Manu69 Derrières les murs Chapitre 3 : Séréna Scott

Chapitre 3 : Séréna Scott

J’entends vaguement le bruit d’une voiture qui se gare dehors. Des hurlements d’hommes et des crépitements d’appareils photo. Tous ses éléments m’indiquent clairement que la presse est présente à l’extérieur, attendant le scoop du jour. Moi ! Mes yeux se ferment pour échapper au bordel que j’ai commis, mais, hélas ! Rien n’enlèvera le fait que mon mari est mort dans la pièce à côté, et que j’avais l’arme du crime dans mes mains. Ces dernières ne cessent de trembler depuis que j’ai repris pied à la triste réalité du chaos qui se déroule dans mon habitation. Le seul soulagement que je peux avoir en ce moment, c’est que mes filles n’étaient pas présentes. C’est le point positif de l’histoire. Elles seront protégées par mes parents, elles pourront reprendre une existence normale une fois que je serai mise derrière les barreaux.


Bon sang, rien de de pensé à les abandonner, cela me tord le ventre. Je ressens la bille remonter mon œsophage. J’inspire, j’expire dans le but de faire partir ce mal être. Je me penche en avant au cas où cela ne passe pas. Je sens sur mon épiderme les œillades des nombreux hommes présents. L’infirmier est toujours à mes côtés, il continue de me poser des questions auxquelles je ne souhaite pas répondre.


La porte d’entrée se referme dans un claquement, qui me fait sursauter. Le bruit des chaussures en cuir se répercute dans le silence qui s’est créé. Je n’ai pas besoin de lever mon regard vers la personne qui se présente entre ses murs, je sais qu’il s’agit de mon père. L’homme qui m’a toujours soutenue ces dernières années, qui m’a aidé à me relever de ma blessure, qui m’a fait confiance sur mes choix de carrières. Celui aussi qui s’occupera avec respect et amour de mes enfants.


Je distingue nettement ses paroles avec les officiers qui sont venus à sa rencontre. Ses pieds se placent devant moi, avec honte et peur, je me lève pour lui faire face. Je sens la couverture présente sur mon dos tomber sur l’assise de mon sofa. Ses bras m’enveloppent dans une étreinte plein de douceurs, les larmes me montent aux yeux, ses doigts essuient ses perles salées qui coulent sur mes joues. Je me sens comme une enfant qui a fait une grosse bêtise et qui ne sait pas comment s’en sortir. Mon paternel parle encore avec les deux détectives avant qu’ils s’accordent sur le fait que je sois quitté les lieux sans que la presse immortalise une photo de moi dans cet état.


Un des hommes présents récupère le plaid et l’installe sur ma tête, je me voûte et suis le mouvement. Mes mains s’agrippent au gilet pare-balle de celui qui me précède. Dès que nous sortons des murs protecteurs de ma propriété. Je suis prise dans un tourbillon de hurlement, entre les journalistes et les officiers qui leur enjoignent de libérer le passage. Je me déplace au radar, en leur faisant confiance.


Je m’insère dans la voiture de fonction, trois coups sont donnés, elle démarre, laissant derrière moi le désordre.


***


Changement de décors, mais pas d’ambiance, installée sur une table d’auscultation. J’attends immobile le médecin, mon père vient d’arrivée, il est droit a mes côtés, son regard m’a détaillé de longues secondes. Ses yeux se sont assombris quand il a découvert les hématomes qui sont parsemés sur ma peau. Jusqu’à présent j’avais réussi haut la main à les dissimuler sous mes vêtements ou des couches de maquillage. Je suis devenue au fil des mois la reine du camouflage. Ne voulant pas passer à l’état d’une de ses nombreuses femmes juger par ses pairs, car elle est victime de violence conjugale. Pour mes assistants et clients, les bleus parvenaient de mes différents entrainements, mais pas des coups de mon mari…


— Depuis quand ? m’interroge-t-il avec horreur.


Mon attention se pose sur mes genoux, impossible de lui répondre par honte.


— C’était de la légitime défense ? continue-t-il.

— Je ne me souviens de rien papa, chuchoté-je incapable de le regarder dans les yeux.

— Séréna, soupire-t-il.


Je comprends au ton qu’il emploie, qu’il cherche désespérément une solution a mon problème. En tant qu’avocat à la cour pénale, il sait exactement ce qu’il va se dérouler dans les prochains jours.



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1 commentaire

kleo

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Il y a 2 mois

La pauvre Serena, je ne pense pas que ce soit elle. Une mise en scène ? Ou alors peut-être que l'auteur nous réserve des surprises
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