Fyctia
Chapitre 6. Max (Partie 2)
— Ecoute, reprend-elle plus calmement. Essaie de trouver un moyen de convaincre le terrible Nathaniel de jouer les mecs parfaits. Si tu trouves comment lui rendre service, il finira par accepter…
— Tu as raison. Même les suppôts de Satan désirent quelque chose…
April s’esclaffe.
— Dans les cas contraire, je me sacrifierai en déclenchant une guerre civile dans la famille. Ce ne sera pas bien difficile. La simple présence de Grey va retourner la maison... Tu crois qu’ils vont me détester ?
L’inquiétude dans sa voix me serre le cœur. April joue les femmes fortes qui ne se laissent déstabiliser par rien ni personne mais je sais qu’au fond elle craint de se mettre tout le monde à dos et en particulier notre frère.
— Ça ira, Api. La nouvelle ne plaira pas mais tout le monde finira par s’y faire, la rassuré-je. Ils n’ont pas le choix après tout. Quoiqu’il se passe, tu pourras compter sur mon soutien infaillible…
— Merci, Maximax.
Je souris. Elle me surnomme de cette façon à chaque fois que je réussis à lui remonter le moral ou que je prends mon rôle de grande sœur à cœur.
Nous finissons par raccrocher cinq minutes plus tard. Toujours devant mon écran, je relis les quelques lignes que j’ai écrit. Bon, on ne me décernera pas le Pulitzer, même si ce n’est pas ce que je vise !
Je finis ma boisson tiède d’une traite puis ajoute quelques futilités sur moi dans le mail sans trop en dévoiler. Je me demande bien où tout cela va me mener.
Probablement nulle part.
Mon dos s’écrase contre le dossier de la chaise. Je laisse tomber ma tête en arrière, les yeux fermés et lâche un profond soupir. Je sens que demain sera un enchainement de situations cocasses et dramatiques. Je ne suis pas du tout prête à affronter ma famille.
Une odeur d’agrumes s’infiltre dans mes narines et je sens une présence derrière moi. J’ouvre les yeux, tourne à peine la tête et affronte le regard railleur de Nathaniel. Assez étrange puisque je croyais dur comme fer qu’il était incapable de sourire ou même d’être pourvu d’un cœur qui bat.
Je ferme le clapet de mon ordinateur et espère qu’il n’a pas eu le temps de voir quoique ce soit.
— Vous aurais-je interrompu en pleine échange de mails sulfureux ? persifle-t-il.
Je le fusille du regard puis me lève de ma chaise et range mon ordinateur dans sa pochette.
— Je n’ai pas le temps pour vos moqueries. J’ai mieux à faire.
Je m’apprête à m’en aller lorsqu’il me retient par le bras. Sa main sur ma peau me coupe le souffle. Elle dégage une chaleur si forte qu’elle pourrait me brûler. Pas à la manière d’une brûlure provoquée par un briquet ou une allumette. Non de celle qui vous anime et vous consume de la tête aux pieds. Je ne parviens pas à savoir si ça me plaît ou m’effraie.
Peut-être les deux...
J’ose un regard vers son visage qui n’exprime rien. Il ne réagit pas, ni bouge. Je prends les devants et retire sa main de mon bras. Ma réaction le sort de sa léthargie.
— J’ai besoin de vous parler, annonce-t-il en reprenant un visage sérieux.
Il m’intime de me rasseoir sur ma chaise tandis qu’il prend place en face. Je m’exécute, poussée par la curiosité. Je profite d’être aussi près de lui pour le détailler. Nathaniel possède une belle gueule, de celle qui vous marque à jamais par son charisme. Ses cheveux brun, épais, sont coiffés sur un côté et forment une vague travaillée. Son regard intimide sans qu’il s’en rend compte, peut-être est-ce dû à la couleur presque noir de ses iris. Je remarque quelques grains de beauté sur son visage notamment au niveau de ses joues et non nez. J’en distingue aussi deux sur sa lèvre supérieure vers son arc de cupidon. C’est assez déstabilisant et… séduisant.
