Fyctia
Chapitre 13 : Détéctive Carter
La porte se ferme, nous laissant stupéfaits par cette arrivée digne des plus grands avocats de la cote Est. Nous en avons déjà rencontré quelques-uns durant nos nombreux interrogatoires, mais jamais l’un d’eux ne s'est montré si condescendant. Lui a été embauché par le clan Scott, la plus puissante famille new-yorkaise, il ne doit plus se sentir pisser. Ce qu’il ne sait pas en revanche c’est que John et moi, nous n’aimons pas ce genre de comportement.
Un sourire naît sur mes lèvres, mes yeux se posent sur mon collègue, il m’observe sans me voir à travers la vitre. La partie ne fait que commencer. Ce type à agité un os devant deux loups affamés. D’une démarche lente, je sors de la pièce pour le rejoindre dans la salle.
Dans le couloir, je scrute, Madame Scott. Sa posture est raide, sa tête est droite, comme si elle avait l’habitude de ce genre d’actions. Ses bras sont le long de son corps, ses poings sont serrés comme pour contenir sa rage… Je serais dans le même état qu’elle, si ma famille se mêlait de ma vie. Dans aucun cas, lors de nos interrogations, elle ne désirait faire appel à un avocat. Cependant son paternel s’en est charger, change pas mal de choses dans cette affaire. Elle semble vouloir faire face seule à ses actions. Pourtant, lui, souhaite à tout prix que le nom Scott ne soit pas entaché par cette histoire.
Je rejoins mon camarade, ce dernier est toujours assis sur sa chaise, les jambes tendues sous la table, les mains derrière sa tête. Une position qui n'a rien de réglementaire.
— Qu’en penses- tu ? m'interroge-t-il en s’installant comme il faut.
— Nous allons bien nous amuser.
— Je savais que cette intervention musclée allait te plaire.
— Comme toi.
— Je déteste les avocats qui s' imaginent que nous sommes que des insectes
— Moi aussi. Nous allons lui montrer ce que nous avons dans le ventre.
La porte s’ouvre dans un fracas. Le commissaire principal entre dans la pièce le regard noir.
— Je peux savoir à quoi vous jouez ? hurle-t-il.
— Nous ne faisons que notre boulot, chef, commencé-je.
— Séréna Scott et son entourage ne sont pas n’importe qui.
— Nous l’avons bien compris, tout a été fait dans les règles …
— Tellement qu’elle est déjà sortie.
— Un contre temps, glisse John d’une voix calme.
— Tout le monde parle de cette histoire. Sa famille plaide la légitime défense, elle est une femme battue, selon eux.
— Nous le pensons aussi, mais …
— Mais quoi ? s'époumone-t-il.
Mon regard passe vers la porte, où je découvre quelques collègues devant cette dernière afin de savoir ce qu’il se déroule ici. Je m’en approche puis la ferme.
— Je pense qu’elle n’était pas en légitime défense. Trois balles ont été tirées, deux dans le mur, une dans son défunt mari. Selon son dossier militaire, elle était une tireuse hors pair, ça ne correspond pas…
— C’est ça votre ligne de conduite, que les tirs ne collent pas ? Vous allez vous tromper Carter, de la plus belle des manières.
— Madame Scott a déclaré à plusieurs reprises que c'était elle, continue John.
— Se souvient-elle de tout ?
— Non, soupire-t-il, elle ne se rappelle de rien de cette soirée. Juste le fait de rentrer chez elle.
— Je vous laisse une semaine pour trouver quelque chose, sinon c’est classé comme légitime défense, grogne notre supérieur.
— Il nous faudra plus, argumenté-je, car ce n’est pas n’importe quelle famille. Il est primordial que nous jouions selon leurs règles et leurs codes.
— Un mois, dernier délai. Et je ne veux pas de vagues.
— Promis chef, déclarons- nous en même temps.
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