutien 🥰✒️

Ava D.SKY

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Il y a 9 mois

Pleins de likes pour rattraper mon retard 🫶 n'hésite pas aussi à venir découvrir mon histoire
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