Mon inspection se poursuit à son buste sculpté et moulé par la chemise bleu ciel qu’il porte aujourd’hui. C’est rare de la voir sans sa veste de costume. Je découvre une carrure athlétique et soupçonne des bras musclés mais pas imposant. Les premiers boutons de sa chemise ont sauté et me laissent une vue imprenable sur sa peau doré et sur la naissance d’un léger voile de poils noirs. J’avale ma salive difficilement tout en imaginant le tracé de ses poils qui disparaissent dans l’ourlet de son caleçon.
Nathaniel se racle la gorge afin de me ramener sur terre. Il esquisse un sourire conscient que je l’ai maté sans aucune discrétion.
Chiotte, maintenant il va croire que je fantasme sur lui. Bravo à toi, Maxine !
Le regard de Nathaniel s’attarde sur ma bouche quelques secondes. Je soulève un sourcil, intriguée. Est-ce du désir que je lis dans ses iris noir ? Je me fourvoie. Ce n’est pas possible. Sans que je puisse le contrôler, je sens un frisson naître dans le bas de mon dos. Je croise les jambes afin de me donner une certaine contenance mais surtout pour éviter de ressentir quoique ce soit en bas.
Nathaniel finit par ancrer ses prunelles aux miennes en affichant une mine plus froide et détachée.
— Vous avez du chocolat juste là, me dit-il en pointant le dessus de mes lèvres.
— Oh… Euh merci.
J’essuie ma bouche avec un mouchoir, les joues rougies par la honte. Evidemment, il fallait que je me ridiculise devant lui. J’agis comme si de rien n’était bien que je perçois le sourire railleur de Nathaniel.
Sérieux, c’est flippant qu’il se comporte en humain !
— De quoi vouliez-vous me parler ? finis-je par demander.
Il avance son buste, pose ses avants bras sur la table et croise ses mains entre elles. Ce qui se passe est surréaliste pour moi. En trois ans, je ne me suis jamais retrouvée seule avec lui – enfin sauf après le départ de ma mère l’autre soir. Nos échanges jusqu’à présent ont toujours été conflictuels. Nos collègues déguerpissent des environs à chaque fois que nous nous retrouvons dans la même pièce. Être assise en face de lui ne m’inspire pas confiance. Une légère crainte m’envahit bien que je ne laisse rien paraître.
Il s’éclaircit la gorge avant de déclarer d’un ton neutre :
— J’ai changé d’avis concernant votre besoin de faux petit ami…
Merde, l’entendre à voix haute rend la demande encore plus pathétique !
Mon dos bute à nouveau contre le dossier de ma chaise tandis que je laisse échapper un soupir, honteuse.
— Je suis prêt à jouer les gendres idéal auprès de votre famille barj… enfin charmante, se reprend-il.
Je le fixe, le front plissé à la recherche de la moindre entourloupe. Il ne peut pas être sérieux et avoir changé d’avis comme ça sur un coup de tête. Non, je le crois plutôt en train de se foutre de moi dans une nouvelle tentative de me torturer. Pourtant, je ne lis aucune trace de moqueries sur son visage Il affiche une expression sereine et déterminée.
Bien qu’il soit sérieux, je reste sur mes gardes.
— En échange de quoi ?
Nathaniel étire ses lèvres en un demi sourire. Il décroise ses mains et se redresse si vite qu’il laisse derrière lui une floppée de son parfum exotique dans les airs.
— Que vous m’aidiez à organiser le festival Barnes Romance and Co...
16 commentaires
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Judith | Équipe Fyctia
-
Il y a 10 mois
Emma_JamesS8
-
Il y a 10 mois
Lili Malone
-
Il y a un an
Eva Baldaras
-
Il y a un an
JULIA S. GRANT
-
Il y a un an