Voici l'histoire d'une femme forte, trop dure pour exister, tout juste bonne à subsister. J'ai un fort caractère, je ne plie jamais devant personne, rien ne me soumettra, je ne serai jamais brisée. Je suis fortifiée, tellement consolidée que je ne saurai dire combien de remparts séparent mon cœur et mon âme du monde extérieur. Si lourd à porter. J'ai parfois l'impression de me noyer, la charge est si considérable que j'aurais préféré n'être que faiblesse et dépendance. Mais c'est impossible, je suis forgée dans un métal si noir, si abyssale que même les flammes de l'enfer ne peuvent me consumer. Si dur à porter. Cette charge est le poids des vies perdues, des larmes et du sang séchés. Si sèches ces larmes, qu'elles se sont maintenant incrustées, forgeant en elles une armure si blindée que même ma propre volonté ne la fera céder. Tristement forte, malheureusement seule, voilà ce que je suis et ce que je serai. Depuis ce fameux jour jusqu'à mon dernier. J'ai pu parfois penser que je n'étais tout simplement pas désirable, ni intéressante. Peut-être trop imposante voir même flippante. On m'a souvent dit que j'en imposais, que je pouvais dominer, contrôler bien trop facilement mon monde pour être appréhendée. J'ai donc fini par comprendre que j'avais trop de couilles et les autres pas assez. Pathétique, mais vrai. Je resterai tristement seule car personne n'a été assez fort pour me faire flancher, voir trébucher. Je suis un roc qui ne bouge pas, aucune vague ne m'a emportée. Triste réalité. J'ai fini par aimer être seule ; ma solitude imposée n'en était plus une désormais, mieux valait l'accepter. Lutter c'était mourir mais je suis déjà morte, alors à quoi bon. Je suis fière d'être assez forte pour subsister seule, je suis la force chantante, l'incassable pilier de violence, je suis berserker.